La Direction générale du trésor et de la comptabilité publique (Dgtcp) du Bénin s’intéresse au Compte unique du Trésor public ivoirien. A ce titre, une délégation du trésor public béninois à été reçue par les responsables ivoiriens, le 28 octobre 2019.
Joël YANCLO
Le compte unique du Trésor (CUT) est un outil essentiel de consolidation et de gestion performante de la trésorerie de l’État, permettant notamment de réduire les coûts d’emprunt. Pour en disposer, laDirection générale du Trésor et de la comptabilité publique (Dgtcp) du Bénin voudrait s’inspirer de l’expérience ivoirienne en la matière. Raison pour laquelle, une délégation conduite par l’inspecteur général des services, Mathieu Hounnanou s’est rendue en terre ivoirienne pour échanger avec les responsables du Trésor public de la Côte d’Ivoire.
Le lundi 28 octobre 2019, Arthur Augustin Ahoussi, Directeur général adjoint du trésor et de la comptabilité publique de la Côte d’ivoire, a reçu la délégation béninoise pour une séance d’échanges à l’immeuble Sogefiha, Abidjan-Plateau. Selon le Trésor Public ivoirien, les Béninois ont déclaré être dans la capitale économique ivoirienne pour s’inspirer du Compte Unique du Trésor. Ainsi, prenant la parole lors des civilités d’usage, Mathieu Hounnanou s’est dit impressionné par les nombreuses réformes engagées par le Trésor Public de Côte d’Ivoire qui ont transformé positivement cette administration.
C’est donc pour voir de près ces réformes que cette mission s’est dépêchée à Abidjan. Les béninois qui ont initié un certain nombre de réformes dans leur administration financière, entendent ainsi observer la marche du Trésor Public ivoirien pour mieux conduire les leurs, note-t-on. Durant leur séjour de cinq jours, la délégation béninoise qui comprend, en plus de l’inspecteur général des services, des directeurs centraux, a eu des séances de travail avec l’ACCT, la Banque des Dépôts du Trésor, les Directions des ressources humaines, des moyens généraux et des systèmes d’information.
Le CUT en bref
Dans les pays où les comptes bancaires de l’État sont dispersés, la création d’un CUT devrait être l’une des priorités de la réforme des finances publiques. Le CUT est une structure unifiée des comptes bancaires de l’État qui donne une vue d’ensemble de ses liquidités. Fondé sur le principe de l’unité de la trésorerie, il se compose d’un compte bancaire ou d’une série de comptes liés à partir desquels l’État effectue la totalité de ses encaissements et de ses décaissements.
Le principe de l’unité de trésorerie s’appuie sur celui de fongibilité de tous les avoirs liquides, quelle que soit leur utilisation finale. La distinction entre chaque opération, pour des raisons de contrôle et de restitution exhaustive de l’information s’effectue à travers la tenue d’une comptabilité adaptée, et non en détenant ou en déposant les fonds dans des comptes bancaires spécifiques.
Cela permet au Trésor de dissocier, gestion des liquidités et contrôle au niveau opérationnel. Pour assurer la stabilité et la pérennité d’un CUT, il faut en général que sa création ait un fondement légal. Le statut légal est une condition préalable particulièrement importante dans les pays où l’autonomie «présumée» de certaines institutions fait obstacle à la mise en place d’un CUT. Le principal objectif d’un CUT est de garantir un contrôle effectif de l’ensemble des liquidités de l’État. Il permet une information complète et en temps utile sur les avoirs liquides de l’État.