Il ressort des dernières projections du Fonds Monétaire International (FMI) que le Bénin, avec une croissance évaluée à 6,4% en 2024, fait partie des vingt pays au monde à économie dynamique et prospère. Par cette prouesse, le Bénin ainsi que 08 autres pays du continent, figurent dans le classement du top 20 mondial du FMI.
Belmondo ATIKPO
Bonne nouvelle pour l’économie béninoise en ce début d’année. Selon le sondage du FMI, le Bénin fait partie du club des économies en forte croissance. L’étude réalisée par « Countries With Highest Rate of Economic Growth in 5 Years’’, indique que le Bénin compte parmi les pays au monde ayant les taux de croissance économique les plus élevés, au cours des cinq dernières années. Le “’Countries With Highest Rate of Economic Growth in 5 Years’’ est une étude basée sur des statistiques du FMI, dans laquelle le Bénin a été identifié de manière positive. L’idée générale de cette étude est de classer les pays, en fonction de leur taux de croissance économique, durant les cinq dernières années. Pour tous les pays concernés, une moyenne des taux de croissance du PIB a été établie. Les moyennes recensées ont ensuite été triées, puis rangées en ordre croissant, afin de déterminer les 20 premiers pays à la croissance la plus élevée. Par ailleurs, lorsque les taux de croissance étaient égaux pour deux pays voire plus, le taux de croissance du PIB réel le plus récent a servi à surclasser l’un par rapport à l’autre. Ainsi, le Bénin se retrouve dans le Top 20 de ce classement, et passe devant d’autres pays de la sous-région. Selon les données recueillies, le pays a enregistré durant la dernière demi-décennie un taux de croissance économique moyen de plus de 6 %. Selon ces chiffres, les onze pays sur les vingt en question sont le Niger (11,2 %), le Sénégal (8,2%), la Libye (7,9%), le Rwanda (7,2 %), la Côte d’Ivoire (6,8 %), l’Éthiopie (6,7%), le Bénin (6,4%), Djibouti (6,2%), la Tanzanie (6,1%), le Togo (6 %), et l’Ouganda (6%). « Ces chiffres sont supérieurs aux moyennes mondiales estimées à 2,9 % et 3,2 %», révèle ce rapport. Par ailleurs, il identifie l’Afrique comme la deuxième région affichant la croissance la plus forte après l’Asie.
Le FMI satisfait des accords
Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI), dirigée par Constant Lonkeng, s’est rendue à Cotonou du 8 au 17 octobre 2024 pour discuter de la cinquième revue du programme économique et financier du Bénin dans le cadre du Mécanisme Élargi de Crédit (MEDC) et de la Facilité Élargie de Crédit (FEC) et de la deuxième revue de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD). À la fin de la mission, M. Lonkeng a fait la déclaration suivante : « Les services du FMI et les autorités béninoises sont parvenus à un accord sur les politiques mises en œuvre pour achever la cinquième revue du programme MEDC/FEC de 42 mois du Bénin et la deuxième revue de la FRD. Sous réserve de l’approbation par le Conseil d’administration du FMI, le Bénin recevra un décaissement de 31,2 millions de DTS (environ 42 millions de dollars) dans le cadre des arrangements FEC et MEDC et jusqu’à 39,6 millions de DTS (environ 53 millions de dollars) dans le cadre de l’arrangement FRD, portant le total des décaissements dans le cadre du MEDC/FEC à 431 millions de DTS (environ 576 millions de dollars) ». Le même rapport indique qu’Il y a des signes de transformation économique au Bénin, avec des exportations de biens à plus forte valeur ajoutée et un élan dans les technologies de l’information et le tourisme. L’activité économique devrait augmenter de 6,6 % en glissement annuel au cours du premier semestre de cette année et la croissance devrait rester forte à court terme. La balance des paiements s’est temporairement détériorée en raison de grands investissements, y compris ceux liés à la zone économique spéciale (ZES). Elle devrait se redresser progressivement à mesure que la transformation des produits locaux dans la ZES stimule les exportations. Les performances du programme ont été solides.
Le Bénin, bon élève en matière de dépenses publiques
Tous les objectifs quantitatifs pour fin juin 2024 ont été atteints, avec une consolidation budgétaire bien engagée, soutenue par une collecte de recettes fiscales robuste. Les autorités ont récemment soumis au Parlement le projet de loi de finance pour l’exercice 2025 qui vise à aligner le déficit sur la norme de 3 % du PIB de l’UEMOA. La consolidation budgétaire sera tirée par les recettes (s’appuyant sur la Stratégie de Recettes à Moyen Terme), avec une hausse significative des dépenses sociales (éducation, santé et protection sociale). La mise à jour régulière et la pleine opérationnalisation du registre social amélioreront le ciblage des populations bénéficiaires des programmes d’assistance sociale élargis. La mission a discuté des prochaines étapes pour renforcer davantage le cadre de lutte contre la corruption au Bénin, en complément au Haut-Commissariat à la Prévention de la Corruption, rendu opérationnel, ainsi que des mécanismes pour préserver les gains macroéconomiques durement acquis tout au long du cycle politique. Le Bénin fait des progrès dans son agenda de financement climatique à la suite de la table ronde sur le financement climatique qui a eu lieu à Cotonou en juillet dernier. Le pays a intégré le changement climatique dans le projet de budget pour la gestion 2025. La mission a discuté avec les équipes nationales de la finalisation la réforme sur la tarification de l’eau ainsi que des prochaines étapes pour faire avancer la réforme des subventions aux carburants, qui tient compte des spécificités du marché local des carburants au Bénin. La mission a rencontré M. Wadagni, Ministre d’État, Ministre de l’Économie et des Finances, M. Bio-Tchané, Ministre d’Etat, Ministre du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale, M. Assilamehoo, Directeur national de la BCEAO (la banque centrale régionale) et des hauts fonctionnaires de l’administration béninoise. L’équipe a également rencontré le Chef de file de l’Opposition, la Commission des échanges et des finances de l’Assemblée Nationale à Porto Novo, la société civile, des étudiants, l’association des femmes entrepreneurs et une association de cultivateurs, la communauté des bailleurs de fonds et d’autres parties prenantes.
Perspectives macroéconomiques encourageantes
Le Bénin, le Rwanda, l’Indonésie, le Guatemala et le Vietnam ont fait l’objet d’une initiative du FMI pour des études de cas par pays, destinées à adapter les soutiens extérieurs aux besoins et objectifs spécifiques des pays en accord avec les stratégies nationales et sectorielles de développement. Selon le FMI, « L’amélioration des indicateurs de développement, dans leur ensemble, nécessitera probablement des ressources additionnelles importantes, y compris pour faire face aux dépenses publiques. Il serait aussi important pour les pays de développer des stratégies pour mobiliser le financement requis et améliorer la capacité de l’administration publique à dépenser adéquatement ces ressources », indique le directeur du département des finances publiques du FMI, Vitor Gaspar, dans une correspondance adressée au ministre béninois de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni. La réalisation des Objectifs du développement durable (ODD) d’ici 2030 est considérée par nombre de spécialistes comme un défi important. Compte tenu de son mandat et de son expertise des questions de finances publiques, le Fonds monétaire international (FMI) s’estime particulièrement bien placé pour appuyer les pays à relever cet important défi.