L’article 15 de la constitution béninoise de décembre 1991 stipule que « tout individu a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l’intégrité de sa personne ». Fort de cela, les pouvoirs publics n’ont cessé de mupltiplier différentes stratégies pour assurer la protection des biens, services et des personnes sur le territoir béninois et participer à des opérations de maintien de la paix dans le monde. Tour d’horizon.
De la Police républicaine
Pour mieux assurer la sécurité des personnes et des biens au Bénin, le gouvernement a pris la courageuse décision de créer une force unique de sécurité intérieure dénommée Police républicaine, par la promulgation de la loi N°2017-41 du 29 décembre 2017. Cette force est composée des fonctionnaires de la Police nationale et des militaires de la Gendarmerie nationale, à la date de la promulgation de ladite loi, des personnels recrutés en application des dispositions du statut des personnels de la Police républicaine. Ainsi, la Police républicaine a pour attributions fondamentales d’assurer sur toute l’étendue du territoire national I’ordre public et la sécurité intérieure ; la protection des institutions et installalions de l’Etat ; le respect des lois et règlements ; la protection des personnes et des biens. Elle assure, par ailleurs, les fonctions de police aux armées.
La peur et l’expérience de la criminalité
L’une des fonctions régaliennes de tout Etat est d’assurer la sécurité des personnes et des biens. L’insécurité et les crimes apparaissent comme l’une des menaces à la qualité de vie ainsi qu’une des barrières au développement des nations (Moser & McIlwaine, 2004). Au Bénin, les questions sur la sécurité se retrouvent au cœur des actualités. Dans ce contexte, les gouvernants ont mis en place certaines réformes dans l’optique de renforcer la sécurité. Entre autres stratégies, il y a la fusion de la police et de la gendarmerie en un seul corps, appelé Police Républicaine, avec un budget autonome (fonds de sécurité), sans oublier la dotation des nouveaux véhicules et motos aux forces de sécurité.
Selon les données des enquêtes Afrobaromètre, l’insécurité semble effectivement être à la hausse au Bénin. La peur ainsi que l’expérience de criminalité ont vu des accroissements importants. Des proportions non-négligeables craignent également les violences politiques, et la majorité des citoyens sont prêts à lâcher leur droit à la libre circulation en cas de menace à la sécurité publique. Néanmoins, la majorité approuve la performance du gouvernement dans la prévention de la violence politique et des conflits violents entre communautés. C’est dans la réduction de la criminalité que seulement une minorité approuve les efforts gouvernementaux selon Afrobaromètre.
Les forces de sécurité entre l’expérience et la confiance mitigée des citoyens
La sécurité des personnes, un des facteurs importants pour le bien-être de la population ainsi que le climat des investissements, ne peut être chose effective sans la proximité des forces de l’ordre avec la population, leur professionnalisme, et leur respect des droits de tous les citoyens. En vue de mieux appréhender l’opinion des citoyens sur le rôle joué par la police/ gendarmerie et les forces de défense, Afrobaromètre a posé une série de questions touchant leurs expériences et perceptions. De façon générale, les Béninois témoignent un faible niveau de confiance envers la police et ne font souvent pas recours à leur assistance même lorsqu’ils sont victimes de vol ou d’agression physique. Des proportions importantes éprouvent des difficultés pour obtenir l’assistance de la police et avouent payer des pots-de-vin afin d’obtenir l’assistance ou d’éviter des difficultés. Quant aux militaires, plus de Béninois leur font confiance et apprécient leur capacité de protéger le pays. Mais la majorité doute de leur professionnalisme, tout en précisant que les forces armées ne reçoivent pas toujours la formation et le matériel nécessaires pour être efficaces.
La chasse aux cybercriminels
2018 marque une nouvelle ère dans la lutte que mène les Forces de sécurité publique pour endiguer la cybercriminalité au Bénin. Tout est partie en 2017 avec l’opération conjointe « Gbénondou », menée par les forces du Togo et celles du Bénin dans leurs zones frontalières. Les cybercriminels ayant échappé à cette opération ont développé d’autres stratégies faisant recours à des enlèvements d’êtres humains aux fins de sacrifices rituels.
De nombreux cas d’enlèvement de personnes ont été signalés ça et là. Ces personnes finalement sont souvent retrouvées mortes, dépouillées de leur sang et de certains organes. La riposte, a été tenace. Les quartiers généraux de ces hors la loi ont été démantelés et les délinquant présentés à la justice. L’opération « Rambo » a été également lancée pour traquer ces hors la loi qui perturbent la quiétude des populations. Des dispositions ont été prises également pour prévenir les conflits liés à la transhumance. En attendant le vote de la loi sur la transhumance au Bénin, le gouvernement a pris la mesure des choses en encadrant mieux les corridors de passage du bétail. Des arrêtés interministériels sont pris à la veille de chaque saison.
Politique de maintien de la paix
Depuis que l’ancien État du Dahomey est sorti de la spirale de la violence et de l’instabilité politique au lendemain de son indépendance, il s’est considérablement orienté vers la paix autant au niveau national qu’international. Selon un document des Nation Unies, la prévention des conflits, le règlement pacifique des différends et la participation aux opérations de paix (OP) sont devenus les crédos du Bénin en matière de paix et de sécurité. Le pays a souscrit au maintien et à la consolidation de la paix, conformément à ses dispositions internationales. La Charte de l’ONU, la Charte d’Addis Abeba (UA) et le Traité de Lagos (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest –CEDEAO) constituent les instruments juridiques internationaux qui permettent au Bénin de participer aux opérations de paix. Le Bénin a fondé sa réputation dans le maintien de la paix, en déployant plusieurs de ses contingents militaires et policiers, des officiers de liaison, des observateurs et officiers d’état-major dans une vingtaine de missions de paix (en Haïti, au Soudan, au Burundi, en République démocratique du Congo, au Kosovo, au Timor-Oriental…). Les Forces Armées Béninoises (FAB) s’engagent également dans le maintien de la paix dans plusieurs pays africains en conflit dans la sous-région. Ainsi, le Bénin contribue à la stabilisation régionale, tout en étendant son influence et son rayonnement diplomatique.
L’engagement du Bénin
La contribution du Bénin dans les OP est assez récente. Contrairement à d’autres pays comme le Sénégal ou le Nigéria où la participation à ce genre d’opérations a commencé très tôt après les indépendances, celle du Bénin n’est intervenue que vers le milieu des années 90. Le Bénin en prise à une longue instabilité politique nationale, s’était toutefois déjà impliqué au niveau sous-régional en 1985, dans le règlement pacifique de différends entre le Mali et le Burkina Faso. Bien que récente, la participation des FAB aux OP est très importante en terme de missions auxquelles elles ont pris part. Elle est également très variée de par les mandats sous lesquels les personnels ont exécuté les différentes missions. En effet, d’octobre 1994 à ce jour, les personnels des FAB ont pris part à une vingtaine d’OP sur quatre continents (Europe, Afrique, Amérique et Asie). Ces opérations ont été menées soit en contingents (militaires ou policiers), soit en qualité d’officiers d’état-major soit en tant qu’observateurs (en Haïti, au Timor oriental, au Kosovo, en République Centrafricaine, en Érythrée et Éthiopie, au Libéria, en Côte d’Ivoire, en Sierra Léone, au Burundi et au Soudan…). Tandis que l’engagement béninois ne cessait de croître dans les années 2000, il est en léger recul depuis ces dernières années.
Dans le contexte onusien
Le Bénin a bâti sa réputation internationale, d’abord au niveau onusien, en tant que membre non permanent du Conseil de Sécurité entre 1977 et 1978, puis entre 2004 et 2005. Dans ce contexte, le Bénin a notamment pu initier la Résolution 1612 adoptée en 2005 sur « les enfants et les conflits armés ». Actuellement, il participe à 6 OP de l’ONU (en Haïti avec la MINUJUSTH, en République Démocratique du Congo avec la MONUSCO, au Mali avec la MINUSMA, en Abiyé avec la FISNUA, au Soudan du Sud avec la MINUSS et en République centrafricaine avec la MINUSCA). En termes d’effectifs, le Bénin déploie actuellement 931 hommes (dont 700 soldats, 212 policiers, 17 officiers d’état-major et 2 experts en mission. Avec ces contingents déployés dans plusieurs théâtres de conflits, le Bénin figure au 10ème rang des pays francophones et au 18ème rang des pays africains qui contribuent le plus aux OP onusiennes. Le contingent au sein de la MONUSCO est avec 457 hommes le plus important contingent béninois, juste après celui de la MINUSMA avec 431 hommes. Le gros des troupes militaires béninoises se retrouve au sein de la MONUSCO (450), tandis que l’essentiel des policiers béninois sont déployés au sein de la MINUSMA (171). Le Bénin collabore avec des pays (notamment Belgique et France) pour fournir des contingents militaires d’envergure dans les différents conflits. Les deux opérations les plus importantes pour le Bénin actuellement sont la MONUSCO en RDC et la MINUSMA au Mali. L’intervention des FAB en Côte d’Ivoire (ONUCI) de janvier 2003 à juin 2016 figure également parmi les plus grandes opérations du Bénin.
Dans le cadre de la CEDEAO
La République du Bénin s’implique activement dans la coopération régionale (le pays est membre de plusieurs organisations régionales et sous-régionales, comme l’Union Africaine ou la CEDEAO). Le Bénin participe aux OP menées par la CEDEAO, en déployant des contingents au Libéria en 1997 (ECOMIL) en Guinée Bissau en 1999 (ECOMOG-Guinée Bissau) et en Côte d’Ivoire en 2003 (MICECI). Son action résolue en faveur du maintien de la paix dans la sous-région lui a valu d’être choisi comme pays-hôte pour l’exercice de formation militaire (Renforcement des Capacités Africaines de Maintien de la Paix, RECAMP IV), avec la participation des pays de la CEDEAO, en 2004. En avril 2010, le Bénin a accueilli près de 2000 militaires des pays de la CEDEAO, venus participer à l’exercice militaire dénommé « Cohésion Bénin 2010 » pour définir, construire, organiser et maintenir une capacité militaire régionale dans le domaine du maintien de la paix et de l’assistance humanitaire. Entre décembre 2012 et juillet 2013, le Bénin a participé à l’opération AFISMA au Mali, menée par la CEDEAO et l’UA pour la protection des civils et la restauration de l’autorité étatique malienne.
Dans le cadre de l’UA
Pour une prévention effective et une réponse rapide aux crises émergentes sur le continent africain et ailleurs, les Nations Unies ont progressivement renforcé leur partenariat avec l’UA durant les dernières décennies. Le Bénin s’engage activement dans les opérations de paix menées par l’UA. Ainsi, il envoie des observateurs militaires à la Mission Africaine au Burundi (MIAB) créée par l’UA en février 2003 et il contribue à la Mission de l’Union Africaine au Soudan à Darfour (MUAS) entre février et décembre 2007. Depuis janvier 2015, le Bénin participe à la Force multinationale mixte (MNJTF) pour lutter contre l’insurrection de l’organisation terroriste Boko Haram.
Photo :
Légende :
…………………………………….
Sport : A la suite de Sowéto, Yarigo et les Ecureuils font rêver le peuple
Le lever du soleil des indépendances africaines a donné l’occasion aux anciennes colonies africaines de s’embarquer dans l’aventure sportive de haut niveau aux côtés de celles de la politique et l’économie dite souveraine. Mais après six décennies de marathon, le bilan général semble être négatif pour bon nombre de ces pays. Le Bénin est également essoufflé.
Issa SIKITI DA SILVA
Un grand nombre d’observateurs pensent que le régime marxiste-léniniste et totalitaire a contribué au frein de développement du sport au Bénin, en se basant sur le modèle de la performance sportive. Le contrôle du système fédéral par des dirigeants de droits désignés parmi les responsables du parti unique d’État n’avait pas permis à cette orientation de se substituer à la prégnance de cette réalité, selon Abdel Baba Moussa. Donc, pendant que d’autres pays d’Afrique fournissaient des efforts considérables pour booster la capacité de son sport et des athlètes, le Bénin sombrait dans un sommeil profond à cause de la politique du régime de Matthieu Kerekou.
Financement
Le Bénin dispose d’un vaste et riche potentiel de talents qui malheureusement ne peut pas se développer sans de grands moyens. Si le football est ciblé d’abord dans le budget du financement du sport de l’Etat, c’est parce que c’est le sport-roi. Mais à côté du ballon rond, il y a tant de beaux sports qui pourraient aller loin s’ils étaient soutenus financièrement. La boxe béninoise, par exemple, qui captivait les amoureux de ce sport noble tant sur le plan continental qu’international, a cessé d’exister depuis belle lurette. Plusieurs disciplines sportives se trouvent dans un état mort-né à cause du manque de moyens de ces fédérations d’organiser ne fut-ce qu’un championnat local.
Au mois de mars, le gouvernement béninois est venu en appui aux clubs de football des Ligues 1,2 et 3, en les subventionnant d’un montant de 400 millions de francs. Bien que constituant un geste assez fort, bon nombre d’observateurs pensent que c’est juste une goutte d’eau dans l’océan face à de défis monstres que ces clubs font face au cours d’une année sportive. En vue de faire face à ce déficit de financement, le gouvernement a sollicité l’intervention des entreprises pour aider à financer le sport au Benin.
Infrastructures sportives
Deux jeunes joueurs de basket-ball que l’Economiste a rencontré dans les rues de Cotonou ont exprimé leur désarroi à cause du manque d’un terrain de basket-ball dans leur quartier. « Le développement du sport commence dans le quartier ou vous vivez ou dans les écoles que vous fréquentez. Si on avait un terrain dans ce quartier, on pourrait venir nous entrainer chaque soir après l’école, et chaque matin pendant les weekends. Et on pourrait même former une équipe du quartier pour pouvoir jouer contre les équipes des autres quartiers », a déclaré le plus jeune d’entre eux.
« Oui », intervient l’autre joueur. « Cela aurait surement suscité un certain intérêt parmi les jeunes de ce quartier pour chercher à jouer ce sport. Mais il y a rien ici. Donc on est obligé de prendre une moto pour aller très loin pour jouer notre sport bien-aimé.
« Ma mère a beaucoup voyagé à travers l’Afrique et elle regrette qu’il n’y ait pas des infrastructures sportives dans des écoles publiques et de quartiers au Bénin comme dans d’autres pays. Moi, si un jour j’ai la chance d’aller en Europe, je ne reviendrais plus parce que là-bas les terrains de basket sont partout et on encadre bien les jeunes talentueux pour en faire de grands joueurs du futur », a martelé le jeune homme.
Dans un autre quartier de Cotonou, on chante la même chanson : celle du manque des infrastructures sportives. « Je voudrais vraiment que ma fille pratique l’athlétisme à un niveau car elle aime beaucoup regarder ce sport sur Canal+ », raconte Immaculée Kouton, 32 ans, la mère d’une fillette de 10 ans.
« Normalement, à cet âge, elle devrait déjà commencer à pratiquer un peu un peu. Mais après presque 60 ans d’indépendance, aucune installation sportive n’a pas été construite dans ce quartier. C’est triste ».
En juillet 2018, le gouvernement avait annoncé qu’il comptait construire 21 stades qui comprendront, entre autres, un terrain de football aux normes CAF et FIFA avec une piste d’athlétisme à huit couloirs en tartan, des tribunes de 3 000 places ; construction de la clôture et guichet, des aires de jeux de mains (Handball, Basketball) ; des espaces dédiés aux jeux, un bloc administratif, un bloc sanitaire, un forage et château d’eau. A voir de près, la construction et l’équipement desdits infrastructures aux normes et standards internationaux sont une composante du Programme d’Action du Gouvernement. Ce qui montre que le gouvernement du président est ambitieux et voit tant loin que grand. La réalisation enclenchée de ce projet qui vise à promouvoir les activités sportives au profit des jeunes est la preuve que le Gouvernement du Président Patrice TALON ne fait pas de démagogie lorsque dans sa politique de développement. Puisqu’il a décidé d’accorder une place de choix aux sports et à l’épanouissement de la jeunesse à travers cette initiative de construction de stades communaux. Ce qui sans nul doute va participer au développement équilibré du territoire dans le domaine du sport.