La Banque mondiale a renseigné que l’économie mondiale connaîtra une timide croissance au cours de l’année 2020. C’est ce qui ressort de ses prévisions du mercredi 8 janvier 2020.
Falco VIGNON
L’économie mondiale aura une croissance de 2,5 % en 2020. Selon les estimations de la Banque mondiale, ces attentes permettront de marquer une légère accélération par rapport au taux de 2,4 % de l’année 2019. Selon l’institution de Bretton woods, ce léger rebond sera porté par un groupe resserré de grands pays émergents, comme l’Argentine ou la Turquie, où une amélioration de la situation économique se profile.
Les pays riches dont les Etats-Unis, le Japon et ceux de la zone euro, devraient tous voir leur croissance ralentir en moyenne à 1,4 % en 2020, contre 1,6 % en 2019, et les pays en développement et émergents devraient passer de 3,5 % en 2019 à 4,1 % en 2020.
D’autres prévisionnistes partagent cet optimisme prudent, à l’instar du cabinet Oxford Economics, lequel affirme, dans une étude publiée le lundi 6 janvier 2020, que « les signes d’une stabilisation de la croissance mondiale au début de l’année 2020 ont dissipé les craintes d’un ralentissement se transformant en récession généralisée ».
L’institution de Washington l’explique par le rebond de la production manufacturière et l’apaisement des tensions commerciales. Après la trêve signée en décembre 2019 entre les Etats-Unis et la Chine, qui a mis fin à deux ans de guerre tarifaire, les deux puissances sont revenues à la table des négociations.
Pessimisme sur l’économie américaine
La croissance du commerce international devrait remonter à 1,9 % en 2020, contre 1,4 % en 2019, à condition « que les tensions entre la Chine et les Etats-Unis ne s’aggravent pas à nouveau », précise la Banque mondiale. Le chef économiste chez Natixis, Patrick Artus, relativise toutefois l’impact de la guerre commerciale « dans une économie mondiale où la croissance est alimentée à 90 % par le secteur des services ».
La Banque mondiale se montre par ailleurs pessimiste quant à l’état de santé de l’économie américaine. Elle s’inquiète de « la faiblesse » de son secteur manufacturier et d’un impact réduit des baisses d’impôt et des dépenses publiques décidées par Donald Trump depuis le début de son mandat. Selon elle, les Etats-Unis sont le pays riche où la diminution du produit intérieur brut (PIB) devrait être la plus brutale (1,8 % en 2020 contre 2,3 % en 2019). Un pessimisme que ne partage pas M. Artus, lequel attire l’attention sur la hausse du taux d’activité dans la population active, signe de la vitalité de l’économie américaine.