Selon le dernier numéro du bulletin trimestriel des statistiques du 4ème trimestre de 2019 de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) du 23 mars 2020, les recettes des opérations de l’Etat du Bénin en fin décembre 2019 sont établies à 1.112,4 milliards FCFA contre 1.028,5 milliards FCFA en 2018, soit une hausse de 83,9 milliards FCFA.
Abdul Wahab ADO
Les recettes totales des régies financières se sont situées à 1.112,4 milliards FCFA contre 1 028,6 milliards FCFA en 2018, 944,4 milliards FCFA en 2017 et 745,7 milliards FCFA en 2016. Au premier trimestre de 2019, les recettes mobilisées sont établies à 250,2 milliards FCFA. Selon le bulletin trimestriel de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest,au second trimestre de 2019, elles sont de 522,3 milliards FCFA et au 3ème trimestre à 522,8. Au cours du dernier trimestre de 2019, le montant total des recettes collectées est passé à 1.112,4 milliards FCFA. En 2019, les dons sont estimés à 92,8 milliards FCFA. Il faut remarquer qu’entre 2016 et 2019, les recettes publiques ont affiché une hausse importante sur les trois dernières années, selon l’analyse du rapport de la Bceao. Cette amélioration des recettes douanières est globalement portée par les effets positifs des réformes, notamment, la mise en œuvre de la valeur transactionnelle pour certains produits ; la dématérialisation des procédures au niveau de l’administration fiscale ; le suivi électronique des marchandises en transit ; la lutte contre les déversements frauduleux de marchandises ; le Programme de Vérification des Importations (PVI). Au PVI s’ajoutent les autres mesures d’informatisations de l’administration douanière dont, notamment la migration du SYDONIA ++ vers le SYDONIA World et son extension à toutes les unités douanières. Par ailleurs, la Loi des finances pour l’année 2019 est équilibrée en ressources et en charges à 1877,543 milliards de francs CFA contre 1862,918 milliards de francs CFA en 2018.
Bref aperçu du bilan de 2019 dans l’Uemoa
Le bulletin trimestriel de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest montre qu’au cours du quatrième trimestre 2019, les prix du pétrole libellés en divises ont enregistré une baisse de 3,2% en glissement annuel. S’agissant des principales matières premières exportées par les pays de l’Union, leurs cours ont connu des évolutions contrastées, avec une hausse en glissement annuel pour l’or (+20,6%), le cacao (+13,5%) et le caoutchouc (+8,5%). En revanche, les prix se sont inscrits en baisse pour l’anacarde (-36,0%), le coton (-16,0%) et le café (-14,4%). Quant aux produits importés, comparés au quatrième trimestre 2018, les cours ont été orientés à la hausse pour le riz (+13,9%), les huiles alimentaires (+5,5%) et le blé (+2,0%). Sur le marché boursier régional, l’indice BRVM 10 s’est replié de 3,4% à fin décembre 2019 par rapport à son niveau à fin décembre 2018. La capitalisation boursière a également baissé de 2,1% sur la même période. L’activité économique dans l’Uemoa est restée dynamique au quatrième trimestre 2019. Le produit intérieur brut de l’Uemoa s’est accru au quatrième trimestre 2019 de 6,5%, en glissement annuel, après 6,7% un trimestre plus tôt. La croissance de l’activité économique dans l’Union reste tirée par le secteur tertiaire, dont la contribution s’est établie 3,8 points de pourcentage contre 3,9 points de pourcentage le trimestre précédent. La contribution du secteur secondaire est quant à elle ressortie à 1,6 point de pourcentage, en baisse de 0,1 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent. L’apport du secteur primaire à la croissance a été de 1,1 point de pourcentage, stable par rapport aux réalisations du troisième trimestre 2019. Le taux d’inflation dans l’Uemoa, en glissement annuel, est ressorti à -0,5% à fin décembre 2019, après -1,2% trois mois plus tôt. Le maintien des variations négatives en rythme annuel du niveau général des prix, est essentiellement imputable à la poursuite de la baisse des prix des produits alimentaires dans la plupart des pays de l’Union. En particulier, une baisse des prix des céréales locales est observée dans les pays sahéliens enclavés, atteignant pour le mil, 13% au Burkina ainsi qu’au Mali et 5% au Niger, et, pour le maïs, 17% au Niger, 12% au Mali et 8% au Burkina. Cette évolution serait en ligne avec une baisse de la demande extérieure dans certains pays, en raison de la situation sécuritaire. En particulier, il a été enregistré une baisse en 2019 des exportations de céréales du Burkina vers ses pays voisins. En outre, les ventes à prix modérés par les organismes publics et les distributions gratuites par les structures humanitaires dans certaines régions du Sahel, ont également contribué à accentuer la dynamique baissière. Le taux de change effectif réel (TCER) a baissé de 5,4% au quatrième trimestre de 2019 par rapport à la même période de l’année passée, traduisant un gain de compétitivité de l’Union, qui résulte d’un différentiel d’inflation favorable à elle qui est de -4,0% par rapport à ses partenaires, couplé au repli du taux de change effectif nominal qui est de -1,6%. Le solde commercial de l’Union est ressorti déficitaire de 166,5 milliards au quatrième trimestre 2019, en amélioration de 127,1 milliards FCFA par rapport à la même période de l’année précédente, du fait d’une progression des exportations (+10,9%) plus importante que celle des importations (+7,3%). La masse monétaire dans l’Uemoa a progressé de 10,4% en glissement annuel, en raison d’une augmentation des avoirs extérieurs nets (+36,1%) et des créances intérieures (+5,7%). Sur le marché monétaire, le taux moyen pondéré des injections de liquidité à une semaine s’est situé à 3,4171% au quatrième trimestre 2019, en hausse de 29 points de base par rapport au trimestre précédent. De même, sur le marché interbancaire, le taux d’intérêt sur le compartiment à une semaine est ressorti en hausse de 6 points de base pour s’établir à 4,3428% au quatrième trimestre 2019. Le bulletin trimestriel de la Bceao mentionne qu’au niveau des conditions de banque, il est relevé une baisse des taux débiteurs. En effet, hors taxes et charges, le taux débiteur moyen s’est établi à 6,50% au quatrième trimestre 2019, contre 6,78% à la même période de l’année précédente. Le taux d’intérêt moyen appliqué aux dépôts à terme a, pour sa part, régressé de 25 points de base, passant de 5,54% au quatrième trimestre 2018 à 5,29% au cours du quatrième trimestre 2019.