(La politique du Gouvernement depuis 2016 est de promouvoir la transformation du bois au niveau local)
Daouda TAKPARA, ingénieur agronome de formation et actuellement Directeur Général de l’Office National du Bois (ONAB) a été l’invité du plateau de discussions médias, le Club de L’économiste. Face aux médias et autres curieux, l’invité a dressé l’Etat des lieux du secteur du bois au Bénin notamment les grandes réformes engagées depuis 2016 et les résultats. Des défis et perspectives du secteur, il a également levé un coin de voile. Retrouvez-ici l’intégralité de ses échanges avec la presse hier jeudi 21 avril 2022 à Cotonou.
Présentez l’Office National du Bois (ONAB) dont vous avez la charge ?
L’Office National du Bois (ONAB) a été créé par décret n°83-425 du 02 décembre 1983 suite à la dissolution de la Société Nationale pour le Développement forestier (SNAFOR). Les missions de l’ONAB contribuent à opérationnaliser l’axe stratégique n°7 » Développement équilibré et durable de l’espace national » du 3ème pilier du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG) 2016-2021 relatif à l’amélioration des conditions de vie des populations, en lien avec les Objectifs de Développement Durable (ODD). Les principales actions visent à apporter des solutions aux problèmes de gestion des écosystèmes forestiers ainsi qu’aux communautés environnantes à travers : La restauration des forêts classées dégradées, au moyen de la promotion du reboisement ; l’élaboration et la mise en œuvre des PAPF en vue d’assurer la gestion durable des forêts; la protection des plantations contre les incendies de forêt et l’exploitation frauduleuse ; la promotion de l’économie forestière par la valorisation des bois d’œuvre issus des traitements sylvicoles.
Quelles sont les grandes réformes opérées ces dernières années dans la gestion et la gouvernance de l’ONAB ?
Les réformes tournent autour de trois principaux axes à savoir :
- la vente aux enchères comme mode de vente des bois de l’Office par décret N°2017-200 du 29 mars 2017 ;
- la prise du décret N°2019-156 du 05 juin 2019 portant nouvelles mesures d’attribution des bois de l’Office National du Bois (ONAB) aux Industriels, Artisans Locaux et Exportateurs de bois en République du Bénin ;
- le processus de certification des forêts sous gestion de l’Office.
De façon concrète :
- La vente aux enchères a permis :
- une plus grande transparence dans l’attribution du bois de l’ONAB ;
- l’accès de presque tous les acteurs au bois de l’Office ;
- une nette amélioration du prix de vente du bois et une meilleure rentabilité pour l’Office.
- Les nouvelles mesures de vente prises en 2019, avaient pour finalité l’accès de tous les acteurs surtout des industriels et des artisans locaux, aux bois de l’ONAB, suite aux insuffisances relevées après l’évaluation de la vente aux enchères. A ce jour, l’ONAB a tout mis en œuvre pour satisfaire les Industriels en signant avec eux des protocoles pour un approvisionnement de leurs usines sur cinq (05) ans. Pour ce qui est des artisans locaux, des dispositions sont en cours par l’acquisition de machines pouvant permettre de découper les bois aux dimensions requises à travers trois sites sur le territoire national : l’un à Cotonou, l’autre à Bohicon et un troisième à Parakou, conformément aux orientations du Gouvernement.
- Le processus de certification forestière suit son cours et nous nous sommes fixés la fin du mois de décembre 2022 pour l’obtention de la certification de nos forêts productives. Nous y travaillons activement.
Créé depuis 1983, l’ONAB, c’est toute une histoire, tout un parcours. Quel bilan pouvez-vous nous faire, notamment depuis votre arrivée en 2016 ?
Bref aperçu-synthèse des acquis de l’ONAB de 1983 à ce jour
Depuis l’année 2016, nous avons poursuivi des actions de gestion durable des forêts et plantations à la disposition de l’Office en menant les actions phares ci-après :
- la contribution à la réduction de la dégradation de certaines forêts classées par l’aménagement et l’entretien d’environ 20 000 ha de plantations (de teck, de gmelina) ;
- le reboisement par voie naturelle et artificielle de plus de 6 539,55 ha de plantations dans les forêts de Lama et d’Agrimey, Djigbé et Toffo ;
- la poursuite de la restauration du noyau central de la Lama par le maintien de l’écosystème et la biodiversité ainsi que la création de zones favorables à l’écotourisme ;
- la construction et l’entretien de plus de 282,50 km de pistes dans les onze secteurs forestiers sous sa gestion ;
- la promotion du bois de teck ;
- la poursuite et la redynamisation du processus de certification des forêts sous gestion de l’Office ;
- la réussite de la commercialisation du bois et de la protection des plantations contre les incendies de végétation et les coupes frauduleuses dans toutes les forêts de l’ONAB ;
- l’appui considérable par la construction de hangars, de modules de classes, de salles de réunions, de mobiliers pour les écoles, de pistes cyclables aux communes riveraines des forêts sous gestion de l’Office à savoir : Zè, Zogbodomey, Djidja, Bassila, Kétou, Dassa-Zoumè, Bonou et Toffo ;
- l’implication des femmes dans certaines activités phares de la sylviculture sous la conduite des Coopératives de Gestion Participative des Forêts (COGEPAF) ;
- la contribution à la réduction de la pauvreté des populations riveraines par l’exploitation et la commercialisation par lesdites populations des produits forestiers dont les recettes constituent des revenus importants pour elles ainsi que pour le développement des communes concernées.
Quelle est la quantité annuelle de bois produits par l’ONAB ? Quel est le pourcentage écoulé sur le marché international et sur le marché national ?
La quantité annuelle de bois produit chaque année dépend des prévisions des Plans d’Aménagement de Gestion Participatif des Forêts validés en Conseil des Ministres. Ces plans prévoient l’accroissement annuel de bois qui peut être prélevé et sur une période de 20 ans. Cet accroissement à prélever ne constitue pas une destruction de la forêt par la coupe des bois, mais plutôt des soins culturaux indispensables pour la bonne conduite et la qualité des peuplements. En somme, le Plan d’Aménagement est élaboré de sorte que, quels que soient les prélèvements annuels de bois, la superficie totale initiale de la forêt ne diminue point. Les ressources issues des ventes des bois qui proviennent de ces prélèvements servent à l’entretien et à l’extension de la forêt. La politique du Gouvernement depuis 2016 est de promouvoir la transformation du bois au niveau local par l’approvisionnement des industries installées sur le territoire national. Il est également prévu l’approvisionnement des artisans locaux, les menuisiers, pour que le bois serve plus au pays plutôt que d’être pour la plupart exporté à l’état brut par les commerçants. Il faut noter que le Gouvernement du Président TALON a déjà pris des mesures pour réduire la tendance à l’exportation avec une imposition plus forte du bois brut destiné à l’Export. L’objectif à court, moyen, et long terme est la transformation totale sur place du bois issu des forêts de l’Office afin de créer davantage de richesse et d’emplois pour le pays.
Parlez-nous de la politique de reboisement du Bénin ainsi que le rôle et l’apport de l’ONAB dans cette initiative
La politique de reboisement au niveau national est encadrée et suivie par l’administration forestière, la Direction Générale des Forêts et des Ressources Naturelles. Pour ce qui est de l’ONAB, depuis sa création, l’Office entretient et gère de façon durable environ 20.000 hectares de plantations forestières constituées essentiellement du bois de teck, accessoirement du Gmélina, bois blanc, et de plusieurs essences autochtones. Les forêts gérées par l’ONAB sont constituées d’anciennes plantations dans les secteurs forestiers d’Agrimey, Djigbé, Toffo, mises en place pendant le temps colonial pour une superficie de plus de 7000 hectares. A cela, s’ajoutent les plantations de la Lama installées avec la Coopération Allemande dès 1985 à 2000 pour une superficie d’environ 7000 hectares. En dehors des anciennes plantations laissées par les Colons et du Projet de Reboisement de la Lama financé par la Coopération Allemagne, l’ONAB a entrepris sur fonds propres depuis l’année 2011, un important programme de reboisement de 1000 ha par an qui a été réduit au fil des ans à 500 ha par an, sur de nouvelles forêts dégradées mises à la disposition de l’Office par l’Administration forestière, mais également sur les zones dégradées ou vierges des plantations déjà existantes. A ce titre, il faut noter que la forêt de Dogo-Kétou seul couvre une superficie d’environ 60 000 hectares que l’ONAB travaille progressivement à restaurer. Les forêts de Bassila-Pénéssoulou au Nord, d’Atchérigbé dans le Zou-Nord, de Bonou dans l’Ouémé ont aussi été installées sur fonds propres de l’ONAB. Avec l’avènement de la rupture, l’Office a bénéficié en 2020 d’un appui financier de la banque mondiale à hauteur de 60%, qui lui permet avec une contribution sur fonds propres de l’ONAB de 40%, de reboiser, dans le cadre du projet forêt classée, 7000 ha sur sept ans, à raison de 1000 ha par an. Le projet suit actuellement son cours avec plus de 2000 ha déjà reboisés les années 2020 et 2021 dans la forêt de Dogo.
Protection de l’environnement, amélioration du climat, conservation de la biodiversité, quel est l’apport de l’ONAB ? Quelles sont les difficultés que rencontre l’Office dans son rôle de gardien des ressources forestières du Bénin ?
Les ressources forestières du Bénin sont sous l’égide de la Direction Générales des Eaux, Forêts et Chasse. L’ONAB gère les espaces forestiers mis à sa disposition par ladite direction. Les difficultés que rencontre l’Office résident principalement dans l’insuffisance de ressources additionnelles, en dehors de ces fonds propres issus de la vente du bois, pour mener à bien sa politique de reboisement et d’entretien des plantations. En effet, la mise en place et l’entretien de grandes superficies telles que gérées par l’Office depuis bientôt 40 ans et le besoin d’extension des forêts et de réparation de celles dégradées sur le plan national, nécessitent des ressources financières colossales que les fonds propres seuls ne suffiraient pas à combler. Un autre goulot d’étranglement réside dans les contraintes des procédures de passation des marchés publics dans les activités sylvicoles. En effet, les exigences de délais des procédures de passation des marchés publics introduites dans les activités sylvicoles depuis 2019 ne sont pas compatibles avec le calendrier des activités en forêt qui sont intimement liées à la pluviométrie, à la saisonnalité. Ce qui engendre des retards dans la mise en œuvre des activités de forêts et des conséquences dommageables sur l’avenir des plantations. Toutefois, des pistes de solution sont en train d’être ébauchées en collaboration avec l’Autorité de Régulation des Marchés Publics et la Direction Nationale de Contrôle des Marchés Publics pour régler ce problème avec l’appui du Ministère de tutelle de l’Office, le MCVDD.
Il y a quelques années, une communauté composée de 70 villages, soit une population d’environ 15 000 habitants, aurait été installée autour de la forêt classée de la Lama. Quels sont les résultats obtenus et quel mécanisme l’ONAB met en place par rapport aux populations environnant les forêts pour éviter les pressions humaines sur ces forêts ?
Je ne sais quelles sont vos sources, mais ces chiffres méritent d’être revus. Ceci dit, il convient de souligner que les populations ne sont pas installées autour de la forêt. En effet, tout plan d’aménagement participatif d’une forêt prévoit une politique de recasement des populations déjà installées dans ladite forêt avant la mise en œuvre du plan, en cas d’impossibilité de déguerpir lesdites populations. A ce sujet, il est à souligner que nonobstant le classement des forêts, en l’absence d’actions de l’Administration forestière, les populations à la recherche de terres cultivables et d’habitats prennent d’assaut les forêts classées. Dans le cas de la Lama, c’est la politique de recasement adaptée à cette zone et à ce type de population constituée essentiellement des Hollis qui a été mise en place. Les résultats de ce recasement, c’est la mise en place d’infrastructures socio-culturelles au profit desdites populations et leur collaboration à la sécurisation de la forêt et à la lutte contre les coupes frauduleuses et les incendies. Le recasement prévoit des zones de cultures, d’habitations, des écoles, forages, etc., au profit de ces populations.
Les décisions de justice rendues à l’encontre des citoyens indélicats ne sont pas souvent à la taille des attentes de l’ONAB. Pourquoi une si grande soif de justice ?
Il ne s’agit pas d’une grande soif de justice. Il est question d’une demande de justice à la hauteur de l’infraction commise afin de décourager les délinquants par rapport aux coupes frauduleuses, aux incidents criminels qui détruisent la forêt et la vie en général. En réalité, les juges n’appréhendent pas souvent les infractions sur la forêt, sur un arbre, quelle que soit sa taille ou son envergure, comme étant une infraction criminelle et qui mérite les peines conséquentes prévues par la loi forestière. Celui qui tue un homme, met fin à une seule vie, mais celui qui coupe un arbre, tue certes l’arbre seul, mais en réalité ce sont des milliers de personnes qu’il prive de quantité suffisante d’oxygène, qu’il expose aux effets néfastes des changements climatiques de sorte qu’au final, ce sont des milliers de vie qui en pâtissent, animaux, végétaux, comme humains.
Quels ont été les effets de la pandémie de COVID-19 sur vos activités ?
En 2020, la pandémie a considérablement joué sur les activités de l’Office notamment par rapport au chiffre d’affaires, le marché du bois à l’instar de tous les secteurs d’activité ayant été durement touché notamment au premier semestre de l’année. Toutefois, nous avons pu rapidement mettre en place une politique d’accompagnement de nos clients, sur la base des mesures d’atténuation prises par le Gouvernement. Ce qui nous a permis de remonter un tant soit peu la pente depuis le troisième trimestre de l’année 2020.
Sur les cinq prochaines années, quelles sont les perspectives de l’ONAB ?
Le premier défi de l’ONAB d’ici cinq ans, c’est la réalisation et l’achèvement au mieux du projet forêt-classées de 7000 ha avec la banque mondiale, et la mobilisation des ressources pour l’entretien des plantations ainsi installées. D’ores et déjà, nous prenons les dispositions pour finir le reboisement en cinq ans, au lieu de sept, afin de pouvoir utiliser les ressources sur les deux années restantes pour l’entretien de ces plantations. Le deuxième défi, c’est la certification des plantations de l’Office, qui nous permettra de mieux valoriser le bois de teck issu du Bénin en le plaçant sur les marchés Européen et Américain. Le troisième défi, c’est de réussir la transformation au plan national de la grande majorité du bois produit par l’Office et de favoriser ainsi l’industrialisation, la création de la richesse et d’emplois nouveaux. Un des défis majeurs, c’est la captation de ressources additionnelles à travers les crédits carbones que les institutions internationales octroient aux pays et structures qui font des efforts dans la préservation de l’environnement par la sauvegarde des forêts. Un autre défi tout aussi important, c’est l’importation du bois pour satisfaire la demande au plan national afin de réduire la pression sur les forêts du pays. Ce volet qui fait partie des missions de l’ONAB n’est pas encore véritablement exploré. L’Office devra y travailler et nous prenons déjà les dispositions afin de voir les possibilités qui s’offrent à nous dans ce sens.
Quelles sont aujourd’hui vos rapports avec les acteurs du secteur bois au Bénin ?
L’ONAB entretient de bonnes relations avec tous les acteurs du secteur bois notamment sa clientèle. En tant que structure commerciale, nous priorisons le dialogue pour la résolution des difficultés qui surviennent dans nos relations.
Quels sont les partenaires techniques et financiers et autres dans la promotion et le développement du bois Béninois ?
En ce qui concerne les partenaires techniques et financiers au niveau de l’ONAB, nous avons en premier lieu la Coopération Allemande qui a permis l’installation des plantations de la Lama pour environ 15 000 ha, la Banque Mondiale avec le projet forêts classées en cours de 7000 ha. Nous avons aussi l’appui de l’Organisation Internationale des Bois Tropicaux (OIBT) et de la FAO pour la certification forestière.
Quel est l’impact économique de l’ONAB sur les acteurs, les sociétés partenaires, les populations, l’Etat Béninois qui collabore avec eux ?
La gestion durable des forêts fournit d’énormes services écosystémiques à l’échelle planétaire.
Les Recettes issues de l’exploitation des produits de cogestion avec les communautés riveraines est en moyenne de 65 millions par an.
L’ONAB apporte un appui aux communes riveraines de l’ordre de 10 millions FCFA à chaque commune par an pour la réalisation des infrastructures socio communautaires.
Le nombre d’emplois générés par les activités forestières de l’ONAB est plus de 2000 emplois. Sans oublier les emplois créés par les industries de transformation du bois (grandes, moyennes et petites entreprises) et même les menuisiers dans nos villes et campagnes, qui peuvent être évalués à plusieurs milliers d’emplois.
L’ONAB est également un contributeur non négligeable au budget national à travers les différentes taxes versées au trésor public qui pourraient être évaluées à plus d’un milliard de FCFA par an. Sans oublier les autres taxes prélevées au cordon douanier et les devises d’exportation.
Si on veut parler de l’Economie du Bois au Bénin, que peut-on retenir ?
Sur le plan planétaire, la gestion forestière et les activités liées au bois constituent d’importants enjeux économiques et environnementaux.
Au Bénin la forêt recouvre plus de 60% du territoire. La filière bois pourrait donc représenter un potentiel significatif pour répondre au besoin de notre pays aussi bien en divers matériaux de construction qu’en énergie.
Or la forêt rend d’énormes services à l’humanité, qu’on appelle des services écosystémiques. La forêt participe au grand cycle de la matière, de l’air, de l’eau. Elle stock du carbone et contribue ainsi à la lutte contre les changements climatiques. Elle héberge de nombreuses espèces animales et végétales et constitue ainsi un réservoir de la biodiversité.
La forêt joue surtout un rôle économique et fait partie des ressources économiques dites circulaires, du fait de la production du bois qui est une ressource renouvelable, et qui peut remplacer l’utilisation des matériaux classiques dont la fabrication demande beaucoup d’énergie. Le bois peut également remplacer valablement les énergies fossiles comme le pétrole et le gaz.
Au Bénin, le besoin en bois pour la construction et l’énergie est croissant, mais la ressource en bois est limitée. La possibilité actuelle de 40.000 m3 de bois d’œuvre fournis par l’ONAB ne peut suffire pour satisfaire les besoins exprimés. Or en dehors de l’ONAB, très peu d’entreprises investissent dans la gestion forestière dont le cycle de production est parfois très long et réclame un financement important et soutenu sur plus de 20 ans.
L’Etat doit donc mettre en place un mécanisme efficace en vue d’encourager davantage l’investissement dans la filière bois, au niveau de toutes les chaines de productions et de valorisation.
Le Gouvernement doit poursuivre les efforts dans le reboisement intensif avec des essences utilitaires et économiquement rentables (Le PFCB financé par la Banque mondiale qui réalise 15.000 Ha de bois énergie et 7.000 Ha de bois d’œuvre, est une initiative à rééditer). L’exploitation doit mettre l’accent sur la gestion durable pour préserver les différentes fonctions de la forêt et garantir tous ses services.
Il est noté que dans une scierie seulement la moitié du volume bois entrant est valorisée sous forme de sciage. Aujourd’hui beaucoup de déchets et de vieux meubles sont jetés ; or la valorisation de déchets bois peut aider à la fabrication de divers matériaux. Ce qui constitue de réelles opportunités d’affaires et d’amélioration du bilan environnemental.
Le Gouvernement devra donc poursuivre sa politique de transformation locale du bois et encourager l’installation des industries modernes en vue d’une meilleure valorisation du bois et des sous-produits. Il nous faudra donc désormais produire non seulement les divers sciages, mais également valoriser les déchets de sciage pour produire les pâtes à papier, les panneaux de particule et la biomasse énergie qui sont sources de richesse ailleurs.
Les consommateurs ont également un rôle important à jouer en privilégiant les produits des forêts durables. Nous devons davantage travailler dans la communication et l’éducation environnementale en collaboration avec les médias, afin de susciter et renforcer des comportements écocitoyens des populations, en faveur de la gestion durable des forêts.
Votre adresse à l’endroit des acteurs du gouvernement, de la population et de vos partenaires.
Je tiens à remercier en premier lieu le Président de la République, son Excellence, Monsieur Patrice Athanase Guillaume TALON. Car depuis la fin du projet de reboisement de Lama en 2000, soit plus de 20 ans, l’ONAB n’a plus bénéficié d’un appui de PTF pour l’extension des plantations. Maintenant, c’est chose faite. Grâce à la farouche détermination du Gouvernement de la rupture, nous bénéficions aujourd’hui du financement de la Banque Mondiale pour la réalisation d’un projet de 7000 ha de bois d’œuvre. En vue d’assurer la reconstitution du couvert végétal de nos réserves forestières actuellement dégradées, nous sollicitons toujours l’appui du Gouvernement pour l’obtention d’autres appuis financiers. Je voudrais aussi saisir l’occasion pour inviter tous les acteurs du bois notamment la clientèle de l’ONAB à travailler davantage à l’industrialisation du secteur bois. Je voudrais enfin rassurer les populations que les dispositions sont en train d’être prises pour que le bois de teck soit disponible au niveau des artisans locaux pour leur approvisionnement.
La rédaction de L’économiste