Pendant que le monde célèbre une énième journée internationale de la femme, quelque part en Afrique, de nombreuses femmes qui ont essayé de se lancer dans des aventures commerciales ou professionnelles ont vu leurs rêves brisés. A cause des obstacles juridiques et sociaux de leurs pays qui les ont empêchées de devenir financièrement indépendantes.
Issa SIKITI DA SILVA
Les femmes africaines font face à des défis tels que, entre autres, l’exclusion financière, le manque d’emplois de qualité et bien rémunéré, le manque de protection sociale et l’accès aux biens immobiliers et actifs (par exemple l’accès à la terre), et le manque d’opportunités à l’éducation et à la formation en vue d’améliorer leurs compétences.
Des coutumes et des traditions, y compris des dogmes religieux, qui contraignent les femmes à rester à la maison pour s’occuper de leurs maris et enfants ont aussi contribué à freiner l’évolution de la femme africaine dans tous les domaines.
Dans de nombreux pays, beaucoup de femmes qui cherchent des financements en vue de faire avancer leurs affaires ou celles qui espèrent une promotion dans les entreprises où elles travaillent, y compris celles qui cherchent du travail, sont souvent contraintes de céder aux avances sexuelles de leurs bienfaiteurs ou patrons.
« Il n’y a rien pour rien »
Ceci est souvent le slogan chanté par des patrons et financiers masochistes qui insistent sur le rendez-vous du donner et du recevoir.
Donner aux femmes les moyens d’atteindre leur plein potentiel économique, non seulement soutient concrètement l’objectif clé de réduction des inégalités entre les sexes, mais a également une importance considérable sur l’avancement, la compétitivité et la préparation future des économies mondiales, martèle le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié le 18 février 2022.
Pour l’Overseas Development Institute (ODI), un think-tank britannique basé à Londres, les restrictions légales à l’emploi formel des femmes devraient être supprimées et les travailleurs informels devraient être légalement reconnus et protégés.
« Bien que ces mesures puissent aider tous les travailleurs, elles sont particulièrement importantes pour les femmes qui sont surreprésentées dans l’économie informelle. En outre, les femmes entrepreneurs qui sont souvent marginalisées devraient avoir un meilleur accès aux services financiers.», souligne l’ODI.
Selon l’OCDE, l’OIT et le CAWTAR, l’autonomisation économique des femmes n’est pas seulement une question de droits humains, c’est une incitation forte que les gouvernements doivent utiliser pour remettre leur économie sur les rails et réaliser l’Agenda 2030 pour le développement durable.
A l’inverse
Selon la Banque africaine de développement (BAD), une institution financière qui se vante de placer l’autonomisation des femmes au centre de ses interventions, investir dans les femmes, c’est investir pour l’avenir des communautés.
« La déresponsabilisation économique des femmes, les lacunes dans l’accès à l’éducation, à la santé et aux services financiers, et les obstacles juridiques à la participation économique des femmes, peuvent tous impacter sur la stabilité financière et la capacité des pays à réaliser une croissance économique forte et durable », avertit le FMI.