Les déficits du mais en Afrique subsaharienne s’élèvent actuellement à 23 millions de tonnes par an et devraient atteindre 35 millions de tonnes en 2025, selon la Banque africaine de développement (BAD). Mais les experts pensent que la technologie pourrait faire la différence.
Issa SIKITI DA SILVA
Pour combler le déficit de la production actuelle, les rendements doivent augmenter par plus de 770 kg par hectare (37%) et ces gains doivent atteindre au moins 1,15 million de tonnes par hectare (51%) d’ici 2025, selon Dr Mpoko Bokanga, responsable du centre d’échange d’informations du TAAT basé à Cotonou (Benin). TAAT ou Technologies pour la transformation agricole en Afrique (TAAT) est un programme de la BAD qui gère les technologies conçues pour transformer l’agriculture en Afrique.
Le maïs est la principale culture vivrière de base de plus de 300 millions d’africains, et 90% de la production totale de maïs de l’Afrique est du maïs blanc, alors que 90% de la production mondiale est du maïs jaune, selon les chiffres de l’International Plant Biotechnology Outreach.
Bien que le maïs occupe environ 24% des terres agricoles en Afrique, sa sécurité est menacée par l’invasion de la légionnaire d’automne, qui stagne sa production, constituant ainsi un obstacle à la sécurité alimentaire.
Mais à en croire Dr Mpoko Bokanga, l’introduction de variétés hybrides et de technologies éprouvées de gestion des sols et des ravageurs pourrait améliorer le rendement moyen cible de cette céréale par de 3,38 million de tonnes par ha.
Ces technologies pour améliorer le rendement de la production du maïs comprennent, entre autres, les mélanges d’engrais et terreautage, la densité de plantation, la gestion des mauvaises herbes et des maladies, et les services de mécanisation.
Accroitre
« Il s’agit d’atteindre au moins 2 millions de ménages dans 12 pays, accroître la productivité du maïs d’au moins 30% dans les pays cibles, augmenter les revenus d’au moins 20% pour les ménages impliqués dans la chaîne de valeur, engager au moins 40% de femmes et 25% de jeunes dans la chaîne de valeur d’ici 2021 et générer 12 millions de tonnes de céréales supplémentaires », a expliqué Dr Chrys Akem, coordinateur de l’unité de gestion du TAAT.
Le cas du Bénin
Au Bénin, le maïs représente le principal aliment de base et la culture la plus cultivée du pays. La plupart des agriculteurs (85%) du Bénin cultivent du maïs, selon le Programme alimentaire mondial. Mais une étude publiée par Cocou Jaurès Amegnaglo dans le Kasetsart Journal of Social Sciences a révélé que le faible niveau de rendement du maïs au Bénin est dû au manque d’accès aux intrants, au capital et au faible environnement institutionnel dans lequel les agriculteurs opèrent.
En outre, poursuit Cocou Jaurès Amegnaglo, le modèle d’efficacité a révélé qu’une augmentation de la production de maïs d’environ 25% peut être obtenue à court terme en adoptant les meilleures pratiques agricoles et en s’attaquant aux contraintes socio-économiques et structurelles. Il faudrait encourager des politiques qui faciliteraient l’accès aux intrants, aux capitaux et à la formation, et favoriseraient le développement des infrastructures dans les zones agricoles.
Selon Chrys Akem du TAAT, la section du mais soutient les liens avec les agriculteurs aficains, l’accès aux crédits et l’utilisation des plateformes dans plusieurs pays africains, dont le Nigeria, ou 60 000 agriculteurs ont été enregistrés dans 19 États pour accéder au crédit. Environ 2 000 tonnes de semences ont été distribuées au Nigeria pour cultiver environ 100 000 ha de terres.