Le lundi 5 septembre 2022 s’est tenu aux Pays-Bas, à Rotterdam, le sommet pour l’adaptation au climat en Afrique. Ce rendez-vous tenu en prélude à la COP27, la conférence de Charm el-Cheikh de novembre prochain sur les changements climatiques, a permis de mobiliser de nouvelles contributions d’un montant de 55 millions de dollars de quatre pays européens pour le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP).
Bidossessi WANOU
Royaume-Uni (23 millions de dollars), Norvège (15 millions de dollars), France (10 millions de dollars), Danemark (7 millions de dollars). Au total quatre nations européennes, au terme du sommet de Rotterdam, ont annoncé 55 millions de dollars de financement climat en Afrique. C’est au titre du programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP). Il s’agit de contributions versées à la Facilité de financement en amont de l’AAAP qui permettra de mobiliser jusqu’à 5 milliards de dollars dans des projets d’action d’adaptation climatique pour l’Afrique. Le communiqué final du sommet de Rotterdam a mis l’accent sur la nécessité de réaliser la promesse de la COP26 de Glasgow de doubler le financement international en faveur de l’adaptation d’ici 2025. Alors que la COP27 de Charm-el-Cheikh en Egypte est prévu en novembre 2022, l’Afrique a mis en place il y a un an son propre Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP). Ce « sommet sur l’adaptation en Afrique » est à sa dixième édition après celle qu’il y a eu dans le vieux port de Rotterdam où siège le Centre mondial pour l’adaptation, structure internationale habiletée à accompagner les gouvernements dans l’élaboration de solutions pour faire efficacement face au changement climatique. Pour cette édition, plusieurs dirigeants africains ont répondu présents. On a noté la présence du président sénégalais, actuel président de l’Union africaine, Macky Sall, et de son homologue président du Ghana, Nana Akufo-Addo. Ils ont déploré le boycott du sommet par les grandes nations industrialisées, les premières sur la liste des pollueurs. Une attitude qui vise à faire échec au projet. Précédemment, les chefs d’Etat africains avaient souligné l’échec de la communauté internationale à remplir les objectifs de la COP21 à Paris en 2015 à savoir, limiter d’ici à 2100, le réchauffement climatique bien en dessous des 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux de l’ère pré-industrielle, idéalement le limiter à 1,5 degrés. Mais rien n’y fit car, l’Organisation météorologique mondiale a annoncé que le réchauffement pourrait passer de 2,5 à 3 degrés. L’Afrique dans tout cela n’est qu’une victime malheureuse sachant qu’elle émet moins de 4% des émissions mondiales de CO2 mais paie le plus lourd tribut en matière de réchauffement climatique. Dès lors, les pays industrialisés doivent plus contribuer à la politique de lutte via le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (AAAP), chiffré en numéraire à 250 millions de dollars pour attirer des milliards de dollars d’investissements. « Il faut trouver ces 250 millions de dollars, ce n’est quand même pas la mer à boire », croit savoir Macky Sall.