Le transport maritime constitue l’épine dorsale du commerce international et de l’économie mondiale. Environ 85% du volume du commerce mondial est transporté par voie maritime et manutentionnée dans les ports, selon Deloitte.
Issa SIKITI DA SILVA
Cela nécessite pour les ports d’être efficients, innovants et compétitifs dans le but de satisfaire leurs clients et d’être comptés dans la cour des grands.
Si la plupart des grands ports des économies avancées « libèrent » les bateaux après moins d’une semaine, dans les ports africains les bateaux peuvent rester jusqu’à un mois, grâce à une bureaucratie excessive qui favorise une congestion et un cafouillage sans précédent.
Il y a environ 130 000 navires dans la flotte mondiale aujourd’hui, contre quelque 80 000 en service il y a 30 ans, selon un nouveau rapport intitulé « The Safety and Shipping Review 2022 », publié en mai par Allianz Global Corporate & Speciality.
En 2021, 54 pertes totales de navires ont été signalées dans le monde, contre 65 un an plus tôt, ce qui représente une baisse de 57% sur 10 ans (127 en 2012), révèle le rapport.
Traitant 6% du trafic mondial de fret maritime et environ 3% du trafic mondial de conteneurs, les ports africains sont bien connus comme étant, entre autres, des hubs de corruption, manque d’infrastructures modernes, lenteur administrative, retards d’expédition, perturbations de la chaîne d’approvisionnement, coûts supplémentaires, manque de compétitivité, vol des marchandises, sous-investissements, mauvaise gestion des bateaux, des bureaux remplis de montagnes de paperasse et d’interférence politique.
Moins dommageable
La pandémie de COVID-19 a perturbé le transport maritime, bien que le résultat ait été moins dommageable que redouté au départ. Ceci est dû en partie au fait que la pandémie de COVID-19 s’est déroulée en phases et à des rythmes différents, avec des trajectoires divergentes selon les régions et les marchés, selon l’UNCTAD.
Le rebond a été assez rapide et devrait augmenter de 4,3% en 2021 car contrairement à la crise financière mondiale de 2009, le ralentissement n’a pas été synchronisé à travers le monde, ajoute l’agence onusienne.
En Afrique, on peut signaler la baisse des incidents de piraterie et de vols à main armée, ce qui, selon le rapport d’Allianz cité ci-dessus, devrait entraîner une baisse du fret maritime et de la prime d’assurance maritime pour le fret, réduisant ainsi le coût de l’expédition.
Bon nombre d’observateurs pensent que les ports africains devraient se préparer en conséquence pour gérer le volume des opérations de transport maritime qui pourraient être générés par la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
Les infrastructures de transport maritime en Afrique comprennent plusieurs ports à travers le continent auxquels les pays enclavés accèdent par des corridors routiers et ferroviaires. Certains de ces ports sont congestionnés et situés au milieu des villes.
« La Zlecaf devrait augmenter la demande pour différents modes de transport, y compris le transport maritime, ce qui, à son tour, augmentera les besoins d’investissement pour infrastructures et équipements – ports et navires dans le cas du transport maritime », indique l’ONU.
A en croire Martin Humphreys, économiste principal des transports à la Banque mondiale, accroître l’utilisation de la technologie numérique et des alternatives vertes aux carburants fossiles sont deux façons pour les pays de moderniser leurs ports et de rendre les chaînes d’approvisionnement maritimes plus résilientes.