L’Union Européenne a organisé une conférence de haut niveau sur la création d’emplois, la croissance et la compétitivité en Afrique de l’Ouest le 7 juin 2018 à Bruxelles. Cette rencontre a connu la participation de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin représentée par son Président Jean-Baptiste SATCHVI qui a eu l’occasion de faire de riches propositions, notamment la création d’un fonds de soutien du tutorat (au profit des jeunes) dans les entreprises de la sous-région et la création d’un fonds pour le financement des facteurs de production des entreprises.
Aller au-delà de l’aide traditionnelle au développement, par exemple à travers la mise en place de fonds de garantie auprès des banques, pour qu’elles financent les PME, ou à travers une assistance technique (Conseils, tutorat…) à ceux qui entreprennent sur le continent africain, de préférence dans les énergies renouvelables et la connectivité, l’agriculture, l’agro-industrie et le numérique, c’est là l’ambition de l’Union européenne. Elle vient de débourser 44 milliards d’euros pour un plan d’investissement externe entre 2018 et 2020. En effet, à travers ce projet, l’UE entend créer de nouvelles possibilités d’emplois au profit des jeunes africain afin de pouvoir les occuper et de les maintenir sur le continent. Pour se faire, il urge pour l’UE de développer des partenariats efficaces. Et le cinquième sommet de l’Union européenne-Union Africaine tenu à Bruxelle vient baliser le terrain. Au fait, ce fut bien l’occasion pour la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (CCIB) représenté par son président à ce sommet de poser de vrais diagnostics sans bien sûr passer sous silence ses thérapies. Au cours des trois panels déroulé à ce sommet ; à savoir ‘’le développement des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) en Afrique de l’Ouest pour créer des emplois de qualité ‘’ ; les investissements agro-industriels durables et ‘’création d’emplois et le développement durable à travers les solutions numériques’’, le président Jean Baptiste Satchivi de la chambre du commerce et d’industrie du Bénin n’a pas tarie de solution. Dès lors, en vue d’assurer à moyen terme la création d’emplois qualitatifs et décents pour les jeunes de l’Afrique de l’Ouest, l’institution consulaire s’est intéressée à la thématique de l’insertion des jeunes au sein des entreprises privées qui constituent un véritable viviers d’emplois dont tout le potentiel n’est pas exploité. La Chambre de Commerce, par la voix de son Président a proposé aux participants à cette conférence de haut niveau, la mise en place d’un fonds qui finance un programme de tutorat des jeunes diplômés au sein des entreprises. Dans le principe, il s’agit d’accompagner les entreprises à recruter dans divers secteurs ou métiers, plusieurs jeunes qui seront mis sous tutorat de cadres et d’experts qualifiés, officiant au sein des entreprises où ils interviennent. Cet accompagnement permettra aux entreprises de renforcer leur capacité à consommer directement les jeunes diplômés et de combler simultanément leurs besoins en matière de ressources humaines opérationnelles et de préparer les jeunes à assumer progressivement des fonctions de cadre au sein des entreprises pour lesquelles ils auraient bénéficié d’un tutorat. Aux jeunes en quête d’emplois, ce fonds permettrait de se former à la vie en entreprise, l’apprentissage immédiat de la vie et de la culture d’entreprise, gage d’une insertion rapide. Par la même occasion, les jeunes pourront aisément se familiariser aux enjeux de leur métier et à l’environnement professionnel.
De la main d’œuvre presque gratuite pour les entreprises
C’est une noble initiative qui a aussi un coût. Néanmoins, ce coût ne pèsera point sur ces entreprises qui accepteront accompagner l’initiative. C’est d’ailleurs là ce qui justifie le fond mis à disposition par l’UE. Au fait, le programme de tutorat est structuré de sorte à ne pas créer une charge salariale supplémentaire aux entreprises qui y adhèrent. Les charges du tutorat pour toutes entreprises qui l’acceptera seront avec l’appui du fonds presque de nul effet sachant que la rémunération des jeunes qui intègrent les entreprises devra être financée à 80% voire 90% par le fonds.
L’agriculture et les pme/pmi, l’autre priorité
Secteur phare de plusieurs économies, en l’occurrence celle béninoise, l’agriculture a occupé une place de choix dans les réflexions du président de la chambre consulaire du Bénin. Il en est de même des PMI/PME où les produits issus de l’agriculture sont mis en valeur. Ici aussi, la CCIB a suggéré la mise en place d’un fonds destiné au financement des facteurs de production pour les entreprises agricoles. Dans la mise en œuvre de leur projet agricole, les entreprises de la sous-région font face à plusieurs défis, l’eau, l’énergie, la mécanisation, les engrais et autres. Et avec un tel fonds, on pourra aboutir à la réduction des charges des entreprises agricoles et à l’amélioration de leur productivité. Toujours dans le souci de faciliter la tâche aux entreprises, les taux d’intérêts des crédits qui leur seront accordés ne devraient seront de l’ordre de 5% afin de permettre une production agricole de qualité et qui s’offre les capacités de nourrir toute la région de l’Afrique de l’Ouest. Il faut noter que la conférence a enregistré la présence de plusieurs cambres consulaire dont la Fewacci qui est intervenue pour que les fonds disponibles dans le programme d’investissements extérieurs de l’Union Européenne, pour que le développement des pme/pmi, soient directement mis à leur disposition à travers un mécanisme nouveau de financement qui n’inclut plus les banques primaire. La conférence a également été une occasion pour le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin d’avoir des échanges avec quelques partenaires de son institution notamment la Directrice du Centre de Commerce International, Madame Arancha GONZALEZ, le Ministre burkinabè de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Monsieur Harouna KABORE. De plus, la conférence a permis de repréciser l’importance d’un partenariat public-privé rentable pour la région, notamment avec une grande participation du secteur privé dans la résolution des défis de l’espace Cedeao notamment. A cet effet, outre le Président de la CCIB, le secteur privé béninois était fortement représenté par Monsieur RIBOUX du CIPB, Madame Gladys TAWEMA, Madame Bertille MARCOS des fruits TILLOU. Il faut également remarquer la présence des cadres du ministère de l’Economie et des Finances ainsi que l’Ambassade du Bénin près le Royaume de Belgique à travers l’Ambassadeur AKPLOGAN et son chargé des affaires économiques.
Falco VIGNON