(Le ministère de la Santé interpelée)
Se faire hospitalier dans les hôpitaux aussi bien publics que privés au Bénin notamment à Cotonou est beaucoup plus une affaire de nécessité que de profit. C’est l’impression que donnent certains médecins traitants qui agissent à faire vivre les centres de santé publique au dépend des malades ou patients.
Bidossessi WANOU
5000 FCFA la nuitée pour les chambres équipées en brasseur d’air (Chambres ventilées) et 6000 pour celles climatisées. Un minimum de 50 à 100f à débourser pour satisfaire ses besoins organique ou pour prendre une douche dans certains hôpitaux de Cotonou. Véritable calvaire pour les patients atteints de dysenterie ou de diarrhée. C’est carrément un marché qui s’anime au grand dam des patients qui fréquentent certains centres de santé de la ville de Cotonou, surtout ceux contraints ou qu’on contraint à une hospitalisation. En effet, expliquait Carlos, patient et victime, « pour un simple paludisme, certains médecins traitant ne trouvent mieux que de vous hospitaliser». Le mobile qu’on vous sert, poursuit-il, «vous suivre jusqu’au lendemain ». Issa Djambiou, patient rencontré dans un hôpital confirme cette allégation de Carlos avant d’ajouter : « Même la satisfaction de vos besoins organiques un coût ». Aussi mimine soit-il, cela influence la bourse du patient qui souffrant, éprouve déjà de la peine à payer tout ce qu’on lui prescrit. La situation est pire, croit savoir Laurent Simênou dans les services de pédiatrie. Même le déplacement du pédiatre, médecin assermenté, qui s’est engagé pour sauver des vies à coût. Pour ce patient, la santé n’est plus un droit quoiqu’inscrite au nombre des besoins fondamentaux. Ce qui préoccupe plutôt, c’est l’argent. La preuve, nombre de patients rencontrés expliquent que vous pouvez recouvrer la santé mais tant que vous ne soldez pas la totalité des frais à votre charge, vous ne sortez pas de l’hôpital et c’est sans compter avec le coût de l’hospitalisation qui va, croissant. Sylver Danhounnon, explique par exemple qu’au terme d’un mois de séjour dans un hôpital de zone à Cotonou, il a réalisé que l’hospitalisation lui a coûté deux fois plus chère que ce qu’il a investit pour se faire soigner. Et si certains responsables d’hôpitaux rencontrés ont opté pour le mutisme face au sujet, d’autres confient que l’entretien d’une salle d’hôpital exige assez de moyens. Mieux, le confort du cadre d’accueil influence aussi la guérison et tout ceci à un coût.
Et pourtant
Rien ne justifie concrètement ces allégations qui tentent à convaincre du bien fondé du coût faramineux de l’hospitalisation dans certains hôpitaux sachant que certains patients et gardes malades confient par exemple qu’on ressort de certains hôpitaux plus malades qu’on y est entré. Entre les infections et contamination de nouveaux maux, la légèreté et le défaut d’hygiène a d’emblée élu domicile dans certains hôpitaux. Nonobstant, les patients paient le coût élevé d’hospitalisation. Dès lors, un devoir de régularisation du prix pour soulager les patients doit préoccuper le ministère de tutelle les jours à venir. Il faudra tout de même engager des actions de sensibilisation du personnel de santé sur les missions qui doivent être les leurs notamment, l’intérêt et l’accueil à accorder aux patients sachant que certains d’entre eux sont plus préoccupés par leur téléphones portables, réseaux sociaux et autres que la mission pour laquelle ils sont engagés.
La mission sociale de l’Etat engagée
Sans douter un seul instant du coût de revient de l’entretien d’une salle hospitalisation et d’un hôpital, il s’avère nuisible de vouloir tout mettre à la charge des patients. Cela s’avère d’autant plus utile dans un contexte où, nombre de citoyens ne dispose même pas du minimum pour faire face au traitement. Aussi bien dans les centres publics que privés, il va falloir donc que le ministère définisse une grille tarifaire suivant les critères qu’il jugerait utiles et judicieux, afin d’encadrer la fixation tous azimuts des frais d’hospitalisation, la nuitée dans les centres de santé. Aussi, des toilettes publiques doivent être suffisamment installées dans les centres de santé avec accès gratuit afin de ne pas donner davantage de souci au patient ou garde-malade. Les premiers soins doivent devenir un impératif car, il n’est pas rare d’entendre des agents poser la condition de versement intégral d’un taux avant toute intervention sur le malade. La situation reste tout aussi préoccupante dans les services de pédiatrie et maternités où, certaines femmes malgré elles, abandonnent carrément leur nouveau né parce que ne disposant des moyens nécessaires pour faire face aux dépenses liées à l’accouchement. Autant de phénomènes qui accroissent l’anxiété des patients et garde-malade, ce qui ne favorise pas un climat favorable à un prompt rétablissement.