La consommation du riz en Afrique devrait atteindre 34,9 millions de tonnes en 2025, dont 12,6 millions de tonnes seront importées pour un coût d’environ 5,5 milliards de dollars par an, selon la Banque africaine de développement (BAD).
Issa SIKITI DA SILVA
Face à la demande croissante du riz dans le continent, les importateurs de cet aliment de base dont le business continue de prospérer n’ont pas le choix car le riz produit en Afrique est insuffisant pour nourrir les consommateurs avides de cette céréale, dont la plupart se trouvent en Afrique de l’ouest.
En 2016, le Bénin a importé 425 000 tonnes de riz blanc pour combler, entre autres, le vide de la production locale estimée à 151 000 tonnes, selon les données du ministère américain de l’agriculture. La plupart du riz consommé au Bénin vient de l’Asie, plus particulièrement de la Thaïlande. Dans beaucoup de marchés africains, dont celui de Dantokpa à Cotonou, le riz produit localement se fait rare car bien que cultivé dans plus de 75 % des pays africains, la production du riz en Afrique reste faible. La sècheresse semble être pointée comme étant l’une des causes fondamentales de cette faiblesse de la production.
Et même s’il est présent sur les étalages, le consommateur semble l’ignorer parce qu’apparemment il n’est pas assez parfumé et coute excessivement cher.
« Je préfère manger le riz importé car il est parfumé et puis c’est moins cher », a déclaré Marthe, une consommatrice de 35 ans, alors qu’elle sillonnait le marché de Dantokpa pour acheter un sac de riz blanc. « Le riz béninois n’est pas trop blanchi et n’a pas une bonne saveur comme le riz thaïlandais », a-t-elle ajouté.
Croissance démographique
La demande de riz en Afrique augmente en raison de la croissance démographique, de l’augmentation de la consommation par habitant et d’une préférence pour le riz ‘’premium” liée à une urbanisation accrue, selon la Banque africaine de développement (BAD).
La BAD estime que le secteur rizicole a le potentiel pour devenir un moteur de la croissance économique à travers le continent. Pour atteindre l’autosuffisance en riz d’ici 2025, l’Afrique a besoin de la production de près de 13 millions de tonnes supplémentaires de riz de qualité supérieure par an.
Pour y parvenir, affirme la BAD, l’Afrique a besoin de mécanismes holistiques qui incluent la distribution à grande échelle et l’adoption commerciale de variétés de riz à haut rendement et résistantes au climat, de technologies d’accompagnement et d’innovations.
Efforts considérables
Cependant, chaque année avec l’aide des pluies et de la communauté internationale et des partenaires privés des gouvernements comme la BAD, l’Afrique continue à fournir des efforts considérables pour augmenter sa production rizière.
En 2017, l’Afrique de l’Ouest a connu une récolte de riz en hausse de 6%, produisant près de 10 millions et demie de tonnes de riz, ce qui représente la moitié du riz africain, selon les chiffres officiels. Le Nigeria avait produit 3,2 millions de tonnes (en hausse de 8%), la production ghanéenne avait augmenté de 11% par rapport à 2016, soit 462 000 tonnes, la Guinée avait fait 1,5 million de tonnes soit 4% de plus, 2 millions de tonnes au Mali et 800 000 tonnes au Sénégal.