Dans une intervention qui a fait le tour du monde, Luigi Di Maio, vice-président du Conseil Italien et vice premier ministre s’en est vertement pris à la France du fait de la politique d’arriération dont elle est auteure en Afrique. De la domination monétaire à l’exploitation des richesses des Etats notamment ceux de la zone Uemoa ayant en commun le Franc des Colonies françaises d’Afrique (Fcfa), l’homme a fustigé l’hégémonie française et a invité l’Union européenne à prendre les mesures disciplinaires qui s’imposent pour un réel affranchissement de ses Etats au sous-développement. Mais avec une ristourne de 50%, ce qui lui permet de maintenir une forme économique relativement confortable, l’Etat français, qui a le monopole de cette monnaie critiquée n’entend pas s’en débarrasser.
Bidossessi WANOU
Le franc CFA se présente comme une manne qui ne profite qu’à la France. Si les autres pays européens l’ont longtemps ignoré, ils viennent de se réveiller de cette hypnose. L’exploitation crève l’œil et les autorités italiennes n’entendent plus se faire complice de cette exploitation qui a tout de la période esclavagiste. Il n’est pas allé par quatre chemins pour cracher sur la politique que mène depuis plusieurs années la France dans les pays africains, notamment en Afrique subsaharienne où elle continue par dominer sous diverses formes, 14 pays, anciennes colonies, ceci, malgré le vent des indépendances. En substance, parler d’indépendance dans ces anciennes colonies françaises n’est que du leurre peut-on comprendre des propos du vice-président du conseil italien, Luigi Di Maio qui accuse la France de maintenir toujours sous domination, les pays africains. Pour appuyer sa thèse, il explique : « La France est un pays qui imprime la monnaie de 14 pays africains et empêche leur développement économique et œuvre ainsi à l’expansion de la migration vers les côtes européennes tous les risques qui y sont liés. En clair, le leader du Mouvement cinq étoiles (M5S) a accusé la France d’appauvrir l’Afrique et a même demandé à l’Union européenne de prendre des sanctions à son encontre. Mieux, il a souhaité que l’Europe puisse se consacrer maintenant à la problématique de la décolonisation en Afrique. Ce qui constipe davantage Luigi Di Maio, est que, la France vit sur les dos des Etats africains, ceci en exploitant leurs ressources et en vivant à leur dépends. Il évoque ici la question de la monnaie, le Franc CFA, monnaie coloniale qui appauvrit ce continent avec pour conséquence, la croissance continue du flux migratoire des africains vers l’Europe. N’étant cependant pas les bienvenus en France, du fait des nombreuses dispositions contraignantes et mises en place par ce pays, le flux migratoire se rabat sur l’Italie vu comme un pays d’hospitalité, ce que dénonce le vice-président du Conseil Italien. Par exemple, on dénombrerait 45 000 procédures de refoulement, sur la côte, à Vintimille, ou en montagne, courant janvier-octobre 2018 selon une déclaration du ministère français de l’intérieur.
Un profit à sens unique
Dans le réquisitoire dressé par le vice premier ministre Italien contre la France, il ressort que la France constitue une Sangsue qui affame l’Afrique et ne fait rien en retour pour son épanouissement. Elle tire sa fortune de ce continent et compte même entièrement sur elle pour financer ses dettes publiques. « Si la France n’avait pas les colonies africaines, parce que c’est ainsi qu’il faut les appeler, elle serait la 15ème puissance économique mondiale, alors qu’elle est parmi les premières grâce à ce qu’elle est en train de faire en Afrique », a expliqué Luigi Di Maio. Dans sa dénonciation, Luigi Di Maio a démontré que la France vit entièrement aux dépends de l’Afrique mais ne fait rien pour impulser le développement du continent. Au fait, “si la France permettait aux dirigeants africains d’installer des entreprises, de résoudre des problèmes de chômage, on n’aurait pas des migrants vers la Méditerranée. C’est parce qu’on n’a pas créé d’emplois en Afrique, on n’a pas d’industrie, on ne transforme pas les matières premières en Afrique qu’il y a des migrants qui vont à la recherche du pain quotidien dans la Méditerranée et qui rejoignent la France”, a affirmé l’homme avec courroux. Mais il ne s’en est pas pris qu’à la France. En effet, il a saisi l’occasion pour s’adresser à tous ses pays européens qui exploitent l’Afrique et l’enfonce dans la misère. Il a souhaité que sur le sujet, l’Union européenne prenne ses responsabilités et sanctionne tous les pays qui s’érigent en obstacle au développement de l’Afrique et instigateurs du fléau de migration avec son cortège de drame, ceci, et la tête de liste, la France. Il faut noter que ce coup de gueule de l’Italie à la France n’est pas une première car, Matteo Salvini, ministre italien de l’intérieur accusait déjà Paris au mois d’octobre 2018, de renvoyer les migrants en Italie. L’intervention de Luigi Di Maio n’est donc pas une première de la part de l’Italie. Alessandro Di Batti, député au parlement italien à la faveur d’un débat télévisé Rai1, s’en est pris lui aussi à la France sur le même sujet. Ainsi fait, « pour maintenir son taux fixe avec le franc français et l’euro, les pays africains sont obligés de payer environ 50% de leurs revenus d’exportation sur un compte courant géré par le trésor français avec lequel vous vous payez un montant négligeable de dette publique française égale à environ 0,5% mais surtout, la France à travers cela, la géopolitique de cette région où vivent plus de 110 millions de personnes qui utilisent un billet de banque et pièce imprimées en France. Elle gère donc ainsi la souveraineté de ces pays empêchant ainsi leur indépendance légitime, monétaire et valeur fiscale la possibilité de faire des politiques expansionnistes » a déjà dénoncé ce parlementaire Italien qui pour finir, voir en le franc CFA, une menotte à la main des 14 pays qui l’ont en usage avant d’ajouter qu’il est grand temps qu’on s’attaque aux causes plutôt que de s’attarder sur les effets. Di Maio n’a fait donc que renforcer cette thèse même la réception est autre avec déjà, la remontrance de l’Etat français au diplomate italien en poste à Paris.