Le monde perd entre 3 et 4 millions d’hectares de forêts chaque année, marquée par de pics associés à des incendies majeurs, a révélé le Global Forest Watch (GFW) la semaine dernière, ajoutant que même les arrêts d’activités associés à la pandémie de Covid-19 n’ont pas pu perturber la déforestation qui semble atteindre des proportions alarmantes au 21e siècle.
Issa SIKITI DA SILVA
La principale cause directe de la perte de forêts tropicales est l’expansion de l’agriculture commerciale, augmentée dans différentes régions à des degrés divers par le défrichement pour l’agriculture à petite échelle, les activités d’extraction, les routes et autres infrastructures, a souligné le GFW, ajoutant qu’une telle perte était tragique à plusieurs niveaux.
« Les forêts tropicales humides sont particulièrement précieuses pour atteindre les objectifs mondiaux : leur végétation et leurs sols séquestrent de grandes quantités de carbone et elles abritent une part disproportionnée des espèces végétales et animales du monde », a-t-il expliqué.
Un signal particulièrement inquiétant dans les données récentes est que la perte de forêts est de plus en plus motivée par le changement climatique en raison d’une exposition accrue aux sécheresses, aux incendies et aux tempêtes.
En outre, a poursuivi le GFW, les forêts jouent un rôle important, bien que cachées, dans le soutien des économies nationales, notamment en générant des précipitations et en régulant les flux d’eau de surface importants pour la production agricole, la production d’énergie hydroélectrique et l’approvisionnement en eau des municipalités.
A en croire ce programme open source géré par le World Resources Institute (WRI), les forêts sont essentielles au bien-être de certaines des communautés autochtones et locales les plus vulnérables au monde, dont les moyens de subsistance et l’intégrité culturelle sont menacés par la disparition des forêts.
Bénin
Au Bénin, hormis leur rôle de fournisseur de l’énergie, de la nourriture et des médicaments, les forêts ont une dimension sacrée et représentent une source de revenus pour de nombreuses communautés.
Cependant, entre 2005 et 2015 leur superficie a diminué drastiquement de plus de 20% (soit 7,6 à 6 millions d’hectares), ce qui représente soit un taux de déforestation très élevé de 2,2%, selon la Banque mondiale.
« Les écosystèmes forestiers du Bénin demeurent une richesse cachée. Si elles étaient bien gérées et préservées, les forêts contribueraient à stimuler la croissance économique, à atténuer la pauvreté et à assurer un cadre de vie sain à la population», ont déclaré Maria Sarraf et Manuela Ravina da Silva, deux experts de l’environnement de la Banque mondiale.
Cependant, a regretté le GFW, s’attaquer aux causes immédiates et aux facteurs sous-jacents de la déforestation n’est jamais facile et est plus difficile à certains endroits qu’à d’autres.