La récente polémique suscitée par l’opération d’indemnisation des citoyens de Xwlacodji affectés par le projet de rénovation et de modernisation du centre administratif et commercial de Ganhi ne laisse pas sans mots le ministre du cadre de vie et du développement durable, José Didier Tonato. Lors d’un point de presse tenue mardi 06 septembre 2022, l’autorité ministérielle a fait une mise au point sur le sujet.
Sylvestre TCHOMAKOU
Environ un an après la remise de chèques et parcelles aux citoyens déplacés de Xwlacodji, l’Etat béninois, à travers le ministère du cadre de vie et du développement durable est monté au créneau pour dénoncer les « allégations mensongères » faisant état de deux cent (200) ménages oubliés par le gouvernement dans le cadre de la libération du quartier Xwlacodji. Au lendemain du communiqué du 05 septembre 2022 dans lequel il a dénoncé la manipulation de l’opinion publique par quelques citoyens, le ministre José Didier Tonato, à l’occasion d’un point de presse tenu hier mardi 06 septembre, a rappelé que « toutes les constructions physiques établies par une photographie aérienne le 28 juillet 2021 et recensées sans exception, ont été relogées sur un site aménagé à Djeffa par le gouvernement ». Mieux, explique-t-il, « tous les ménages concernés par cette opération ont reçu l’accompagnement financier prévu par le gouvernement ». Analysant la plainte dont a été saisi son ministère par exploit d’huissier le 21 Juillet 2022, d’un « Collectif des sinistrés de relogement de Xwlacodji » représenté par le sieur Jules Hounsinou, il a fait savoir que sur la base des adresses fournies (Lot et parcelle) sur la liste des personnes de ce collectif, seules deux (02) maisons figurent dans le périmètre ayant fait l’objet de la photographie aérienne du quartier réalisée le 29 Juillet 2021 et qui a servi de base pour l’enquête de recensement réalisée par le « Cabinet SARA Consult ». Il s’agit en l’occurrence du lot C/17 du sieur Mehou Emmanuel (N°22 sur la liste) et du lot 08 du sieur Mensan Comlan (N°98 sur la liste).
Que retenir du recensement avant la remise de chèques aux sinistrés ?
Tout en soulignant que des doublons ont été relevés sur la liste des 120 personnes, l’autorité ministérielle a indiqué que « le recensement effectué par le ‘’Cabinet SARA Consult’’ à la demande du Gouvernement a été effectué sur la base d’un état des lieux établi à la date du 29 Juillet 2021, et qui a fait l’objet d’une vue aérienne avec une transcription cartographique claire du parcellaire en place. Cet état des lieux a révélé plusieurs maisons établies sur des parcelles de moins de 100 m². Au total trois cent cinquante-sept (357) maisons ont été dénombrées dans le répertoire et communiquées aux autorités locales du quartier pour validation ». Il poursuit en indiquant « à cette date, la photographie aérienne et la cartographie du quartier Xwlacodji ne se limitaient qu’à la présence physique de ces 357 maisons (…) ce quartier a subi antérieurement une opération de démolition effectuée en 2012, une opération de destruction des ghettos effectuée en 2019 et d’autres maisons emportées par l’érosion côtière. Ces différentes maisons concernées par ces opérations antérieures n’ont pas été prises en compte par l’opération de relogement du Gouvernement puisque leur existence physique n’est plus établie. Lors du toilettage de la liste initiale des 357 maisons du recensement en concertation avec les autorités locales, des cas de doublon ont été détectés et des cas de réclamation d’omission ont été étudiés et pris en compte, ce qui a porté la liste définitive du relogement du quartier Xwlacodji à trois cent soixante-huit (368) maisons qui ont été intégralement relogées sur le site de Djeffa aménagé par le Gouvernement. De plus, à la date du 10 Juin 2022, toutes les personnes concernées ont reçu une parcelle de 200 m² ainsi que l’accompagnement financier de cinq (05) millions prévus par le Gouvernement ». Fort de ces explications, le ministre Tonato appelle les uns et les autres « au sens de responsabilité et à cesser de répandre des allégations mensongères dont ils pourraient être appelés à répondre ».