Aux côtés du secteur bancaire béninois, évoluent des Systèmes financiers décentralisés qui jouent un rôle important dans l’inclusion financière des populations. Acteurs économiques dynamiques, les SFD facilitent de plus en plus la tâche aux populations notamment celles exclues du système d’octroi de crédits des institutions de financement classique. Dans cette production, votre journal lève un coin de voile sur les principaux indicateurs du secteur à fin 2022.
232,6 milliards FCFA d’encours brut de crédits; 256,4 milliards FCFA de crédits octroyés; 4,9% Portefeuille-à-risque à 90 jours; 11,4 milliards de créances en souffrance; ainsi se présente l’environnement des Systèmes financiers décentralisés au Bénin en 2022. Le secteur compte 3.246.205 clients avec 3.902.173 comptes de dépôts pour 194,1 milliards FCFA de dépôt. On note 48,1% de femmes dans le secteur. Au Bénin, les SFD par leur accessibilité, tirent l’inclusion financière, en pleine amélioration ces dernières années. Organisés en consortium, ils bénéficient de la confiance de l’Etat qui s’appuie sur eux dans la mise en œuvre de la politique d’octroi de microcrédits au plus pauvres ou aux artisans. On dénombre au total, 111 Systèmes financiers décentralisés constitués d’Associations, de coopératives, de Société à responsabilité limitée (SARL) et de Sociétés anonymes, les moins nombreuses, car au nombre de 03 seulement à fin décembre 2023. En termes de structuration, le secteur est organisé en 17 associations, 84 Unions des Institutions Mutualistes Communautaires d’Epargne et de Crédit (IMCEC). On compte 10 sociétés en 2022, et entre 2021 et 2022, le nombre de SFD exclues des Caisses de base affiliées est 57. Un agrément a été retiré en 2022 contre 00 accordé. Une amélioration, comparativement à 2021 où, trois (03 agréments) ont été retirés. Le secteur comparativement au Banque a un encrage social très répandu de par sa plus grande présence dans les milieux non couverts par le secteur bancaire. Dans un contexte de faible taux d’alphabétisation, les SFD drainent du monde. Selon des populations, la facilité à traiter avec les SFD et surtout leur proximité est l’une des principales raisons qui justifient qu’elles sont nombreuses à jeter leur dévolu en milieu rural sur ces services. Depuis l’interdiction de la collecte de l’épargne informelle dite ‘’Adogbè’’, les SFD nul doute sont destinés à connaître une plus grande animation. S’il est vrai que des acteurs de l’informel continuent par ruser avec la décision en complicité avec les populations, beaucoup ont pris conscience par là au détour des sensibilisations, ce qui tourne à l’avantage des SFD. En définitive, les SFD s’avèrent un important pilier de l’inclusion financière notamment dans les milieux ruraux où ils sont plus présents.
Bidossessi WANOU