L’agriculture consomme en moyenne 70% de l’eau douce totale utilisée dans le monde, principalement par l’irrigation pour la production alimentaire. Cependant, moins de la moitié de cette eau est utilisée efficacement car le reste est gaspillé par l’évaporation, le drainage profond et le ruissellement.
Issa SIKITI DA SILVA
Alors que le monde célébrait la journée mondiale de l’eau le 22 mars 2020, l’agence onusienne réfléchissait à comment aider les pays, surtout l’Afrique qui souffre d’une grave sécheresse dans certaines régions, pour parvenir à mieux gérer leur eau pour une gestion efficace tant dans l’agriculture, que dans d’autres domaines.
Bon nombre de pays africains pratiquent l’agriculture pluviale, un type d’agriculture qui dépend entièrement des précipitations (pluies) pour son approvisionnement en eau. L’agriculture pluviale, rappellent les experts, produit une grande partie de la nourriture consommée par les communautés pauvres des pays en voie de développement.
Elle représente plus de 95 % des terres cultivées en Afrique subsaharienne, 90 % en Amérique latine, 75 % au Proche-Orient et en Afrique du Nord, 65 % en Asie de l’Est et 60 % en Asie du Sud, selon ‘’Managing water in rainfed agriculture The need for a paradigm shift’’.
Cependant, ce type d’agriculture fait face à des défis des sècheresses en cet âge du changement climatique.
Isotopiques
C’est ainsi que l’AIEA, basée à Vienne en Autriche, a fait savoir qu’elle aidait les pays à mieux s’attaquer à certains problèmes liés à l’eau et, à les résoudre grâce à l’utilisation de techniques isotopiques. Et dans le domaine de l’agriculture, l’agence onusienne le fait en coopération avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Les techniques isotopiques et nucléaires contribuent à une meilleure gestion des sols et de l’irrigation en améliorant les pratiques et l’efficacité d’utilisation de l’eau, a indiqué l’agence onusienne.
Ces techniques deviennent une partie intégrante de la gestion de l’eau agricole. Car les isotopes (oxygène18 et deutérium) peuvent aider à déterminer l’origine et le mouvement de l’eau dans les plantes et les sols, a affirmé l’AIEA.
« Avec des événements météorologiques extrêmes plus fréquents, les précipitations deviendront plus imprévisibles, affectant les moyens de subsistance de centaines de millions de personnes dans les pays en développement qui dépendent principalement des précipitations pour la production des cultures », a déclaré Lee Heng, chef de la section de la gestion des sols et de l’eau et de la nutrition des cultures de la division mixte FAO/AIEA.
Par ailleurs, l’AIEA a souligné qu’elle a mené plusieurs projets de coopération technique sur l’adaptation au changement climatique en Afrique en utilisant l’irrigation au goutte-à-goutte.