(SGDS-GN S.A et SIRAT, pionnières de la propreté au Bénin)
Le magazine Jeune Afrique a publié le 12 décembre 2024 le classement des villes africaines les plus propres d’Afrique. Dans ce classement, Cotonou fait un bond en avant, en s’imposant avec fierté comme la ville la plus propre d’Afrique de l’Ouest.
Belmondo ATIKPO
Grâce aux activités de la Société de Gestion des Déchets et de la Salubrité (SGDS-GN S.A) , le Bénin est devenu un bon élève dans le domaine de la propreté. Dans le dernier classement des villes les plus propres d’Afrique, le Bénin a progressé au pas de géant dans le top des meilleurs. Cette reconnaissance n’est pas le fruit du hasard, mais plutôt le résultat d’un travail acharné et collectif. Les structures publiques centrales et délocalisées, les initiatives privées ainsi que les citoyens eux-mêmes ont contribué à cette transformation. Une prise de conscience collective se manifeste de plus en plus et traduit une volonté de maintenir un cadre de vie sain et attrayant pour tous dans les contrées du Bénin et plus particulièrement dans le Grand Nokoué. Cette position, à la sixième place en Afrique et à la première place en Afrique de l’Ouest, témoigne d’un engagement local qui rejoint l’élan initié par des métropoles reconnues pour leurs efforts dans l’organisation et la gestion des espaces publics. Alors que l’urbanisation s’accompagne de besoins croissants en infrastructures et en services, l’exemple de Cotonou illustre un processus où la mise en œuvre de dispositifs adéquats se conjugue à une volonté politique de maintenir un environnement plus sain.
L’objectif n’est pas uniquement d’embellir le cadre de vie, mais aussi de répondre à des enjeux fonctionnels, économiques et sanitaires. Les villes qui réussissent à progresser dans ce domaine renforcent leur attractivité, tout en contribuant à façonner le visage des métropoles africaines actuelles et à venir. Pour maintenir son titre de ville propre d’Afrique, Cotonou s’appuie sur des infrastructures modernes et des initiatives efficaces. Les nouveaux marchés, comme celui de Ganhi, déjà construits et lancés, contribuent à l’organisation du commerce en réduisant l’occupation anarchique des rues. De plus, la Société des Infrastructures Routières et de l’Aménagement du Territoire (SIRAT) assure un nettoyage régulier des routes et un curage systématique des caniveaux pour préserver un environnement sain. À l’horizon 2025-2026, des travaux d’aménagement ambitieux sont déjà lancés par le gouvernement. Ils incluent la modernisation des infrastructures routières à Cotonou et la création de nouveaux espaces verts. Ces actions, soutenues par l’implication des citoyens, assurent à Cotonou de rester un modèle de propreté et de dynamisme en Afrique. Par ailleurs, il convient de signaler que lorsqu’on tient compte de l’indice global, incluant l’ensemble des paramètres tels que la qualité de vie, IDE, le logement, l’emploi et les services essentiels, le classement diffère. Par exemple, Abidjan affiche un indice global de 7,1, contre 6 pour Cotonou et 5,3 pour Yaoundé. L’amélioration de la qualité de vie urbaine, stimulée par la modernisation des infrastructures, la diversification des services et l’urbanisation progressive, incite de nombreuses métropoles africaines à repenser leurs priorités.
Cotonou, champion de la propreté dans la CEDEAO
Selon les données issues de cette enquête sur les villes les plus propres d’Afrique, la ville d’Abidjan (Côte d’Ivoire) se classe au 13e rang en termes de propreté, avec une note de 6,1/10, bien loin derrière la ville de Cotonou (Bénin). La capitale économique du Bénin occupe la 6e position avec une note de 7,3/10. Plus bas dans le classement, on retrouve la ville de Yaoundé (Cameroun), qui se place au 26e rang avec une note de 4,4/10. En analysant ces résultats, il ressort que Cotonou est la ville la plus propre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En effet, aucune autre ville de cet espace régional ne dépasse la note obtenue par la capitale économique béninoise. Cotonou se démarque ainsi comme un modèle de propreté au sein de la CEDEAO et figure dans le top 10 africain des villes les plus propres d’Afrique. La suite du tableau confirme que les autres villes de l’espace CEDEAO se situent bien derrière Cotonou, avec des scores inférieurs à celui de la métropole béninoise. Ce résultat reflète les efforts déployés par la ville pour améliorer la gestion des déchets, l’assainissement et la qualité de vie de ses habitants. Des projets de transports plus fluides, une organisation spatiale mieux pensée et une attention croissante accordée à la gestion des déchets guident les choix municipaux. Sur un continent où la collecte de déchets solides reste limitée, avec moins de la moitié des ordures ménagères traitées correctement, la propreté est devenue un indicateur visuel fort de l’efficacité des administrations locales. Alors que le taux de croissance urbaine atteint des niveaux élevés, l’exigence d’espaces publics assainis devient un enjeu majeur, renforçant l’importance d’évaluations indépendantes visant à dresser un portrait fiable des efforts entrepris.
SGDS, garante de l’hygiène environnementale
Ces dix dernières années, la capitale économique du Bénin a connu une transformation spectaculaire. Ce changement est le fruit d’une volonté politique affirmée et de la mise en œuvre de plusieurs projets qui ont redéfini l’image de la ville. Bien au-delà d’un simple discours promotionnel, cette métamorphose est aujourd’hui tangible dans le quotidien des Cotonois. L’un des axes de cette transformation réside dans la gestion des déchets solides. Pour répondre à l’insalubrité chronique qui ternissait l’image de Cotonou et de nombreuses autres grandes villes béninoises, les autorités ont créé la Société de gestion des déchets et de la salubrité du Grand Nokoué (SGDS-GN). La SGDS assure le ramassage des ordures, le balayage des rues et l’installation de poubelles publiques dans presque tous les quartiers de la ville. Grâce à ce dispositif, les rues de Cotonou sont désormais plus propres, et le cadre de vie s’est considérablement amélioré. Cette gestion efficace des déchets ne profite pas seulement aux habitants, elle rehausse également l’attractivité touristique et économique de la ville. Le Gouvernement du Bénin a initié le Projet de Modernisation de Gestion des Déchets Solides Ménagers pour résoudre la problématique de gestion des déchets solides ménagers et de la salubrité dans le Grand Nokoué. Cette dernière se traduit par : une augmentation permanente des déchets produits : plus de 400 000 tonnes de déchets à collecter et à gérer de façon durable sur un territoire d’environ 1 200 km2 soit 10% du territoire national en 2019 ; un réseau routier pavé et bitumé du territoire du grand Nokoué de plus de 500 km en cours d’extension avec plus de 130 km de voies en cours d’asphaltage. La propreté de cette voirie et l’entretien des ouvrages de drainage des eaux pluviales constituent un impératif pour préserver la qualité de vie des populations et renforcer l’attractivité du territoire du Grand Nokoué. Ce projet fait partie des projets phares du Programme d’Action du Gouvernement (PAG 2016-2021) et s’inscrit dans l’opérationnalisation de l’axe stratégique 7 du Pilier 3 du PAG. A travers ce projet, le Gouvernement a décidé de pérenniser les investissements colossaux en cours depuis 2016 et ceux à venir, d’améliorer le cadre de vie des populations et de renforcer l’attractivité du territoire. Ce projet vise également à pérenniser les acquis du Projet d’Urgence de Gestion Environnementale en Milieu Urbain (PUGEMU) et à réduire la prévalence des maladies liées à l’insalubrité du cadre de vie. Pour opérationnaliser ce projet, le Gouvernement a créé en novembre 2018 la Société de Gestion des Déchets de la Salubrité du Grand Nokoué (SGDS-GN). Le projet de modernisation de la gestion des déchets s’inscrit dans une approche intégrale et intercommunale d’amélioration durable de la salubrité publique. L’option faite par le Gouvernement en créant la SGDS-GN vise à rendre efficaces les services de gestion des déchets et de la salubrité publique rendus aux populations en optimisant les ressources. Il s’agira donc de rendre durablement propres et attractives les villes du grand Nokoué en développant des solutions innovantes de gestion de déchets et de la salubrité, à faible empreinte écologique et créatrices d’emplois.
SIRAT, bras armé de la propreté au Bénin
Ces dernières années grâce aux travaux de la Société des infrastructures routières et de l’aménagement du territoire (SIRAT), Cotonou a connu une véritable métamorphose : modernisation des infrastructures, gestion efficace des déchets, assainissement des espaces publics et sensibilisation des populations. Cette dynamique en constante évolution positionne désormais la ville comme un modèle en Afrique de l’Ouest. L’ambition des autorités est claire : devenir bientôt la ville la plus propre du continent africain. La société des infrastructures routières et de l’aménagement du territoire est chargée, entre autres, de la construction des routes nationales et inter-États, ainsi que de leurs dépendances et ouvrages annexes tels que les ouvrages d’assainissement pluvial, les ouvrages de franchissement, les équipements de sécurité, l’aménagement paysager attenant, l’éclairage et les postes de péage. La SIRAT joue un rôle important dans l’aménagement urbain. A Cotonou et autres villes notamment du grand Nokoué, elle intervient dans la lutte contre les inondations avec des travaux d’assainissement urbain. Dans certaines localités des villes, notamment Cotonou (Agla), la SIRAT appuie à créer des continuités d’eau avec des aménagements paysagers afin d’améliorer le cadre de vie et permettre de meilleurs trafics, gage de promotion des activités économiques. C’est également le cas du projet asphaltage qui a transformé Cotonou, tout le grand Nokoué et autres villes du Bénin avec un impact réel sur le quotidien des usagers. Les travaux qui se poursuivent cette année permettront la mise en place supplémentaire de 250 kilomètres de voiries avec de réels impacts sur la santé des populations qui sont épargnées de certains problèmes. A Cotonou, le long de la route des pêches, la SIRAT aménage également sur environ 12 kilomètres, un espace de promenade ponctué de galeries marchandes, des offres en restauration, des sites de loisirs, de jogging, des galeries d’art, ainsi que le long de la lagune. Enfin, la SIRAT travaille sur le verdissement du territoire à travers la création de parc naturel dans plusieurs zones du pays, des espaces de ballade ou de promenade piétons. En définitive, la SIRAT est l’un des acteurs majeurs du chantier Bénin Révélé. Le classement de Jeune Afrique attribue un indice global pour chacune des 30 villes sélectionnées. Cet indice est composé de 26 indicateurs, répartis en cinq catégories (IDE, qualité de vie, infrastructure et logement, entreprise, emploi et services essentiels).
Voici les 10 villes les plus propres selon le classement de Jeune Afrique :
Kigali
Rabat
Alexandrie
Gaborone
Le Cap
Cotonou
Johannesbourg
Addis Abeba
Casablanca
Accra