(Des manques à gagner importants pour supermarchés et restaurants)
La communauté chrétienne du Bénin à l’instar de celles du monde, a célébré le dimanche 12 avril 2020, la fête des Pâques. La menace de la pandémie du coronavirus a dicté sa loi aux croyants.
Falco VIGNON
L’édition 2020 de la fête pascale a été ponctuée par des célébrations eucharistiques à distance. En effet, les fidèles béninois n’ont pas eu d’autre choix que de suivre les divers cultes religieux à travers les médias traditionnels et les Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). « Je me suis levé le matin pour suivre la messe de 7 heures à la radio », a confié Paulette Hounyo, secrétaire de direction à Cotonou. Comme celle-ci, les fidèles chrétiens du Bénin à l’instar de ceux sur la planète terre, ont eu recours aux services des médias pour communier avec les cultes religieux. Ainsi, de Cotonou à Natitingou en passant par Bohicon et Dassa-Zoumè, le culte de célébration de la fête pascale a été virtuel. « J’ai suivi la messe de 10 heures à la télévision avec ma femme et mes enfants », confie Arnaud Daga, enseignant à Porto-Novo. Toutefois, cette forme de célébration n’est pas sans conséquences. « Ce n’est pas la même chose. Il n’y a pas de chorale. Et, la présence de l’esprit se fait sentir dans les lieux de culte en temps normal. A la télé, à la radio ou sur internet, on est un peu distrait. Ce n’est pas la même chose », a expliqué Yvonne Mahougnon.
Des manques à gagner importants
Les entreprises qui interviennent dans les préparatifs et autres aspects des fêtes comme, les bars, restaurants, supermarchés et autres, n’ont pas pu profiter de cette fête pour faire des chiffres d’affaires conséquents, comme c’est le cas d’habitude. En effet, les populations ne sont pas sorties faire des achats importants. Les rayons des supermarchés et autres marchés sont restés pratiquement vides. « En dehors des gens qui viennent effectuer quelques petits achats, il n’y a pas grand monde. C’est loin des affluences que nous connaissions lors d’un simple week-end avant le coronavirus », a confié Laurence Houngbo, caissière dans un supermarché de Cotonou. Au marché de Wologuèdè, le constat n’est pas fameux non plus. Samedi 11 avril au soir, c’était l’ambiance des jours ordinaires. « Les clients arrivent au compte-goutte. C’est surtout des gens qui achètent des condiments nécessaires pour les repas quotidiens. Les achats pour les fêtes sont plus importantes », a affirmé Georgette J., vendeuse de légumes au sein du marché Wologuèdè.
Les restaurants ont aussi pâti de la crise sanitaire due au Covid-19. Presque déserts, ils ont accueilli quelques rares clients du 11 au 13 avril 2020. Bien loin du compte d’un jour ouvrable ordinaire. « Les gens ne sont pas sortis. Nous n’avons pratiquement pas de clients. Nous roulons à perte », a soutenu Jean J., gérant d’un restaurant à Akpakpa.