Tous les signaux sont au vert chez Ecobank. La 30ème Assemblée générale ordinaire (AGO) d’Ecobank Transnational Incorporated (Ecobank) s’est tenue le mardi 24 avril 2018 à Lomé au siège du groupe. Les travaux ont permis aux actionnaires de constater une amélioration substantielle des résultats financiers de toutes les divisions et régions du groupe Ecobank.
Ecobank Transnational Incorporated (“Ecobank”), société mère du groupe Ecobank, la première banque panafricaine implantée dans 36 pays du continent, a achevé sa 30e Assemblée générale ordinaire à Lomé, au Togo, le mardi 24 avril 2018. Les actionnaires ont fait part de leur satisfaction que Ecobank ait renoué avec les bénéfices pour l’exercice clos au 31 décembre 2017, alors qu’ils ont approuvé toutes les résolutions de l’AGO, notamment la ratification de la cooptation en qualité d’administrateur de M. Monish Dutt de la Société financière internationale, M. Brian Kennedy du Groupe Nedbank et M. David O’Sullivan de Qatar National Bank. Le mandat de Commissaire aux comptes attribué aux sociétés Deloitte and Touche, Nigeria , et Grant Thornton Côte d’Ivoire a été renouvelé pour une période d’un an. Le président du Groupe Ecobank, Emmanuel Ikazoboh, a affirmé : «Ecobank a renoué avec les bénéfices en 2017 alors que le renforcement des procédures de gestion du risque et de tarification permet de résoudre nos difficultés en matière de crédit. Toutes nos divisions et régions ont affiché une amélioration substantielle de leurs résultats financiers. Le Conseil d’administration estime que la banque s’appuie à présent sur des bases solides permettant une croissance durable qui créera de la valeur ajoutée pour les actionnaires». Ade Ayeyemi, directeur général du Groupe Ecobank, a précisé : «Notre stratégie de numérisation porte ses fruits rapidement; Ecobank est sur la voie de devenir la banque numérique de choix dans les pays où elle est présente. En outre, après avoir rajusté la taille de l’entreprise et modifié des procédures importantes, Ecobank tire avantage de ses atouts en tant que première plateforme financière d’Afrique subsaharienne au profit de tous ses actionnaires. Banque solide et durable, elle promeut le développement économique et l’intégration financière à travers le continent africain.»
Une banque qui revient de loin
Arrivé en septembre 2015, Ade Ayeyemi a montré la voie à suivre. Deux ans et demi plus tard, la banque est dans le vert. Sous sa direction, Ecobank est passée d’une situation déficitaire en 2016 à un retour de bénéfices en 2017. Le résultat net est de 182 millions de dollars. Mais rien n’est encore acquis. Architecte de la dynamique actuelle, le nigérian Ade Ayeyemi le sait, la banque sise au Boulevard Mono à Lomé qui a réduit son coefficient d’exploitation en ramenant ses effectifs à 15 930 (dont 44% de femmes) et fermé de nombreuses agences dont 75 au Nigeria, doit encore progresser et améliorer ses ratios de rentabilité. L’avenir passe par le digital et cela, l’ancien pensionnaire de Citibank l’a bien compris. Dés sa prise de fonction en septembre 2015, il a fait de la transformation par le digital son cheval de bataille. Sa parfaite maîtrise des systèmes d’information l’a emmené à faire le grand ménage au niveau du pôle informatique de la banque et à superviser en personne le lancement de l’application. Fort de 4 millions d’utilisateurs à la veille des assemblées générales et d’un volume de transfert de 1 milliard de dollars, la petite application est de facto l’espoir. Le retour de la banque panafricaine en territoire positif est aussi l’œuvre d’un staff redésigné depuis fin 2015. En poste au Nigeria, Charles Kié a fait de la plus grande filiale d’Ecobank, la première contributrice dans le résultat net. Derrière, la zone UEMOA revient en force soutenue par des managers assoiffés de victoire, à l’instar d’Ecobank Côte d’Ivoire (la plus belle introduction en Bourse de l’année 2017 à Abidjan), mais aussi par des fonctions supports qui fournissent les grandes orientations depuis le siège. Cette task force structurée autour de Ade Ayeyemi et comprenant notamment, la direction financière, la direction des risques et, entre autres, la direction commerciale, diffuse depuis le siège un ensemble de normes et de standards qui réduisent l’improvisation d’antan et muent Ecobank en une institution à part entière. Mais, en dépit des prémices de résultats honorables affichés, Ecobank ne pourra pas longtemps faire l’économie d’une réflexion sur le sort de certaines filiales (Kenya, Tanzanie par exemple) de l’Afrique de l’Est qui plombent les résultats du groupe. La pertinence de la division de l’activité en branches corporate, PME et particuliers, permet une segmentation analytique nécessaire à une meilleure approche commerciale du marché sans forcément réduire les créances douteuses. Celles-ci ont progressé de 12%, passant de 948 millions de dollars en 2014 à 1,06 milliard en 2017. Le Nigéria détient 37% de ses créances douteuses devant l’UEMOA (19%).
Joël YANCLO