Le Ramadan 2019 a démarré ce jour, lundi 6 mai 2019, sur toute l’étendue du territoire national, conformément au calendrier divulgué par l’Union islamique du Bénin. Mais contrairement aux années antérieures, l’ambiance est différente.
Falco VIGNON
Autrefois synonyme de joie et d’expressions de bonheur, le mois de jeune consacrant le ‘’Ramadan 2019’’ a commencé sans tapages ni cris de joie et d’allégresse. « D’habitude, quand le mois de Ramadan commence tout le monde est heureux ; on sentait une certaine joie chez les frères musulmans ; mais aujourd’hui, à quelques heures de la première du soir c’est comme si nous assistons à un événement banal », a confié Saliou Moustapha, musulman, enseignant d’anglais dans le secteur secondaire de l’Enseignement au Bénin.
Les raisons qui justifient cet état de chose ne sont pas à chercher loin. En effet, selon certains fidèles, c’est la situation qui prévaut sur le plan économique qui fait que les fidèles musulmans ont abordé le mois de jeûne sans effusions de joie. « Chacun a des problèmes. Avant c’était une joie de passer ce mois merveilleux mais maintenant, c’est devenu des soucis. On ne pense plus à toutes les bénédictions qu’on va tirer de ce mois mais aux dépenses qu’on a à effectuer. Et vu la situation économique qui prévaut dans le pays, vous comprenez que c’est normal qu’il n’y ait pas trop d’effervescence », a affirmé Moussa Badarou, fidèle musulman, couturier à Cotonou.
Pendant le ramadan, les fidèles musulmans se privent de nourriture, d’eau, de tabac et de relations sexuelles entre le lever et le coucher du soleil. Les insultes sont également proscrites durant ce mois considéré comme sacré. Mais pour résister à la faim, bon nombre d’entre eux prennent des repas consistants avant le lever du soleil.
Dans la nouvelle tradition des fêtes
La célébration des fêtes devient de plus en plus objet à des effusions de joie. En effet, depuis quelques années, l’engouement des populations béninoises pour les fêtes est en train de baisser drastiquement. Du nouvel an, à la Nativité en passant par les Pâques et autres, les citoyens ne saisissent plus chaque occasion de fête pour s’en donner à cœur joie à des scènes de joie. « La situation économique que nous traversons nous oblige à contrôler les dépenses. Il y a quelques années, on dépensait avec l’assurance d’en trouver dès le lendemain ou dans deux jours. Mais aujourd’hui, il faut faire attention et surtout dépenser dans quelque chose d’utile et non d’agréable comme c’était souvent le cas », a renseigné Rémy Gandonou, gérant d’un établissement de vente d’articles divers à Cocotomey.