L’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) et le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO) de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) tiennent depuis ce mardi 03 juillet 2018 au Golden Tulip hôtel le Diplomate à Cotonou, un séminaire sur le développement transfrontalier au Sahel.
Un pas de plus vers la décentralisation de l’intégration régionale au sein de la région du Sahel. Les participants conviés par l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) et le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO) de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) au Golden Tulip hôtel le Diplomate à Cotonou ce mardi 03 juillet 2018, vont 48 heures durant, proposer une vision alternative des frontières de la région du Sahel en matière de coopérations transfrontalières à travers entre autres, l’urbanisation, le changement climatique et l’insécurité politique. Quatre allocutions ont marqué la cérémonie d’ouverture de ce séminaire. Celle de El Hadji Malick Diop de la commission économique et financière du CCT-UEMOA, de Laurent Bossard Directeur Secrétariat du club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, de Benoît Meyer Bisch Directeur résident suppléant de la Direction de Développement et de la Coopération Suisse et enfin celle d’ouverture des assises prononcée par Barnabé Dassigli ministre béninois en charge de la décentralisation. « Après seize années d’expériences pendant lesquelles, l’UEMOA a essentiellement collaboré avec les Etats membres, spécifiquement avec leurs Administrations centrales pour amorcer les principaux chantiers des politiques communautaires, notre institution commune a amorcé depuis quelques années maintenant, une nouvelle dimension de sa mission d’intégration, à savoir, passer de l’intégration institutionnelle avec les Etats, à celle de proximité avec les peuples », a indiqué El Hadji Malick Diop de la commission économique et financière du CCT-UEMOA. Une telle vision dont l’objectif principal est, non seulement de faire mieux profiter les populations des bénéfices de l’intégration, mais surtout de les y associer plus directement. Cette préoccupation de l’UEMOA a été confortée par les expériences de décentralisation menées dans ses pays et qui ont vu l’émergence de nouveaux acteurs de développement que sont les collectivités territoriales à travers lesquelles s’expriment dorénavant les légitimes aspirations des populations à participer aux instances de décisions qui régissent leur quotidien et leur avenir. L’objet de la conférence avec pour thème principale « Le développement transfrontalier au Sahel » vise à proposer une vision alternative des frontières de la région à travers le partage de connaissances et d’expériences sur la coopération transfrontalière entre les acteurs institutionnels et locaux et les partenaires de l’Afrique de l’Ouest. Cette thématique est en phase avec la Politique d’Aménagement du Territoire Communautaire adopté par Acte Additionnel n° 03/2004 du 10 janvier 2004 par les Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’UEMOA, qui indique dans son axe stratégique n°4 que le « développement de la solidarité et le renforcement de la cohésion sociale au sein de l’Union devra s’appuyer sur la coopération transfrontalière et l’aide à apporter aux zones en retard de développement par rapport à la moyenne communautaire ou souffrant de graves handicaps géographiques et/ou naturels ».
Des programmes de développement dans les zones transfrontalières
Pour concrétiser cet axe dont l’objectif essentiel est de contribuer à la lutte contre la pauvreté et à la réduction des déséquilibres socio-économiques, l’UEMOA a opté entre autres pour la mise en œuvre des programmes de développement dans les zones transfrontalières qui devront compléter et renforcer l’intégration. En effet, nombreux sont les enjeux de développement que cristallisent les zones frontalières qui constituent de véritables et dynamiques pôles de développement dont le rayonnement dépassent largement les frontières nationales. Par ailleurs, la coopération transfrontalière permet à l’Union, au-delà de la coopération institutionnelle établie avec les Etats, la meilleure façon de faire prendre conscience aux populations des réalités de l’intégration et de ressentir leur appartenance à un même espace géographique et économique. L’intégration régionale se construit à la fois par une vision politique qui en définit les contours et des projets qui traduisent cette vision en actes. Dans l’Union et au-delà dans le Sahel il y a encore des réponses à apporter. Sur ce, les élus locaux de l’espace UEMOA restent conscients qu’il faut commencer par apaiser les méfiances et vaincre les réticences par la concertation et le dialogue. Aussi, baliser la voie d’une intégration des peuples dont la porte d’entrée est l’intercommunalité des territoires, impose des nécessités et des impératifs desquels la continuité géographique et la cohérence économique demeurent des objectifs à réaliser en premier lieu. Animé par d’éminentes personnalités, notamment des représentants des organisations régionales africaines, des agences de coopération, de la société civile et des scientifiques d’Afrique de l’Ouest, d’Europe et d’Amérique du Nord ; ce séminaire prend fin ce mercredi 04 juillet 2018.
Joël YANCLO