L’ancien médiateur de la République, professeur Tévoédjrè Albert, a tiré sa révérence, hier, mercredi 6 novembre 2019. Nous vous proposons, ci-dessous, un aperçu de sa vie et de son parcours, pour renseigner sur la perte enregistrée par la République du Bénin.
Naissance
10 novembre 1929, âge 90 ans
Porto-Novo
Nationalité
Béninoise
Situation matrimoniale
Albert Tévoédjrè surnommé le « renard de Djrègbé » est marié à Isabelle Ekue, professeur de lettres, très engagée dans la lutte contre l’excision. Ils ont trois fils et trois petits-enfants. La famille Tévoédjrè habite « Le Refuge du Pèlerin », une propriété située dans un village (Djrègbé) non loin de Porto-Novo et qui accueille régulièrement des groupes de réflexion de vingt à trente personnes.
Parti politique
Parti national ensemble (PNE)
Membre de :
Académie royale des sciences d’outre-mer
Club de Rome
Distinction
Ordre des Palmes académiques
Études et diplômes
École Saint-Joseph de Porto-Novo
Grand séminaire Saint-Gall de Ouidah
Lycée Van Vollenhoven de Dakar
Université de Toulouse (France)
Université de Fribourg (Suisse)
Institut de hautes études internationales de Genève
Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Boston (USA)
Il est docteur des sciences économiques et sociales et licencié d’histoire.
Parcours et Activités
Homme politique, professeur d’université, économiste
Après la proclamation de l’indépendance de son pays en août 1960, Albert Tévoédjrè, ancien dirigeant de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France et cofondateur du Mouvement africain de libération nationale, devient Secrétaire d’État à la Présidence de la République, Ministre de l’Information, poste qu’il occupe jusqu’à sa désignation comme Secrétaire général de l’UAM (Union Africaine et Malgache).
Après son départ de l’UAM en 1963, il donne des cours et dirige des séminaires de science politique à l’Institut africain de Genève et à l’Université de Georgetown de Washington, D.C..
De 1964 à 1965, il est chargé de recherche à l’Université de Harvard (Cambridge, Massachusetts), où il publiera son étude « Pan Africanism in Action – an Account of the UAM » (1965).
1965 : entré au Bureau international du travail (BIT), comme expert en planification de la main-d’œuvre
1966 : nommé Coordonnateur régional pour l’Afrique le 1er mars 1966 à Addis-Abeba avant d’être promu Sous-Directeur général le 1er janvier 1969.
1974 : nommé le 9 décembre Directeur de l’Institut international d’études sociales avec rang de Directeur général adjoint du Bureau international du travail
1976-1978 : Professeur associé de science politique à l’Université Paris-Sorbonne
1977-1978: « Herskowitz Visiting Professor of Political Science at Northwestern University, Evanston, Illinois, USA
1977-1979 : Professeur en mission à l’Université nationale de Côte d’Ivoire (Abidjan).
À partir du 1er janvier 1984, il se consacre à l’Association mondiale de prospective sociale (AMPS), créée en 1976 sous son impulsion à l’issue du Colloque mondial sur les implications sociales d’un nouvel ordre économique international.
1987, il crée le Centre panafricain de prospective sociale (CPPS), Institution de recherche, de formation et d’exécution de programmes en matière de développement socio-économique en Afrique. Ce Centre a abrité en 1989 la rencontre Afrique-Europe et le premier Forum de Porto-Novo sur les Droits de l’Homme, organisés par l’Association mondiale de prospective sociale, le Conseil de l’Europe et l’Organisation de l’unité africaine, à l’issue desquels la Déclaration de Porto-Novo pour un contrat de Solidarité a été adoptée.
Le CPPS est à l’origine de l’Initiative humanitaire africaine pour porter secours dans le domaine médical et nutritionnel aux réfugiés, ceux de la région des Grands Lacs notamment.
Membre correspondant de l’Académie royale des sciences d’outre-mer de Belgique, membre du Club de Rome et de nombreuses sociétés savantes à travers le monde, Albert Tévoédjrè a reçu plusieurs distinctions honorifiques dans l’ordre national de divers pays ainsi que la Médaille du Conseil de l’Europe, les Palmes académiques françaises et la Médaille internationale humanitaire. Il collabore activement au programme commun des Nations unies sur le sida ONUSIDA, notamment en ce qui concerne les dimensions culturelles et sociopolitiques de la pandémie du Sida.
Invité en qualité de personnalité à la Conférence des Forces vives de la Nation du Bénin, il a été chargé d’en présenter le Rapport général.
Membre du Haut Conseil de la République
Avril 1991 à mars 1996 : Député à l’Assemblée nationale, Président de la Commission des Relations extérieures, de la Coopération au développement, de la Défense et de la Sécurité.
10 avril 1996 au 24 juin 1999, il a été Ministre du Plan, de la Restructuration Économique et de la promotion de l’Emploi ; assurant régulièrement l’intérim du Président de la République durant ses absences avec chaque fois délégation des pouvoirs de « Chef du Gouvernement »
1er juillet 1999 : coordonnateur du Projet « Millénaire pour l’Afrique » qui fonctionne sous l’égide des Nations unies à travers une Commission Indépendante. L’objectif de cette Commission Indépendante est d’engager une réflexion approfondie et de présenter des propositions significatives, originales et efficaces dans le but d’aider l’Afrique à s’emparer réellement des nouvelles chances qu’elle peut découvrir en elle-même ou que la Communauté internationale peut encore lui offrir à l’orée du Troisième Millénaire.
De février 2003 à février 2005, il a exercé les fonctions de Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies Kofi Annan pour assister les protagonistes de la crise en Côte d’Ivoire dans le cadre des stratégies de mise en application des Accords Kléber dits aussi de Linas-Marcoussis.
Décembre 2004 : démission de son mandat de médiation en Côte d’Ivoire.
Avril 2006 : mission à Genève
2006 : Élection présidentielle soutien de Yayi Boni.
28 Juillet 2006 : premier Médiateur de la République du Bénin.