Les producteurs béninois cultivent l’arachide depuis plusieurs décennies. Cette plante aux fruits très prisés constitue une source de valeur ajoutée qui doit être mieux exploitée au Bénin.
TAMPOUNHOURO T. J. Blaise
L’arachide est très populaire en Amérique du Nord, qu’elle soit nature, rôtie ou en tartinade. On croit souvent que l’arachide est une noix, mais en réalité il s’agit d’une légumineuse au même titre que les haricots. L’arachide est d’ailleurs une excellente source de protéines végétales, bien que ces dernières soient moins complètes que les protéines animales. Des études épidémiologiques associent une consommation régulière d’arachides à une diminution du cholestérol sanguin et du risque de maladie cardiovasculaire. Une étude clinique de 30 semaines sur l’effet d’une consommation régulière d’arachides a démontré une amélioration de plusieurs paramètres sanguins favorables à la santé cardiovasculaire, tels que les concentrations sanguines de magnésium, de folate, de vitamine E, de cuivre et d’arginine (un acide aminé). Par ailleurs, les matières grasses de l’arachide sont principalement de « bons gras » pour la santé cardiovasculaire (monoinsaturés et polyinsaturés). De plus, l’arachide contient des phytostérols, des composés ayant une structure similaire à celle du cholestérol des produits d’origine animale, mais qui se sont révélés bénéfiques sur le plan de la santé cardiovasculaire. Le beurre d’arachide contient environ 50 mg de phytostérols par portion de 32 g (2 c. à table), et l’arachide rôtie à sec peut en contenir environ 42 mg par portion de 37 g (60 ml). Une méta-analyse de 41 essais cliniques a révélé que la prise de 2 g par jour de phytostérols réduisait de 10 % le taux de cholestérol LDL (« mauvais » cholestérol) : cette réduction pouvait atteindre 20 % dans le cadre d’une diète faible en gras saturés et en cholestérol7. Cette quantité de 2 g par jour est pratiquement impossible à atteindre seulement par l’alimentation. C’est pour cette raison que sont apparus sur le marché des produits enrichis en phytostérols comme la margarine par exemple. Même s’ils sont présents en très faibles quantités, les phytostérols présents naturellement dans les aliments demeurent intéressants pour la santé cardiovasculaire.Aussi, le resvératrol est un autre composé de l’arachide qui s’est révélé bénéfique dans la prévention des maladies cardiovasculaires. Lorsque l’arachide entre en contact avec certains micro-organismes, la production de resvératrol devient très élevée, mais une étude en a néanmoins détecté jusqu’à 1,79 μg / g dans diverses arachides américaines n’ayant eu aucun contact avec des micro-organismes. Cette quantité se compare à celle de certains raisins, mais demeure plus faible que celle du vin, une source très élevée de resvératrol. Le resvératrol de l’arachide n’a toutefois pas encore été très étudié chez l’humain. Tout ceci pour vanter les mérites de l’arachide. Mais malgré les qualités exceptionnelles de l’arachide, sa culture est délaissée au profit d’autres produit comme l’igname, le mais, ect…. « Il serait bien que les gens cultivent massivement de l’arachide pour que cela redevienne moins chers, à déclaré une vendeuse de bouillie rencontrée à Tanguiéta. Il en est de même pour des jeunes élève rencontrés à Natitingou qui estiment que l’arachide est cher actuellement car étant très rare.
Sensibilisation par rapport à la production de l’arachide
Une étude prospective, bien que comportant quelques limites, a associé la consommation de deux portions ou plus d’arachides par semaine à un risque moins élevé de cancer colorectal chez la femme. L’arachide contient par ailleurs certains composés qui seraient potentiellement bénéfiques dans la prévention du cancer. On compte notamment les phytostérols : des études in vitro et chez l’animal leur ont attribué la capacité de diminuer la croissance de cellules cancéreuses du sein, du côlon et de la prostate11. Chez l’humain, les phytostérols sont associés à une diminution du risque de cancer du poumon12. Tel que mentionné précédemment, l’arachide contient aussi du resvératrol, un antioxydant qui aurait la capacité de se transformer en un composé anticancer appelé piceatannol. Cette transformation se ferait par un enzyme contenu justement dans les tumeurs cancéreuses13. D’autres études sont toutefois nécessaires afin d’analyser davantage l’ensemble de ces composés de l’arachide en lien avec la prévention du cancer. Une vaste étude épidémiologique a démontré que la consommation fréquente de beurre d’arachide (au moins 5 c. à table par semaine) était associée à un risque plus faible de développer un diabète de type 2 chez la femme. Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ces bienfaits, tels que le contenu en fibres et en magnésium, deux éléments considérés bénéfiques dans la prévention du diabète. A cause de toutes ces vertus de l’arachide, il urge que la production de l’arachide soit accrue pour que l’état de santé des populations soit au beau fixe. « Il faut que les superficies à emblaver pour le compte de l’arachide soit renforcées avec l’aide du Ministère de l’agriculture. Cela est essentiel, si on veut que ce pays aie des individus en bonne santé. » a déclaré un spécialiste de l’agriculture.