Le groupe Attijariwafa bank a organisé au Maroc, les 14 et 15 mars 2019, le Forum international Afrique développement(FIAD). Dans cet entretien, le directeur général de CBAO-Bénin, Abas Haidara, aborde les objectifs de ce forum et le bilan. Le FIAD s’inscrit dans une démarche de promotion du commerce, des investissements et plus généralement des échanges et de la coopération Sud-Sud des pays africains dans le cadre d’une intégration régionale.
L’Economiste : Dites nous vos impressions à chaud, à la clôture de cette 6eme édition du Fiad
DG Abas Haidara : Je commencerai tout d’abord par vous remercier de votre présence à nos différents FIAD et de l’opportunité que vous me donnez pour m’exprimer au sujet de ce FIAD6.
Un sentiment de satisfaction et de fierté d’être africain et de savoir que l’Afrique peut compter sur elle-même pour son développement.
Le FIAD organisé annuellement par le groupe Attijariwafa bank au Maroc est devenu une institution avec le temps, un ‘’Davos’’ africain.
Quels sont les moments forts qui vous ont marqué ?
Tout d’abord l’ouverture du FIAD marquée depuis deux (02) ans par la présence effective d’un chef d’Etat africain présent durant toute la durée du FIAD. Cette année nous avons eu l’honneur de recevoir son Excellence Monsieur JULUIS MAADA BIO le Président de la République de SIERRA LEONE, après avoir reçu l’année dernier le Président de la République du Burkina Faso son excellence monsieur ROCH MARC CHRISTIAN KABORE.
Egalement, la qualité des panels animés par des personnalités de renommée mondiale et aussi le niveau de leurs interventions sur les thèmes d’actualité mondiales évoqués.
Qu’est-ce que le FIAD apporte au groupe Attijariwafa et aux différents opérateurs économiques qui y participent chaque année ?
L’objectif principal du FIAD s’inscrit dans une démarche de promotion du commerce, des investissements et plus généralement des échanges et de la coopération Sud-Sud des pays africains dans le cadre d’une intégration régionale.
A l’origine, le Groupe AWB avait pour ambition de pouvoir et de mettre en relation ses différents clients à travers ses pays de présence, pour renforcer et faciliter le partenariat entre ces derniers.
Aujourd’hui, les états africains ont l’opportunité à travers ce forum de pouvoir venir présenter leurs projets de développement et de rencontrer certains organismes internationaux à travers des B to B.
Certains qualifient le FIAD du Davos africain, ont ils exagéré ?
Non, à mon avis pas du tout, je l’annonçais déjà à l’entame de mes propos. Le FIAD organisé par le groupe AWB est devenu une institution à dimension mondiale. Il n’y a qu’à voir l’ampleur du Forum et sa teneur, l’engagement des pays participants et des organismes internationaux participants, les décisions prises et les partenariats signés pour comprendre l’ampleur de cet événement et les enjeux.
Vous avez conduit une forte délégation de 12 opérateurs économiques béninois, pourquoi une telle expédition ?
Notre objectif est de participer à la promotion des échanges entre les opérateurs économiques béninois et les autres opérateurs économiques africains présents au FIAD. A cet effet, des séances de B to B sont organisés en marge du forum entre ces derniers à travers une plateforme mise en place par le Groupe AWB.
Nous avons eu à noter des partenariats déjà ficelés entre certains opérateurs béninois et d’autres opérateurs africains dans leur domaine d’intervention, comme pour les précédents FIAD.
Nous ambitionnons pour l’année prochaine de renforcer la délégation béninoise au vu des opportunités offertes.
Comme les années antérieures, aucune autorité béninoise, à quelque niveau que ce soit n’est venue au forum. C’est vous qui ne les avez pas invités ou elles ne sont pas intéressées par ce grand marché de l’investissement ?
A chaque FIAD, nous prenons le soin d’inviter les autorités béninoises à venir représenter le Bénin à l’instar des autres autorités des pays participants, qui sont toujours présents et souvent avec une forte délégation ministérielle.
Pour cette année encore, il s’est posé un problème de calendrier chargé de nos autorités. Cependant, nous avions eu l’accord de participation de l’Administrateur Provisoire de la CCIB et du Directeur Général de l’APIEX. Malheureusement, ils n’ont pas pu à leur tour être présents à cause d’urgences professionnelles.
Nous espérons vivement qu’au prochain FIAD, le Bénin puisse être représenté au haut niveau, et qui plus est pouvoir présenter son PAG à l’instar des autres pays participants.
Nous avons cependant eu la présence effective de son excellence Mr SERGE DAGNON, ambassadeur du Bénin au Maroc avec qui nous avons beaucoup échangé, notamment sur la nécessité d’une présence plus relevée du Bénin aux prochains FIAD.
Chaque année le forum prend de l’ampleur, jusqu’où vont s’arrêter le groupe Attijariwafa et son actionnaire ‘’AL MADA’’
Comme je le disais plus haut, le FIAD est devenu une institution, le Groupe AWB et son actionnaire de référence AL MADA ont pour vocation de promouvoir et d’accompagner l‘intégration régionale à travers la coopération Sud-Sud entre autres objectifs.
Cette année, nous avons enregistré plus de 2000 participants (contre 800 lors de la 1ere édition en 2010), 5000 B to B (contre 800 en 2010) la présence de 34 pays participants (contre 13 en 2010) et plus de 50 B to G. On note également la présence de plus de 250 journalistes de différents organes de presse et de pays pour la couverture de l’événement. Depuis le premier FIAD en 2010, nous avons une image positive et rayonnante de l’évolution du forum au fil des années et de l’ampleur aujourd’hui de cet événement.
Le thème principal de cette année c’est. ‘’Quand l’est rencontre l’ouest’’. Pourquoi le choix de ce thème ?
Comme annoncé déjà, l’objectif de ces rencontres est de participer au renforcement de la coopération entre tous les états africains, quelque soit la zone économique de présence. Cette année outre les pays de l’UEMOA et de la CEMAC dans lesquels le Groupe AWB est présent, nous avons noté la présence de pays invités comme la SERRA LEONE, le KENYA, le RWANDA, l’EGYPTE, la ZAMBIE et la TANZANIE entre autres pays.
Le partage d’expérience et les partenariats noués entre pays et plus particulièrement entre opérateurs économiques ne font que renforcer et enrichir nos pays africains dans leurs projets de développement, et ce dans notre diversité et richesse culturelle.
Depuis le début du FIAD jusqu’à ce jour aucune entreprise béninoise ni start-up n’a rien gagné. Comment expliquez-vous cet état de chose ?
Tout à fait, effectivement chaque année les meilleures entreprises africaines ayant un rayon d’action sous régional sont primés lors des FIAD. Vous conviendrez avec moi du niveau assez relevé de ces sociétés primées. Cependant nous ne désespérons pas de pouvoir lors des prochains FIAD, pouvoir honorer à travers ses entreprises le Bénin d’un prix d’excellence.
L’innovation cette année a été le prix dédié aux start-up, une manière d’encourager les jeunes entrepreneurs dans leurs projets.
Cbao Bénin opère depuis un moment sur le marché béninois, quel bilan pouvez-vous nous faire pour vos activités ?
CBAO BENIN se porte bien et poursuit son bout de chemin sur le marché bancaire local, l’activité bancaire n’est pas une course de vitesse mais une course de fonds.
Quels sont vos prochains défis pour le développement de vos activités au Bénin ?
CBAO BENIN a démarré ses activités bancaires sous forme de succursale avec la licence unique de la CBAO SENEGAL, le Groupe AWB n’ayant pas pu racheter au démarrage une banque localement comme cela se fait en général.
Mais nous ambitionnons à terme de passer rapidement en filiale pleine et d’étendre nos activités non seulement à Cotonou mais également dans les principales villes du Bénin.
Notre objectif à terme est de figurer demain parmi les banques leaders du BENIN, comme dans les autres pays de présence des filiales du Groupe AWB.
Le club Afrique développement est le bras armé du FIAD, parlez nous du club
Le Club Afrique Développement a été créé en marge du FIAD pour assurer un suivi des recommandations des différents FIAD, mais également pour permettre à ses membres d’avoir accès aux informations financières et économiques internationales, et de pouvoir être informés et participer aux différents événements internationaux concernant la finance et l’économie.
Aussi, le Club Afrique Développement organise des rencontres et des missions sectorielles et de découverte pour ses adhérents dans les différents pays de présence du Groupe AWB.
Veuillez conclure cet entretien
Un sentiment de fierté et de satisfaction, d’appartenir à un Groupe qui au-delà de ses activités classiques, a pour vocation de promouvoir des échanges entre opérateurs économiques de ses pays de présence et de renforcer la coopération Sud Sud. Notre souhait est de pouvoir localement en faire profiter aux opérateurs économiques béninois dans le cadre de la synergie de notre Groupe AWB. Le développement de l’Afrique passera d’abord par l’Afrique.
Interview réalisée par Leonard DOSSOU, DG de l’Economiste du Bénin