Le commerce entre l’Afrique et le Royaume-Uni est passé de 49 milliards de dollars en 2012 à 30,6 milliards de dollars en 2018, soit une baisse considérable d’à peu près 20 milliards de dollars. C’est ce qui ressort du sommet ‘’UK-Africa Investment’’ qui vient de se tenir le 20 janvier 2020 à Londres.
Issa SIKITI DA SILVA
Jadis un partenaire stratégique et important de l’Afrique, la Grande Bretagne s’est essoufflée pendant la dernière décennie, perdant ainsi son influence politique et économique sur le continent noir au profit de la Chine, dont l’omniprésence est de plus en plus décrite comme néo-colonialiste par plusieurs observateurs.
« La réalité est que le commerce du Royaume-Uni avec l’Afrique a tendance à baisser », s’est lamenté Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement (BAD) lors de son discours devant le Symposium parlementaire britannique.
Cette baisse du commerce et des investissements du Royaume-Uni en Afrique intervient dans un contexte de dépenses inter-entreprises et de consommateurs à consommateurs projetées de 5,6 billions de dollars d’ici 2020, et d’un marché de l’alimentation et de l’agriculture d’une valeur de 1 billion de dollars d’ici 2030, a indiqué la BAD.
« Le fait que nous ayons cette conversation au Parlement britannique est un excellent début. La convocation de ce sommet par le Premier ministre Boris Johnson est un début encore plus important », a souligné le patron de la BAD.
« La Grande-Bretagne reste derrière l’Union Européenne (UE) dans la bataille pour le commerce africain », titrait le Financial Times (FT) le lendemain du sommet.
L’UE est le plus grand exportateur de marchandises en Afrique avec une valeur totale en 2018 de près de 170 milliards de dollars, suivie par la Chine avec 90 milliards des dollars, tandis que Les Etats-Unis restent derrière avec 28 milliards de dollars en 2018, a rapporté le FT, citant les chiffres de l’International Trade Centre (ITC).
Non seulement il est impératif que le Royaume-Uni s’implique dans des pourparlers avec de nouvelles économies en croissance, mais ceci profitera grandement aux nations africaines, a affirmé l’Institute of Export and International Trade.
Infrastructures de qualité
S’exprimant plus tôt dans la matinée du sommet lors du Forum sur les infrastructures durables du Royaume-Uni et de l’Afrique sur les investissements, le chef de la BAD a lancé un appel aux investisseurs britanniques d’investir dans des infrastructures durables et de qualité qui, selon lui, peuvent stimuler la transformation économique de l’Afrique.
Présentement, le déficit annuel des infrastructures en Afrique est de 108 milliards de dollars, selon les estimations de la BAD.
La BAD a fait savoir qu’elle a déjà mobilisé 2,5 milliards de dollars de financement d’infrastructures dans les ‘’États fragiles’’.