Du mardi 04 au mercredi 05 juin 2024, s’est déroulé à Séoul, le premier sommet Corée du Sud-Afrique en présence des délégations de 48 pays africains ainsi qu’une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement. Cette rencontre vise à intensifier la coopération entre la Corée et l’Afrique dans divers domaines tels que le commerce, l’investissement, les infrastructures, les minéraux, l’énergie, la défense ainsi que les technologies de l’information.
Belmondo ATIKPO
Plus de 40 milliards US d’investissements directs sont prévus par la Corée dans le cadre de la tenue du premier sommet Corée du Sud-Afrique. La facilitation de ce fonds va permettre à l’Afrique de renforcer son partenariat avec la Corée dans plusieurs domaines tels que, l’agriculture rizicole, les infrastructures, le numérique et les échanges commerciaux. Le Bénin à qui la Corée a déroulé son tapis d’honneur, entend tirer meilleur profit des opportunités de ce rassemblement. Le pays de Patrice Talon va bénéficier de cette manne d’investissements massifs de la treizième économie mondiale. L’Afrique est un continent avec une population de 1,4 milliard d’habitants ainsi qu’un marché de taille d’un PIB global s’élevant à 3.400 milliards de dollars, mais les coopérations économiques avec la Corée du Sud restent minimes. “La coopération avec l’Afrique n’est pas une option. C’est une nécessité.” Le président sud-coréen, Yoon Suk-yeol, a clairement affiché son ambition à l’occasion de l’ouverture, mardi 4 juin à Séoul lors du premier sommet Corée-Afrique de l’histoire. Plusieurs pays africains disposent d’importantes réserves de ces ressources, indispensables pour l’industrie des semi-conducteurs et des batteries sud-coréennes. Des entreprises du bâtiment ont aussi lancé des projets d’infrastructures en Afrique. Après avoir organisé plusieurs rencontres ces dernières années, ce sommet est l’occasion pour Séoul de passer à la vitesse supérieure dans ses relations avec le continent. Malgré des liens historiques, notamment avec l’Éthiopie qui a participé à la guerre de Corée, la quatrième économie d’Asie est très en retard par rapport à ses voisins chinois et japonais. Le pays espère miser sur son histoire unique, celle d’un pays colonisé à la croissance économique fulgurante, pour séduire les dirigeants africains. Pour l’occasion, le président ivoirien, Alassane Ouattara, ainsi que des chefs d’État ou de gouvernement du Cameroun, du Lesotho, de Maurice, du Zimbabwe, d’Éthiopie ou encore de Tanzanie devraient-être présents à l’ouverture du sommet.
Basé sous le thème « L’Avenir que nous construisons ensemble : Croissance partagée, Durabilité et Solidarité », ce sommet sera axé sur le renforcement de la coopération entre la Corée du Sud et les pays africains. L’initiative de ce sommet s’inscrit dans la vision de la Corée de devenir un État pivot mondial, en écho à l’Agenda 2063 de l’Union africaine et remonte au 23 novembre 2022, lorsque la Corée du Sud a affirmé son projet d’organiser cet événement ambitieux. L’édition inaugurale du Sommet Corée-Afrique en 2024 est perçue comme un tournant majeur. « En tant que partenaires égaux, l’Afrique et la Corée s’engagent à créer un avenir ensemble, axé sur la croissance partagée, la durabilité et la solidarité », ont souligné les organisateurs du sommet. Le continent a manifesté une résistance surprenante à la crise économique. Il est donc important que les dirigeants du G-20 perçoivent l’Afrique comme faisant partie de la solution économique mondiale. « L’Afrique fournit des ressources naturelles au monde, un marché d’exportation pour le monde, et donne sa main-d’œuvre au reste du monde, » a déclaré l’économiste en chef de la Banque africaine de développement (BAD), Mthuli Ncube. Notant que l’Afrique est également intégrée au reste du monde, M. Ncube a ajouté qu’ « investir en Afrique serait une stratégie saine pour le reste du monde. » « Ce faisant », a-t-il souligné, « le monde ne fera pas que relever l’Afrique, mais il se propulsera lui-même plus haut en permettant à l’Afrique de jouer sa partition dans les relations économiques. »