On estime que 600 millions de personnes, soit près d’une sur 10 dans le monde, tombent malade chaque année ou développent une maladie après avoir consommé des aliments contaminés contenant des bactéries, des virus, des parasites ou des substances chimiques telles que des métaux lourds. Ceci cause la mort de 420 000 personnes et représente 110 milliards USD chaque année en productivité et en dépenses médicales dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Issa SIKITI DA SILVA
Ces chiffres choquants de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) lancent un cri d’alarme qui devrait être pris au sérieux par les gouvernements africains, dont les pays sont confrontés de plus en plus à l’insécurité alimentaire, la pauvreté et le chômage, et où les populations mangent n’importe quoi pour survivre et contrecarrer la faim.
« Bien que les gouvernements du monde entier fassent de leur mieux pour améliorer la sécurité de l’approvisionnement alimentaire, la survenue de maladies d’origine alimentaire reste un problème de santé important dans les pays développés et en développement », souligne AGRIVI, une plateforme digitale de conseils agroalimentaires, sur son site.
Cependant, certains travailleurs comme Otieno, ce jeune homme de 26 ans travaillant dans un supermarché de Nairobi (Kenya), rejettent la responsabilité de la consommation des aliments insalubres sur les patrons d’entreprises pour leur traitement injuste des employés.
« Si des gens comme moi, qui sommes pauvres, consommons des aliments insalubres et tombons malade, c’est la faute des employeurs qui nous payent mal. Selon moi, les aliments salubres sont d’habitude de très bonne qualité et ils coûtent cher. Avec le peu qu’on gagne, on se débrouille pour manger n’importe quoi pour ne pas mourir de faim et se réveiller le jour suivant en bonne due et forme pour aller travailler », explique Otieno, qui ne gagne que l’équivalent de 120 dollars USD par mois.
200 maladies différentes
Et lorsque les travailleurs actifs, les gens qui contribuent au bon fonctionnement des activités des entreprises, tombent malade et s’absentent même pendant un ou deux jours, la productivité souffre et cela affecte à son tour les chaînes d’approvisionnements et heurte les profits.
A en croire AGRIVI, consommer des aliments insalubres cause plus de 200 maladies différentes d’origine alimentaire. L’OMS est catégorique : « Les maladies d’origine alimentaire entravent le développement socio-économique parce qu’elles mettent des systèmes de soins de santé à rude épreuve, et portent préjudice aux économies nationales, au tourisme et au commerce ».
« Un approvisionnement alimentaire sûr est essentiel pour maintenir la vie et promouvoir une bonne santé. Il soutient les économies nationales, le commerce et le tourisme, et stimule le développement durable. Ces défis imposent une plus grande responsabilité aux producteurs et distributeurs d’aliments pour assurer la sécurité alimentaire », soutient AGRIVI, la plateforme spécialisée dans l’autonomisation des producteurs et la chaîne de valeur agroalimentaire avec des informations en temps réel.