La France a accueilli du 04 au 05 Octobre 2024, les travaux du 19ème Sommet de la Francophonie. Plus de 88 chefs d’Etat et de gouvernement ont répondu présents à l’invitation du président Emmanuel MACRON. Parmi eux, le chef de l’Etat béninois, le président Patrice Talon. Placé sous le thème « Créer, innover, entreprendre en français » la rencontre a permis aux dirigeants de faire l’état des lieux de l’organisation et de jeter des perspectives.
C’est le Château restauré de Villers-Cotterêts niché dans la ville de l’Aisne située à une centaine de Kilomètre environ de Paris qui a accueilli les travaux d’ouverture de ce sommet. Un lieu plein de symbole qui abrite la cité internationale de la langue française. « Cette langue, notre langue, est plus qu’un outil, elle est un univers. Elle est un espace d’opportunité pour créer, offert à ceux qui l’écrivent, le chantent, le labourent comme terrain d’expression artistique. Je sais votre attachement, Madame la Secrétaire générale, en faveur des industries culturelles et créatives », a déclaré le président de la République française, hôte de l’évènement. « Notre langue est aussi une langue pour entreprendre, pour commercer. D’abord, parce qu’elle est un formidable truchement. Prenez le continent africain, prenez l’Océanie. Le français est par excellence la langue de passage. Elle est celle qui permet de basculer entre toutes les langues régionales ou locales, celle qui permet parfois d’unifier l’univers commercial d’un pays ou de toute une sous-région. A cet égard, elle est un formidable levier d’opportunité, et je le dis pour tous nos jeunes, tous ceux qui s’orientent vers le commerce », a souligné Emmanuel MACRON.
« La francophonie n’est un repli sur soi contre l’anglais, c’est tout le contraire. C’est une communauté qui promeut la langue française dans la diversité linguistique ainsi que le multilatéralisme sur la scène internationale », a martelé la secrétaire Générale de l’Organisation internationale de la Francophonie. Et Louise Mushikiwabo de préciser davantage que la francophonie n’est pas la françafrique, elle n’est pas seulement hexagonale encore moins africaine, mais elle est mondiale, a-t-elle fait remarquer. L’Organisation internationale de la Francophonie aujourd’hui, c’est le passage à l’échelle du programme école et langues nationales qui favorise l’enseignement bi-plurilingue français et langues nationales. Etendu à 12 pays, le programme compte à ce jour près de 500 écoles bilingues et a formé plus de 2500 enseignants dont 65% des femmes au service de 24000 élèves dont 54% de filles a conclu Louise Mushikiwabo.
Plusieurs enjeux majeurs ont marqué ce sommet. Il s’agit entre autres de la jeunesse francophone et l’emploi. Notamment avec le thème du sommet, « Créer, innover et entreprendre en français », qui a placé la question de l’emploi des jeunes au centre des discussions, avec la volonté des chefs d’Etat de créer des solutions concrètes tant au sein de l’OIF que dans les États membres pour offrir à la jeunesse des opportunités d’insertion professionnelle en langue française. Dans un contexte de fragilité du multilatéralisme, le sommet a été l’occasion de réfléchir à la plus-value de l’OIF dans la gestion des crises qui touchent l’espace francophone. Les travaux ont abouti à l’adoption de trois textes majeurs, notamment la Déclaration du Sommet, la Déclaration de solidarité avec le Liban, et la Résolution sur les crises dans l’espace francophone. Ces décisions témoignent du rôle crucial de l’OIF dans la construction d’une Francophonie solidaire, innovante et engagée.
Le Sommet de la francophonie a enregistré de nouvelles adhésions et des changements de statut. Parmi les nouveaux observateurs figurent l’Angola, le Chili, la Nouvelle-Écosse (Canada), la Polynésie française (France) et la Sarre. De plus, des pays comme Chypre et le Ghana ont vu leur statut évoluer pour devenir membres de plein droit, témoignant de l’attractivité croissante de l’OIF.
Multilatéralisme et gestion des crises
Occasion pour la Secrétaire générale de la Francophonie de saluer le succès de l’événement et de remercier chaleureusement la France, pays hôte. La conférence de presse de clôture a permis aux journalistes d’avoir plus d’explication sur certains sujets comme la situation au Proche-Orient. C’est le Cambodge qui a été choisi à l’unanimité pour accueillir le 20ème Sommet de la Francophonie. L’OIF compte aujourd’hui 88 États et gouvernements dont 54 membres de pleins droit, 7 membres associés et 27 observateurs.
Gédéon VEGBA
Collaboration Extérieure
Depuis Paris en France