Face à la pandémie du Covid-19, les petits exploitants agricoles contribuent à la sécurité alimentaire. Selon un nouveau rapport du Centre du commerce international (ITC), ces producteurs agricoles prennent des mesures d’urgence pour s’adapter aux défis du moment.
Félicienne HOUESSOU
‘’Héros méconnus : comment les petits agriculteurs font face à Covid-19’’, c’est le titre du rapport ITC qui statue sur le développement des stratégies à long terme pour gagner en compétitivité. Le lien étroit qui existe entre les changements climatiques et la sécurité alimentaire n’est plus à démontré. Une crise humanitaire déclenchée par les phénomènes météorologiques extrêmes et qui met en difficulté plusieurs secteurs d’activités de part le monde. Elle frappe de plein fouet les agriculteurs des pays en développement qui tentent tant bien que mal de contribuer et de soutenir la sécurité alimentaire. Au milieu de cette tempête naissent les fluctuations du prix des matières premières. Des prix qui repartent à la hausse, puis à la baisse, et vice versa. Un véritable casse-tête pour les producteurs. Dans cet environnement des cours essentiellement mouvants, les petits exploitants agricoles doivent désormais faire face à la crise Covid-19. « Ces agriculteurs produisent des aliments qui nous soutiennent et contribuent à la sécurité alimentaire. Pendant ce temps, ils font face à des défis liés à une triple crise des moyens de subsistance déclenchée par le changement climatique, la volatilité des prix des matières premières et la pandémie mondiale de Covid-19 », a déclaré la directrice exécutive par intérim de l’ITC, Dorothy Tembo. Le présent rapport qui s’appuie sur des entretiens réalisés dans 11 pays, relaie le message des petits exploitants agricoles sur l’impact et la récupération du Covid-19. Il donne un aperçu du soutien dont ont besoin tous les acteurs de la chaîne de valeur. Alors que la pandémie se propage, les communautés d’agriculteurs s’efforcent de protéger la santé des producteurs, d’assurer la sécurité alimentaire et de créer des réseaux de solidarité pour assurer la protection sociale, le maintien des flux de trésorerie et d’investissements, et la bonne circulation d’informations. Mais, le maintien des activités habituelles ne sera pas suffisant pour la reprise post-COVID.
De nouvelles stratégies commerciales face aux conséquences de la pandémie
Les entretiens menés dans le cadre du rapport mettent en évidence les stratégies qui permettront survie et reprise économiques. Ainsi, pour être compétitif à l’avenir, il faudra miser sur la diversification des cultures et leurs marchés ; la transformation agricole ; l’innovation ; les partenariats, la réduction des coûts et la numérisation des entreprises. Selon Marike de Peña, co-fondatrice de la coopérative dominicaine de producteurs de bananes Banelino, la diversification consiste à mettre en place des systèmes de production intégrés et respectueux du climat, grâce à des cultures vivrières, des cultures de rente et d’agroforesterie. Dans un communiqué de presse, l’ITC explique qu’il existe de nombreuses solutions technologiques pour augmenter la productivité. Mais peu de petits exploitants agricoles peuvent se les offrir. « Les alliances stratégiques qui mènent à des financements améliorés et à des investissements technologiques adaptés aideront les agriculteurs à augmenter à la fois leurs productions et leurs revenus », peut-on lire. Cependant, les marchés en ligne pourraient stimuler les ventes, toucher de nouveaux clients, diversifier les produits et créer de nouvelles sources de revenus. Les plateformes numériques aideront à combler le fossé entre les producteurs et les consommateurs.