Pour la réduction des polluants organiques dans la sous-région, l’Uemoa s’engage. Depuis le 17 mars 2025, l’institution mobilise, à Ouagadougou, les acteurs de la gestion environnementale des pays membres, dans le cadre du lancement de son nouveau projet régional de gestion durable des déchets. L’objectif n’est autre que d’assurer un environnement sein qui garantisse un meilleur développement écologique.
Sylvestre TCHOMAKOU
Confrontée à des défis environnementaux complexes, notamment en matière de gestion des déchets, avec des décharges incontrôlées, une pollution plastique croissante et une gestion souvent inadéquate des déchets dangereux, l’Uemoa reste engagée pour une coopération régionale permettant de prévenir les effets néfastes sur la santé et l’environnement. C’est dans ce contexte que se tient à Ouagadougou depuis le 17 mars 2025, l’atelier de lancement du projet régional d’appui à la gestion durable des déchets, avec pour objectif de réduire les polluants organiques persistants non intentionnels et les émissions de mercure dans les huit (08) pays membres de l’Union. L’ouverture de l’événement a été présidée par le Ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement du Burkina Faso, Roger Baro, en présence de Mahamadou Gado, Commissaire chargé du Département de l’Agriculture, des Ressources en eau et de l’Environnement de la Commission de l’Uemoa. Dans son discours, le Ministre Baro a rappelé l’urgence d’une action commune face à des problématiques environnementales qui dépassent les frontières nationales. « La pollution plastique, la prolifération des décharges sauvages et les gaspillages des ressources, souligne-t-il, sont autant de problèmes qui nous interpellent et nécessitent une action collective immédiate, concertée, harmonisée ». Saisissant l’occasion, il a également salué la mise en place de ce projet, qui permettra de coordonner les efforts à l’échelle régionale pour un impact durable.

De son côté, le Commissaire Gado a mis en lumière la dimension stratégique de cette initiative pour les États membres. Insistant sur l’importance de la gestion des déchets dangereux, il a fait savoir que « la gestion des déchets, en particulier des déchets dangereux et des polluants organiques persistants, représente un défi majeur pour nos États membres ». L’objectif du projet est de promouvoir des pratiques écologiquement responsables dans la gestion des déchets afin de réduire les émissions de polluants non intentionnels, de mercure, de CO2 et de méthane. Ces efforts s’inscrivent dans le cadre des engagements pris par les pays de l’Uemoa en vertu des Conventions de Stockholm et de Minamata, ainsi que de l’Accord de Paris sur le climat. Les discussions, qui se poursuivront jusqu’au 21 mars 2025, sont axées sur la recherche de solutions concrètes et sur la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre effective de ce projet ambitieux. Comme l’a précisé le Directeur du Financement du Développement Durable de la BOAD, Moubarak Moukaila, ce projet s’aligne sur le plan stratégique de la Banque Ouest Africaine de Développement, qui mise sur l’innovation pour répondre aux besoins de financement des États membres.