La Banque Africaine de Développement (Bad) s’est engagée pour combler le déficit de financement de 42 milliards de dollars, soit 24150 milliards FCfa pour les femmes entrepreneures en Afrique et libérer leur capacité entrepreneuriale et leur plein potentiel. Ainsi, elle a lancé un appel à propositions pour la transition des femmes entrepreneures de l’économie informelle à l’économie formelle.
Félicienne HOUESSOU
Les femmes chefs d’entreprise sont représentées de manière disproportionnée dans l’économie informelle. Elles représentent la majorité des revenus à faible revenu, ce qui les rend plus vulnérables aux crises et aux chocs et moins susceptibles d’avoir accès au financement pour développer leurs activités et leur productivité. Ainsi, un nouveau programme de la Bad donne priorité à la lutte contre les inégalités entre les sexes et la transformation économique inclusive pour les femmes africaines. Pour faire avancer le programme d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes à travers le continent, la Banque investit dans des initiatives ciblées, telle que l’Affirmative Finance Action for Women in Africa (AFAWA). Il s’agit d’une initiative phare qui se concentre spécifiquement sur le renforcement de la finance inclusive pour les femmes entrepreneures sur le continent. L’objectif principal d’AFAWA est de combler le déficit de financement de 42 milliards de dollars pour les femmes entrepreneures en Afrique et de libérer leur capacité entrepreneuriale et leur plein potentiel.
Des projets novateurs pour attirer les femmes entrepreneures vers l’économie formelle
La Banque panafricaine recherche des projets novateurs pour attirer les femmes vers l’économie formelle et ainsi réduire leurs risques de ne pas bénéficier des services et de la protection fournis par leur pays. Ce programme augmente également leurs chances d’accéder au financement dont elles ont besoin. Les propositions soumises devront, primo, démontrer des approches innovantes pour construire un écosystème de soutien à l’entrepreneuriat féminin visant à passer de l’économie informelle à l’économie formelle. Secundo, il s’agira de développer des moyens innovants pour diffuser des services de conseil traitant des questions qui empêchent les femmes entrepreneures de l’économie informelle de formaliser leurs activités. Enfin, les projets à soumettre devront comporter des mécanismes et des programmes financiers novateurs pour aider les institutions financières, y compris les Fintechs, à amener les femmes du secteur informel à utiliser les services financiers et, ce faisant, les aider à passer de l’économie informelle à l’économie formelle. Grâce aux interventions proposées, les projets doivent démontrer une expérience accrue pour aider les femmes entrepreneures à passer de la génération de revenus marginaux à des entreprises rentables. La Banque sollicite des propositions qui illustrent les thèmes suivants : expérience dans le soutien à la vulnérabilité des femmes entrepreneures dans l’informel ; un impact novateur et fort sur le développement pour faire passer les femmes entrepreneures du secteur informel au secteur formel; mobilisation de fonds supplémentaires et durabilité dans l’intervention proposée; partenariat avec les secteurs public et privé; additionnalité et rapport qualité-prix; plan à long terme et durabilité; capacité de négocier et de plaider en faveur d’un environnement favorable grâce à des changements de politiques qui relèvent les défis de la transition du secteur informel au secteur formel dans une optique de genre. Les demandes de financement peuvent porter sur un projet spécifique ou pour un programme indicatif de plusieurs projets, ou sur plusieurs pays. Le seuil minimum pour demander du financement dans le cadre de cet appel à propositions est de 150 000 $ et le seuil maximal est de 250 000 $.