Pour mieux prendre en charge la lutte contre le changement climatique sur leur territoire respectif, le Bénin et quatre autres pays africains se ménagent pour mettre en place des banques nationales vertes.
S.T.
Avec le soutien de la Banque africaine de développement (BAD), une initiative est en cours pour créer des banques spécialisées dans la finance climatique dans cinq pays africains. L’objectif est de pallier le déficit de financement climatique résultant du non-respect par les pays riches de leur engagement à fournir 100 milliards de dollars par an aux pays en développement. Selon Audrey-Cynthia Yamadjako, responsable principale de la finance climatique à la BAD et coordinatrice de l’initiative des banques vertes africaines, l’Égypte, le Maroc, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Rwanda sont impliqués dans la création de ces banques vertes, avec un appui financier de la BAD. La BAD a déjà mobilisé 142 millions de dollars pour la banque verte rwandaise, avec des contributions du Fonds de partenariat mondial pour le climat, de l’Agence danoise de développement international (DANIDA), de l’Agence française de développement (AFD) et du gouvernement britannique. La banque verte rwandaise prévoit également de s’associer à des institutions privées pour cofinancer des projets, adoptant ainsi une approche de « Blended finance » (financement mixte). Mme Yamadjako souligne que ce modèle sera un exemple pour la région africaine, notamment pour les gouvernements souhaitant établir leur propre banque verte nationale. La banque verte rwandaise devrait commencer à financer des projets en 2024. Cette initiative intervient dans un contexte où les pays riches n’ont pas respecté leur engagement de fournir 100 milliards de dollars par an en aide climatique aux pays en développement, tel que convenu en 2009 sous l’égide de la Convention des Nations unies sur la lutte contre le changement climatique. Les besoins croissants des pays africains en financements climatiques contrastent avec la faible contribution des fonds mondiaux, et la participation du secteur privé reste limitée. Face à cela, la BAD et les pays africains cherchent des solutions alternatives pour répondre aux défis du changement climatique dans la région.