Les BRVM Investment Days ont été lancés mardi 08 avril 2025 à Londres par la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM). La deuxième journée a été marquée par deux tables rondes sur la Finance durable et la Finance islamique animées par une vingtaine d’experts de haut niveau du GGGI, FCDO, UKEF, ORI PARTNERS, Fineopolis, IFAAS, LES ; etc. A cette occasion, l’importance de la finance islamique a été passée au peigne fin.
Système financier qui fonctionne conformément à la charia, la finance islamique interdit l’intérêt (riba), l’incertitude excessive (gharar) et les investissements dans des secteurs jugés contraires à l’éthique. La finance islamique encourage le partage des risques et l’investissement éthique, garantissant que les activités financières contribuent à la croissance économique réelle et au développement social. Les principaux instruments d’investissement de la finance islamique comprennent les Sukuk (obligations islamiques), qui rapportent aux investisseurs sans payer d’intérêts, la Mourabaha (financement à prix coûtant majoré), utilisée pour le commerce et l’achat d’actifs, et la Moucharaka (financement en partenariat), où les profits et les pertes sont partagés entre les investisseurs et les entreprises.
En outre, le Takaful (assurance islamique) repose sur la coopération mutuelle plutôt que sur les modèles d’assurance conventionnels fondés sur les intérêts.
La finance islamique gagne en importance en Afrique en raison de l’importante population musulmane du continent, de la demande croissante de produits financiers conformes à la charia et de l’intérêt grandissant des investisseurs mondiaux. Des pays comme le Nigeria, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Maroc ont émis des Sukuk pour financer des projets d’infrastructure, attirant ainsi des investisseurs locaux et internationaux à la recherche d’investissements éthiques et sans intérêts.
En outre, la microfinance islamique permet l’inclusion financière des populations mal desservies, en particulier dans les zones rurales. Alors que les économies africaines cherchent à diversifier leurs sources de financement, la finance islamique est appelée à jouer un rôle crucial en comblant les déficits de financement, en soutenant le développement durable et en intégrant la région dans le système financier islamique mondial. Pour rappel, au sein de l’UEMOA quatre pays (4) à savoir la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et le Togo ont émis entre 2014 et 2018, des SUKUKS sur le marché financier régional pour un montant total de 1 145 950 000 000 FCFA. L’encours de ces émissions au 31 mars 2025 est de 365 765 580 000 FCFA.