La Cour des comptes du Bénin dispose désormais d’un nouveau plan stratégique 2025-2027. Le document a été présenté, mercredi 19 mars 2025, aux Partenaires techniques et financiers et à la société civile à l’hôtel Golden Tulip.
Falco VIGNON
Le Plan stratégique 2025-2027 de la Cour des comptes a été exposé aux Partenaires techniques et financiers (PTF), notamment la Cour des comptes de France, la GIZ, l’Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSAI) et aux responsables de la société civile. A cette occasion, Ismath Bio Tchané Mamadou présidente de la Cour des comptes, a fait savoir que l’élaboration et l’adoption de ce plan stratégique relève d’un ensemble d’actions qu’elle a initiées depuis sa nomination. L’objectif, est d’assurer pleinement les nombreuses missions confiées à la juridiction tout en accompagnant le gouvernement dans la réforme budgétaire en cours. La mise en œuvre du Plan stratégique de la juridiction nécessitera, « un engagement sans faille, un renforcement des capacités et un accompagnement technique et financier à la hauteur des ambitions ». Comptant sur l’expertise et l’engagement des PTF, elle les a exhortés à jouer le « rôle déterminant » que leur incombe la mise en œuvre de ce plan dont la vision repose sur 4 principales missions à savoir, juger, contrôler, évaluer et certifier.
C’est Serge Batonon, Secrétaire général de la Cour des Comptes qui a présenté aux participants le nouveau plan stratégique. A l’en croire, la Cour des comptes s’est donné comme vision, de « bâtir en trois ans, une juridiction financière exerçant efficacement ses attributions tout en la positionnant comme un garant de la performance de la réforme budgétaire et comptable ». Pour réaliser cette vision, deux résultats stratégiques devront être obtenus. Il s’agit d’une part, de parvenir à couvrir efficacement l’ensemble de son champ d’action, et d’autre part, de se positionner en tant que garant reconnu de la performance de la réforme budgétaire et comptable. Pour réaliser le premier objectif stratégique, 7 objectifs stratégiques devront être atteints. Il s’agira de renforcer le cadre normatif ; de renforcer les capacités des acteurs (magistrats, les auditeurs, etc.) ; de développer un système d’informations performant ; de moderniser les services à travers la construction au niveau des services d’appui, un appui métier efficace ; d’augmenter l’effectif des magistrats ; d’avoir un regard vers l’interne ; et de procéder à la mise en place des infrastructures appropriées. Par rapport au deuxième résultat stratégique, les objectifs stratégiques ci-après sont définis : assurer une compatibilité des systèmes d’informations de la Cour avec les systèmes d’informations au niveau de l’Etat ; privilégier un dialogue avec le ministère des finances pour l’accompagner à bâtir des actions visant à mieux concrétiser les réformes ; maîtriser l’univers d’audit ; établir une relation avec l’Assemblée nationale ; et procéder à la mise en place d’une politique de communication.
Pour rappel, la Cour des comptes du Bénin est construite dans une large mesure sur les valeurs des juridictions financières. Elle jouit de l’indépendance vis-à-vis des pouvoirs exécutif et législatif, un des principes fondateurs des juridictions financières. Elle se vérifie tant dans leurs choix de programmation que dans l’adoption de leurs rapports et leur publication. La contradiction est un principe général en matière de justice. Son respect se traduit par l’envoi d’une version provisoire du rapport. Les organismes contrôlés font part de leurs observations qui sont prises en compte dans la version définitive. La collégialité est une valeur importante pour les juridictions financières. Les rapports sont toujours examinés collégialement. Aucun rapport n’est l’œuvre d’une seule personne, ce qui garantit l’objectivité et l’impartialité des travaux. Le volet non juridictionnel consiste à la veille sur le bon emploi des deniers publics à travers différents types d’audits.
Les quatre dimensions de la mission de la Cour
Partout où de l’argent public est engagé, la Cour veille à la régularité, à l’efficience et à l’efficacité de la gestion. Pour ce faire, elle contrôle les comptes et la gestion des services de l’Etat, des collectivités territoriales et des entreprises ou organismes assujettis au contrôle de la Cour. Chaque année, la Cour certifie les comptes de l’État. Cette mission garantit aux citoyens une information financière et comptable plus claire, lisible, et une image plus fidèle de la réalité financière de l’État. La Cour assiste le Parlement et le Gouvernement dans l’évaluation des politiques publiques. Elle cherche à vérifier si les résultats d’une politique publique sont à la hauteur des objectifs fixés, et si les moyens budgétaires sont utilisés de manière efficace et efficiente.