Le vrai visage de l’activité en 2018 dans les banques au Bénin et de celui des autres pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (Uemoa) est désormais connu. En 2018, les montants des dépôts à terme dans les banques au Bénin ont chuté de 4,6%.
Abdul Wahab ADO
Contre performance dans les banques en activités au Bénin en 2018. Les montants des dépôts à terme dans les banque au cours de la période sous-revue, sont en baisse de 4,6% selon le rapport sur les conditions de banque dans l’Uemoa en 2018 de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao). Au cours de l’année 2018, les montants des déposés à terme dans les banques proviennent essentiellement des entreprises privées, la clientèle financière et les particuliers. Il faut mentionner outre le Bénin, des baisses ont été enregistrées dans plusieurs pays de l’Uemoa. Par pays, les baisses ont été observées au Sénégal (-49,1%), au Niger (-26,2%), au Mali (-10,6%), et au Togo (-3,9%). Par contre, les ouvertures des nouveaux dépôts à terme connaissent un accroissement : Guinée-Bissau (+34,9%), en Côte d’Ivoire (+4,2%) et au Burkina (+3,7%). Dans l’espace Uemoa, au cours de l’année 2018, les montants déposés à terme sont effectués essentiellement par les entreprises privées (30%), la clientèle financière (24,9%) et les particuliers (22%). Les montants des dépôts à terme effectués dans les comptes au cours de la période sous-revue, les montants des dépôts à terme à l’ouverture de comptes dans les places de l’Union ont enregistré un repli de 15,1 points de pourcentage par rapport à l’année précédente. Le cumul des dépôts s’est contracté de 15,1%, passant de 8.396,2 milliards en 2017 à 7.130,3 milliards en 2018. Bien que les conditions de rémunération des dépôts soient améliorées par rapport à l’année précédente, le taux d’intérêt créditeur moyen dans l’Uemoa est ressorti à 5,41% en 2018, contre 5,28% en 2017. L’effectif du réseau bancaire de l’Uemoa s’est accru d’une unité par rapport à fin décembre 2017, pour ressortir à 127 banques à fin décembre 2018. Cette situation traduit l’installation de deux nouvelles banques au Burkina et au Mali et la fermeture d’un établissement bancaire au Bénin. Quant aux établissements financiers, leur effectif est resté inchangé à 18 unités.
Les crédits bancaires ont augmenté en 2018
L’offre de crédits bancaires au Bénin et dans les autres économies a augmenté. L’Union s’est inscrite en hausse de 17,5% en 2018, ressortant à 14.849,1 milliards, contre 12.633,2 milliards en 2017. Par objet, les progressions sont relevées pour les crédits d’exportation (+201,0%), d’équipement (+28,7%), de consommation (+27,8%) et de trésorerie (+13,9%). En revanche, les crédits destinés à l’habitation se sont inscrits en baisse de 14,3%. Presque 2/3 des crédits octroyés sont destinés à la trésorerie (63%) suivie de la consommation (13%). La hausse du montant des nouveaux crédits a été notée dans tous les pays, à l’exception du Bénin. L’augmentation est relevée en Guinée-Bissau (+43,9%), au Sénégal (+33,9%), en Côte d’Ivoire (+18,9%), au Niger (+11,8%), au Mali (+9,8%), au Togo (+5,9%) et au Burkina (+4,8%). En revanche, les nouvelles mises en place de crédits se sont contractées de 1,9% au Bénin. En effet, le paysage bancaire dans l’Uemoa a été marqué en 2018 par l’augmentation de l’effectif des banques d’une unité par rapport à l’année précédente, portant ainsi le réseau bancaire de l’Union à 127 banques. Cette situation traduit l’installation de deux nouvelles banques au Burkina et au Mali et la fermeture d’un établissement bancaire au Bénin. Quant aux établissements financiers, leur effectif est resté inchangé à 18 unités. Le niveau moyen des liquidités offertes aux banques par l’Institut d’émission dans le cadre des adjudications hebdomadaires s’est établi à 3.117,0 milliards contre 3.031,7 milliards en 2017, soit une hausse de 2,8%. Le taux moyen pondéré desdites opérations est ressorti en hausse, passant de 3,60% en 2017 à 3,88% en 2018. Sur le guichet des adjudications mensuelles, le montant moyen des avances accordées est passé de 788,8 milliards en 2017 à 710,7 milliards en 2018, soit un repli de 9,9%. Le taux d’intérêt moyen sur ce marché a également augmenté, se situant à 3,98% en 2018, contre 3,90% en 2017. Après une stabilité en 2017, le taux d’intérêt débiteur moyen des crédits dans les pays membres de l’Uemoa a renoué avec sa dynamique baissière observée depuis 2010. Le coût du crédit est ainsi passé de 6,92% en 2017 à 6,79% en 2018, soit une diminution de 13 points de pourcentage. Sur les neuf dernières années, les taux débiteurs ont chuté de 177 points de base. La baisse de taux débiteur moyen est constatée dans la plupart des pays de l’Union en 2018. En effet, le coût du crédit a diminué au Niger (-45,7 points de base), en Guinée Bissau (-20,1 points de base), au Mali (-12,9 points de base), au Bénin (-10,2 points de base), en Côte d’Ivoire (-9,0 points de base) et au Sénégal (-8,7 points de base). Par contre, une augmentation a été notée au Burkina (+22,4 points de base) et au Togo (+6,4 points de base). L’offre de nouveaux crédits bancaires dans l’Union s’est inscrite en hausse en 2018, dans le prolongement de la tendance observée au cours des dernières années. Le montant des crédits mis en place est ressorti à 14.849,1 milliards, contre 12.633,2 milliards en 2017, soit une hausse de 17,5%. Le montant de crédit à l’économie sur le produit interne brut est passé de 31,5% en 2017 à 31,7% en 2018. Au cours de la période sous-revue, les montants des nouveaux dépôts à terme sur les places de l’Union ont enregistré un repli de 15,1 points de pourcentage par rapport à l’année précédente. Le cumul des nouveaux dépôts à terme est passé de 8.396,2 milliards en 2017 à 7.130,3 milliards en 2018.
La situation monétaire de l’Uemoa en 2018
L’activité économique dans l’Uemoa est demeurée soutenue au sein de l’Union en 2018, avec une progression du PIB, en termes réels, de 6,5%, après 6,6% en 2017. L’accroissement de la production a été imprimé notamment par la bonne tenue des activités commerciales et des Bâtiments et Travaux Publics, le dynamisme des services ainsi que le renforcement des productions agricoles et manufacturières. L’expansion économique a été principalement portée par le secteur tertiaire, avec une contribution de 3,5 points de pourcentage. Les apports des secteurs secondaire et primaire se sont élevés respectivement à 1,6 point et à 1,4 point. La hausse des prix est restée contenue dans la zone de tolérance, à la faveur d’une bonne production vivrière et l’orientation baissière des cours mondiaux du pétrole brut. Le taux d’inflation en moyenne annuelle est ressorti à 1,1% dans l’Uemoa en 2018 contre 1,0% en 2017. En 2018, les opérations financières de l’Etat se sont soldées par une réduction du déficit budgétaire par rapport à l’année 2017, à la faveur d’une maîtrise des dépenses publiques, notamment des dépenses courantes. La situation monétaire de l’Union à fin décembre 2018, comparée à décembre 2017, est caractérisée par une progression de la masse monétaire (+12,4%), résultant de l’accroissement des créances intérieures et des avoirs extérieurs nets. L’encours des créances intérieures s’est accru de 9,4%, en relation avec la consolidation des créances nettes sur l’Administration Centrale et les crédits aux autres secteurs des économies de l’Union. Quant aux actifs extérieurs nets, ils ont progressé de 28,8%.