Le Directeur général de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), Edoh Kossi Amenounvé était face à la presse ce mercredi 30 janvier 2019 à Abidjan pour faire le bilan 2018 des activités de l’institution. A l’occasion il a fait des projections sur les indices boursiers pour 2019.
Félicienne HOUESSOU
La tendance baissière des indices boursiers devrait se poursuivre au cours de cette année 2019. C’est ce qu’on retient de la sortie médiatique de Edoh Kossi Amenounvé, mercredi dernier. L’horizon est sombre si l’on s’en tient à l’analyse du paysage économique mondial, confronté à des défis qui impactent négativement l’activité boursière. Car, la croissance en Afrique de l’Ouest se stabilisera autour de 3,6%. Le Directeur général de la BRVM a révélé que « nous vivons dans un monde d’incertitude (sur le plan économique, social et de la santé du marché des capitaux) et des informations disponibles contraignent les analyses les plus pointus à la prudence ». Selon ses explications, on ne sait pas comment des facteurs clés vont se dénouer : atténuation ou pas des tensions commerciales entre les Etats Unis et la Chine, le Brexit, les taux de la banque centrale américaine. « Mais on anticipe en disant que c’est une année où les indices vont être encore quelque peu en difficulté », a-t-il avancé. Les experts qui osent le plus disent que cette année 2019 la région n’échappera probablement pas à une nouvelle baisse des indices au niveau de toutes les bourses mondiales. Mais ce ne sont que des prévisions. Cependant « la BRVM reste un Marché attractif », a rassuré Edoh Kossi Amenounvé. La BRVM reste l’une des bourses les plus dynamiques du continent même si ces trois dernières années, les indices sont à la baisse. Ainsi, il reste confiant, que cette situation est caractéristique d’un cycle que vivent les Bourses.
Le Bénin parmi les plus fortes croissances de l’UEMOA
La croissance a été à des niveaux différents au sein de l’UEMOA. Pour le Directeur Général, les plus fortes croissances ont été réalisées par la Côte d’ivoire, le Sénégal, le Bénin, et le Burkina Faso. En 2018, ce sont 40 lignes obligataires qui ont été cotées dont 26 au titre des Etats, 12 pour les organisations régionales et 2 lignes au compte du secteur privé. Concernant la finance islamique, 4 Sukuk ont été cotés. La Côte d’Ivoire arrive en tête avec 2 lignes, suivent le Sénégal et le Togo avec 1 ligne chacun. Dans le bilan présenté au titre de l’année écoulée, il ressort qu’en 2018, les indices boursiers ont poursuivi leur dégradation amorcée depuis 2015. L’indice BRVM Composite affiche 172,24 contre 243,06 en 2017, soit une contre-performance de -29,14% ; quand l’indice BRVM 10 passe de 219,65 en 2017 à 154,36 en 2018. Pris dans leur ensemble, il a noté que les économies de la zone ont montré une résilience très forte aux fluctuations internationales. En effet, à l’instar de la plupart des bourses à travers le monde, la Bourse régionale des valeurs mobilière a connu une année 2018 ‘’difficile’’. Cette situation est due à plusieurs raisons parmi lesquelles le ralentissement depuis 3 ans de la croissance économique ivoirienne, locomotive de l’Union Economique et Monétaire Ivoirienne (UEMOA). Ce, même si la croissance économique ivoirienne continue de rester vigoureuse avec 7,7%. Le Directeur Général de la BRVM a évoqué la faible culture boursière au niveau des investisseurs particuliers. Il n’a pas oublié de relever l’impact du code des assurances, notamment en son article 416 modifié en Avril 2016. Abordant le Dépositaire Central / Banque de Règlement (DC/BR), Edoh Kossi Amenounvé a révélé que les évènements sur valeurs en 2018 ont enregistré un total de 713,257 milliards de FCFA.