L’indice NGX de la Bourse de Lagos a enregistré une augmentation de 11,3% en ce début d’année 2024, dépassant ainsi toutes les autres bourses émergentes d’Afrique. Malgré les défis économiques au Nigeria dont l’inflation, les entreprises locales affichent une croissance robuste, offrant ainsi des opportunités attractives aux investisseurs de la zone FCFA.
F.V.
Le mercredi 10 janvier 2024, l’indice clé de la Bourse de Lagos, le Nigeria All Share Index (NGX), a débuté la journée avec une augmentation significative de 11,3%, signalant des opportunités intéressantes pour les investisseurs détenant des ressources en FCFA. Cette performance surpasse celle des autres bourses africaines, avec le MASI marocain en progression de 2,85% et l’EGX 30 égyptien en hausse de 2,8% sur la même période, selon les données de la plateforme African-Markets. Le NGX n’avait pas enregistré de tels sommets depuis environ trente ans. Cette progression est principalement attribuée au secteur financier, avec des hausses notables dans les indices de gestion des retraites (+9%), des banques (+10,3%), et des assurances (+14,08%). Cependant, le contexte économique nigérian présente des défis majeurs, notamment une pénurie de devises et une inflation qui a atteint près de 28,2% en novembre 2023, selon des statistiques officielles. Face à ces difficultés, les investisseurs étrangers ont massivement retiré leurs investissements, ramenant la valeur de ces placements à un plancher de 363 milliards de nairas à la fin de novembre 2023, le niveau le plus bas depuis 2007 selon l’Agence Ecofin. Paradoxalement, cette situation a ouvert des opportunités pour les investisseurs locaux qui bénéficient désormais de solides performances des entreprises cotées sur le NGX, affichant une croissance moyenne annuelle du chiffre d’affaires de 24% sur trois ans, ainsi qu’une augmentation des bénéfices nets de 31%.
Le dynamisme du secteur bancaire nigérian illustre cette tendance, en particulier avec United Bank for Africa (UBA), dont le cours de l’action a grimpé de 307% en un an. La dévaluation relative des actifs financiers nigérians représente une opportunité attrayante pour les investisseurs de la zone FCFA, en particulier ceux de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), où le FCFA est fortement prisé. Cependant, les investisseurs doivent rester vigilants face à plusieurs facteurs de risque. Malgré le rôle crucial de l’agriculture dans l’économie nigériane, la dépendance importante vis-à-vis des revenus en dollars US générés par le secteur pétrolier expose le pays aux fluctuations des prix du pétrole. De plus, l’inflation croissante pourrait inciter la Banque centrale à augmenter ses taux d’intérêt, exerçant ainsi une pression supplémentaire sur le naira. Ces développements soulignent l’importance d’adopter une stratégie de gestion adaptée à ces enjeux.