Plus de 350 millions d’africains qui ont quitté l’Afrique seront bientôt réunis autour de l’Etat de la Diaspora Africaine, en vue de renforcer l’Afrique par la diaspora et renforcer la diaspora par l’Afrique. C’est ce qu’a déclaré récemment son premier ministre Louis-Georges Tin.
ISSA SIKITI DA SILVA
L’initiative a été lancée lors du sommet de l’Union Africaine en Mauritanie au mois de juillet 2018.
Est-ce une déclarationd’indépendance ou de sécession ? « Non, au contraire c’est une déclarationde rassemblement car tous les gens qui ont quittél’Afriqueont toujours voulu garder des liens avec leurs origines si un jour ils venaient à rentrer en Afrique », a indiqué Louis-Georges Tin sur TV5 Monde.
Louis-Georges Tin, qui est d’origine martiniquaise, est l’ancien président du Cran (Conseil représentatif des associations noires de France).
L’Etat de la Diaspora Africaine a nommé un gouvernement de 20 personnes, dont 10 femmes et 10 hommes, venant de plusieurs pays du monde dont le Brésil, des Etats-Unis, de L’Inde, de l’Angleterre et du Panama. Le Brésil compte plus de 100 millions d’afro descendants et les Etats-Unis en compte plus de 40 millions.
Ce gouvernement compte présenter ses premières actions et ses chantiers en cours le 24 octobre prochain à Paris.
Des programmes dont le nouvel état mettra en place comprennent, entre autres, des projets de télémédecine, la restitution des trésors africains pillés par les colonisateurs et plusieurs projets sociaux, politiques et économiques.
Les branches parlementaires seront aussi bientôt constituées à travers le monde, notamment en Europe et en Amérique centrale, nord et sud). Cet ensemble des personnes vont ainsi organiser des échanges et la coopération avec la diaspora africaine.
Carte d’identité
Tous les citoyens de l’État de la Diaspora Africaine auront des cartes d’identité qui pourraient aussi servir de carte électorale. Ces cartes les permettront de voter pour leurs futurs députés de choix. Des bénéfices socio-économiques pourraient aussi être attachés à cette carte, notamment des prêts à travers une banque de la Diaspora qu’on est en train de lancer. Les bénéfices comprendraient aussi des stages à travers de l’Agence internationale pour le stage, selon le premier ministre.
« Cela va permettre à la jeunesse qui est bloquée dans les pays où ils vivent parce qu’elle n’a pas d’opportunités d’emplois, ni de stages, donc pas de futur d’évoluer », a-t-il souligné.
Le siège du gouvernement de l’État de la Diaspora Africaine se trouve à Accompong, à l’ouest de la Jamaïque. C’est le territoire des esclaves marrons qui, au 18eme siècle avait obtenu de la Couronne britannique sa reconnaissance, sa souveraineté et son indépendance.