Le Bénin vient d’obtenir un appui de 28,86 milliards de Fcfa de la Banque mondiale pour la réduction des retards de croissance chez les enfants de moins de cinq ans. Ce don a été approuvéle 21 février 2019.
Félicienne HOUESSOU
LeConseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé un don de l’Association internationale de développement (Ida) d’un montant de 50 millions de dollars, soit un montant de 28,86 milliards Fcfa. Cet appui vise à aider le Bénin à réduire les retards de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et à améliorer le développement de la petite enfance. Ce financement s’inscrit dans le cadre du projet pour la nutrition et le développement du jeune enfant qui constitue la première d’une série de trois opérations visant à améliorer un certain nombre d’interventions dans les secteurs de la santé et de la nutrition. « Un pays doit investir dans les premières années de la vie pour développer son capital humain. Grâce à des travaux récents, on sait que les programmes ciblants la petite enfance ont un retour sur investissement très élevé. Parce qu’ils ont des effets bénéfiques durables et nombreux, les investissements dans le jeune enfant permettent de briser le cercle vicieux de la transmission de la pauvreté entre générations, de stimuler une prospérité partagée et de favoriser l’égalité des chances », a indiqué Pierre Laporte, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Bénin. En effet, le projet favorisera le développement du jeune enfant dans 48 communes en promouvant les activités d’éveil et d’apprentissage ainsi que l’éducation des parents. Il financera également des programmes de repas scolaires dans les écoles primaires de 12 communes. Enfin, il contribuera à l’amélioration de l’harmonisation des politiques et de la coordination intersectorielle, ainsi qu’à une meilleure gestion et gouvernance décentralisée dans la totalité des 77 communes du pays.
L’institution financière souligne l’engagement du gouvernement béninois
« Le gouvernement béninois s’est déjà fortement engagé dans le secteur de la nutrition, avec un programme novateur centré sur des actions de proximité en faveur de l’amélioration de l’alimentation durant les 1 000 premiers jours de la vie. Le nouveau projet s’inscrit dans la continuité de cet engagement et des réalisations obtenues en appuyant une approche plus globale de la nutrition et du développement du jeune enfant », a révéléla représentante résidente de la Banque mondiale pour le Bénin, Katrina Sharkey. Si le Bénin a progressé sur le front de la santé des enfants, la malnutrition infantile reste un obstacle majeur à la formation du capital humain et l’un des principaux indicateurs de pauvreté et de vulnérabilité. Ainsi, le projet pour la nutrition et le développement du jeune enfant s’inscrit dans le Plan national de développement du Bénin pour la période 2018-2025 afin de soutenir plus précisément l’objectif stratégique de développement du capital humain. Ceci, en améliorant le développement, la nutrition et l’éveil du jeune enfant grâce à la promotion d’actions intersectorielles et de services publics décentralisés. De plus, il est conforme au cadre de partenariat du Groupe de la Banque mondiale avec le Bénin pour les années 2018 à 2023, et est en relation directe avec son Projet pour le capital humain, qui a pour objectif d’augmenter et améliorer les investissements dans la nutrition, les soins de santé, l’éducation de qualité, l’emploi et les compétences.Sachant que ces investissements sont indispensables pour parvenir à mettre fin à l’extrême pauvreté et bâtir des sociétés plus inclusives. Selon la Banque mondiale, cette série de projets servira les objectifs du Bénin en matière de gouvernance décentralisée et d’autonomie économique des femmes, deux aspects qui jouent un rôle essentiel dans le développement du pays. Tandis que le premier projet contribuera au développement, à l’intégration et à la fourniture des services à la petite enfance, le second permettra d’étendre l’accès à ces services à la totalité des 77 communes du Bénin et d’assurer la délivrance d’un ensemble de services de base dans le cadre d’un système décentralisé renforcé. Le troisième projet s’attachera à consolider les résultats obtenus et à raffermir les capacités institutionnelles afin de pérenniser la fourniture de services décentralisés dans l’ensemble du pays.
Rappelons que l’Association internationale de développement (Ida), une institution de la Banque mondiale fondée en 1960, accorde des dons et des crédits sans intérêts aux pays les plus pauvres afin de les aider à mettre en œuvre des projets et des programmes qui stimulent la croissance économique, contribuent à la réduction de la pauvreté et améliorent les conditions de vie des pauvres. L’Ida est l’un des principaux bailleurs d’aide aux 75 pays les plus déshérités du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,5 milliard de personnes. Depuis sa création, L’Ida a soutenu des activités de développement dans 113 pays. Le volume annuel de ses engagements est en constante augmentation et s’est élevé en moyenne à 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 54 % environ de ce montant étant destiné à l’Afrique.