Le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) organise du 21 au 23 février 2022 en ligne, un atelier régional de formation sur le journalisme d’investigation sur les crimes économiques et financiers en Afrique de l’Ouest. Plusieurs journalistes des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) participeront à la formation.
Abdul Wahab ADO
Encourager les médias à développer en interne la culture d’enquête sur les pratiques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (BC/FT) et à renforcer le réseau de journalistes dans le but d’assurer une diffusion plus efficace des informations sur les dispositifs de LBC/FT ; bâtir une alliance solide avec les médias de manière concertée en vue de la diffusion efficiente d’information sur les questions de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) et tenir les médias informés sur les initiatives régionales de LBC/FT, particulièrement sur le mandat du GIABA et offrir une opportunité aux journalistes formés d’acquérir des techniques de recherche en matière d’information et d’enquête sur les questions de LBC/FT. Ce sont les objectifs visés par le GIABA en organisant cette session de formation au profit des journalistes de l’Afrique de l’Ouest. L’atelier qui va se tenir sous forme hybride, réunira des journalistes des États membres de la CEDEAO issus des organisations de médias de la presse écrite, électronique et en ligne, orienté(e)s vers le journalisme d’investigation. L’atelier qui démarre ce lundi 21 février 2021 sera animé par une équipe d’experts et de praticiens expérimentés du Secrétariat du GIABA ainsi que des experts régionaux par le biais de présentations en plénières, d’études de cas, de partage d’expériences, d’exercices de groupe et de jeux de rôle.
Il faut préciser qu’initialement, au premier plan de la mise en œuvre des normes de LBC/FT se trouvent les agences chargées des enquêtes et poursuites pénales ainsi que celles chargées de la réglementation/supervision. Toutefois, dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie d’intervention, le GIABA a renforcé et élargi le champ d’action des parties prenantes, dans une approche holistique, en incluant les médias qui jouent un rôle crucial dans la promotion de la bonne gouvernance et la dénonciation des pratiques de corruption. Cette approche holistique, s’est traduite depuis 2009 par la tenue de programmes de sensibilisation à l’intention des professionnels des médias, qui ont abouti à la création en mai 2010 à Abuja, en République fédérale du Nigéria, d’un réseau régional de journalistes d’investigation spécialisés dans la dénonciation des crimes économiques et financiers.
Pour cette édition, le GIABA entend poursuivre et renforcer son partenariat avec les médias dans ses efforts, augmenter le pool de journalistes hautement qualifiés ayant une connaissance approfondie des crimes financiers et économiques notamment le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Pour rappel, la création du GIABA en 2000 par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), est une réponse majeure et la contribution de la CEDEAO à la lutte contre le blanchiment de capitaux. Le GIABA est une institution spécialisée de la CEDEAO, chargée du renforcement des capacités des États membres dans la prévention et la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans la région. Outre les Etats membres, le GIABA octroie le statut d’Observateur à des Etats africains et non-africains et à des organisations intergouvernementales qui soutiennent ses objectifs et ses actions et qui ont sollicité le statut d’Observateur.