Petit à petit le sel nigérian s’est imposé sur le marché béninois. Dans les magasins et sur les étalages des vendeuses, l’on n’aperçoit que le sel en Provenance du Nigeria. Il est très reconnaissable par ses caractéristiques. De couleur blanche, ce sel est stocké en poudre dans des sacs en plastique. Le sac de 50kg est vendu actuellement à 8000f CFA l’unité. Selon les fluctuations du Naïra au Nigeria, le prix unitaire peut monter jusqu’à 10.000f CFA au Bénin.
De l’avis de plusieurs ménages, c’est un sel de qualité et qui répond aux normes du ministère de la santé. Il contient de l’iode qui est une substance indispensable à sa préservation. Depuis que le sel iodé nigérian a envahi le marché béninois, le sel en provenance du Ghana et du Sénégal a perdu en popularité. Le sel Ghanéen et Sénégalais est produit dans des sacs de 25kg. Il est reconnaissable par des cristaux de grain blanc qu’on doit nécessairement écraser au moulin avant de l’utiliser. Ce processus de passage au moulin fait que le prix augmente par unité de sac. Il est évident que les charges liées à la main-d’œuvre au moulin sont ajoutées au prix d’achat de l’unité de sac.
Actuellement le sac de 25kg du sel Ghanéen est vendu à 7000fcfa. Quant au sel Sénégalais il est vendu à 5000fcfa. Ces différents prix font que les deux qualités de sel ne sont plus utilisées dans les ménages. Elles coûtent très cher. L’avantage du sel nigerian est qu’il contient le double de la quantité du sel ghanéen et sénégalais et il est vendu à un prix très abordable. Certaines vendeuses du marché Ouando ont l’habitude d’éclater le sac en détail. Avec des bassines en plastique, elles peuvent vous vendre la moitié pour le cas de l’unité du sac. Autrement dit la quantité de 25kg vendu à 4000f et le quart vendu à 2000f. D’autres vendeuses vont plus loin en le vendant en détail dans des sachets à 500f où à 1000f. Cette praticabilité fait que le sel nigérian est très apprécié par les ménages béninois.
Le sel nigérian a aussi relégué au second rang le sel traditionnellement produit au Bénin. Le sel béninois produit à Djègbadji à Ouidah à Pahou où à Cococodji ne fait plus recette. Ses conditions de préparation ne respectent toujours pas les normes sanitaires requises par le ministère de la santé. La substance iodée n’est pas suffisamment présente dans ce sel. Ce qui fait que les populations, dans leur grande majorité, ont délaissé le sel produit au Bénin. Depuis le septentrion jusqu’au Sud en passant par le Mono et Abomey, c’est le sel nigérian en poudre et de couleur blanche qui s’est imposé.
Raoul GANDAHO (Correspondant régional Ouémé/Plateau)