La fluctuation du taux d’inflation laisse un seul sentiment aux Béninois : la cherté de la vie. Les efforts de l’Etat pour contenir les effets pervers de l’inflation, en plafonnant les prix des produits de première nécessité sont absorbés par les coûts exorbitants d’autres produits de grande consommation. En définitive, le coût de la vie est difficilement supportable.
Les statistiques au Bénin renseignent d’une variation des taux d’inflation sur différentes périodes. Parfois élevés, parfois en baisse, les taux d’inflation, quelle que soit la période de l’année, font croire aux Béninois que la vie est chère. Et pourtant l’Etat fait des efforts pour maîtriser l’inflation afin qu’elle n’asphyxie pas l’économie et ne provoque une implosion sociale. Ainsi, le taux d’inflation au niveau national est ressorti à 2,3%. En moyenne annuelle, le taux d’inflation en juin 2022 s’est établi à 2,3% soit une baisse de 0,6 point de pourcentage en référence au mois de mai 2022 où le taux d’inflation était de 2,9%, selon la note d’analyse de l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) au sein de l’UEMOA. Le niveau général des prix à la consommation en juin 2022 a baissé de 0,4% pour se situer à 106, 4 contre 106,8 au mois de mai 2022. Comparé à mars 2022 et à juin 2021, l’indice a respectivement augmenté de 1,1% et diminué de 2,6%. La baisse de l’indice global en juin 2022 est imputable à la chute du niveau des prix des produits des fonctions : « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (-1,5%), « Biens et services divers » (-0,4%) et « Boissons alcoolisées, tabacs et stupéfiants » (-0,2%). « L’analyse de l’évolution mensuelle du niveau général des prix selon la volatilité des prix ou des quantités des biens et services, indique que la diminution des prix émane essentiellement de la baisse de niveau de prix des produits frais de 3,5% et des hors produits frais et énergie de 0,2% », renseigne la note d’analyse de l’UEMOA. Le niveau des prix des produits locaux a diminué de 1,7%. L’augmentation du niveau des prix en glissement annuel est due principalement à la régression du niveau des prix des fonctions pour les « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (-9,0%), « Logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles » (-0,3%) et Communication (-0,2%). Dans l’ensemble des huit Etats de l’UEMOA, l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) au mois de juin 2022 affiche un niveau de 117,3, soit une hausse de 1,4% par rapport à son niveau de mai 2022. L’évolution de l’indice régional est portée par la hausse du niveau général des prix dans la quasi-totalité des Etats membres de l’Union : 2,2% en Côte d’Ivoire, 2,1% en Guinée-Bissau, 2,0% au Burkina Faso, 1,9% au Sénégal, 0,5% au Mali et au Togo, 0,4% au Niger et -0,4% au Bénin. Au niveau régional, le taux d’inflation en moyenne annuelle au mois de juin 2022 est de 5,5%. Par ordre décroissant les taux d’inflation sont de 9,0% au Burkina Faso, 7,0% au Togo, 6,7% au Mali, 6,1% en Guinée-Bissau, 5,0% au Sénégal, 4,7% en Côte d’Ivoire, 4,6% au Niger et 2,3% au Bénin.
Efforts louables du Bénin
Le Bénin est le seul pays de la sous-région qui a réussi à maîtriser son taux d’inflation. Il a même atteint la barre symbolique des -2 % depuis le mois de mars. Comment Cotonou est-il parvenu à de tels résultats ? Le pays a su s’imposer en tant que premier de la classe dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) en termes de niveau d’inflation, grâce à son taux qui se maintient aux alentours de -1,3 % ces quatre derniers mois, contre une moyenne régionale de +6,8 %, selon les données de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). D’après le rapport du FMI datant du 3 novembre dernier, la performance béninoise est le résultat d’« une bonne campagne agricole et des subventions par l’État des prix de certains produits importés », notamment les carburants, les engrais et les denrées alimentaires. Plus précisément, et conformément au compte-rendu ministériel datant du 23 mars 2022, les prix de vente des produits de grande consommation sont fixés par le gouvernement. Selon la provenance des produits, le niveau des prix des produits locaux est remonté de 1,3% et tandis que celui des produits importés est de 1,4%. « En distinguant les secteurs de production des biens et services, l’évolution du niveau des prix est de 2,4% pour le primaire et de 1,5% pour le secondaire. Les prix des produits du tertiaire sont demeurés quasi stables. Quant à la décomposition des indices de prix selon la durabilité des produits, elle révèle la progression des prix des biens non-durables (2,4%) et des semi-durables (0,4%) alors que les biens durables ont baissé de 1,4% », informe la même source. L’augmentation du niveau des prix en glissement annuel est principalement imputable à la progression du niveau des prix de 2,0% pour les « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » de 6,6% pour le « Transport », de 3,2% pour les « Biens et services divers » et de 1,3% pour les « logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles ».
Jean-Claude KOUAGOU