Un rapport publié le 19 mars 2024 par l’Organisation internationale du Travail (OIT) basée à Génève en Suisse montre que le travail forcé dans le secteur privé génère 236 milliards de dollars de profits illicites par an. L’OIT note que le montant total de ces profits a augmenté de 64 milliards de dollars la dernière décennie (2014-2024).
Bidossessi WANOU
Entre 2014 et 2024, les revenus générés par le travail forcé dans le monde ont progressé de plus d’un tiers, soit environ 64 milliards de dollars. Les revenus illégaux liés à cette catégorie de travail dans le monde atteignent 236 milliards de dollars par an, a noté l’organisation internationale du travail. Les criminels tirent plus de 10 000 dollars par victime contre 8 269 dollars, il y a dix ans (2014). L’Europe et l’Asie centrale arrivent premières sur la liste des régions où sévit la pratique avec près de 85 milliards de dollars de revenus illégaux, suivis de l’Asie/Pacifique, 62 milliards de dollars. Le continent américain à plus de 50 milliards de dollars, l’Afrique à 20 milliards de dollars et les Etats arabes à 18 milliards. Elles sont également premières sur le rapport des profits par victime, devant les Etats arabes. L’exploitation sexuelle forcée constitue deux tiers du total des revenus illégaux, alors même qu’elle ne rassemble qu’un peu plus d’un tiers des victimes de travail forcé. Cette différence s’explique par la valeur du trafic sexuel pour les criminels. Chaque personne rapporte plus de 27 000 de dollars, contre plus de 3500 seulement pour d’autres travailleurs forcés. En 2021, 27,6 millions de personnes en ont été victimes. A en croire Gilbert Houngbo, directeur général de l’OIT, elles « sont soumises à de multiples formes de coercition, la rétention délibérée et systématique des salaires étant l’une des plus courantes ». « La communauté internationale doit s’unir d’urgence » face à cette situation, pour protéger les droits des travailleurs, ajoute-t-il. Et le rapport, qui porte sur le secteur privé, d’appeler à étendre le dispositif pour lutter contre le travail forcé et de poursuivre les mis en cause devant les juridictions. Aux termes de la Convention(N 29) sur le travail forcé, le terme « travail forcé ou obligatoire » constitue tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de plein gré