West Africa Rating Agency (WARA) vient d’assigner des notations souveraines à quatre pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) dont le Bénin. C’est grâce aux performances réalisées dans la gestion de la dette publique, la mise en œuvre des « politiques économiques structurelles » etc, que les notations souveraines ont été attribuées au Bénin.
Abdul Wahab ADO
Les notations attribuées au Bénin par WARA sont : A-/Stable/w-3 et : iB+/Stable/iw-5. Il s’agit respectivement des notations souveraines au niveau sous régional et à l’échelle internationale. Selon l’Agence, les notations souveraines du Bénin sur l’échelle régionale de WARA (A-/Stable/w-3) ont été attribuées grâce à sa politique économique structurelle volontariste, des indicateurs de gouvernance en amélioration, un endettement public sous contrôle et sa position de hub commercial sous régional. En revanche, sa compétitivité internationale, son secteur bancaire et l’élasticité élevée de sa performance macroéconomique à celle du Nigéria demeurent des contraintes. Il faut souligner que c’est pour la première fois que WARA a attribué les notations souveraines à quatre Etats de la zone UEMOA, sur son échelle régionale.
Les notations des trois autres pays de l’UEMOA
Les notations souveraines au niveau sous régional des autres Etats se présentent comme suit : République du Burkina Faso : BBB-/Stable/w-4 ; République de Côte d’Ivoire : A/Stable/w-3, République de Guinée-Bissau : BB-/Stable/w-5. Au niveau international, les notations souveraines sont les suivantes : République du Burkina Faso : iB/Stable/iw-6 ; République de Côte d’Ivoire : iBB-/Stable/iw-5 et République de Guinée-Bissau : iCCC+/Stable/iw-6. Selon West Africa Rating Agency, la notation de la République du Burkina Faso sur l’échelle régionale de WARA (BBB-/Stable/w-4) est alimentée par le caractère prudent des politiques économiques conjoncturelles de ses autorités, notamment en termes de dette publique, sous contrôle. La croissance économique structurelle est robuste, renforcée par une gouvernance saine. En revanche, les défis sécuritaires et sociaux sont intenses, tout comme les exigences de diversification économique.
Pour la République de Côte d’Ivoire sa notation sur l’échelle régionale de WARA (A/Stable/w-3) repose sur la taille de son économie (40% du PIB sous-régional), sa diversification élevée et le rythme très soutenu de sa croissance, malgré les contraintes sanitaires et la volatilité des cours des matières premières. En revanche, les incertitudes politiques demeurent récurrentes et les périodes électorales restent toujours des moments fiévreux et délicats. La dette publique est maîtrisée.
Quant à la République de Guinée-Bissau, sa notation sur l’échelle régionale de WARA (BB-/Stable/w-5) est contrainte par une économie de petite taille, très fortement dépendante du secteur de l’anacarde, un degré de compétitivité et d’attractivité limité par une histoire politique tumultueuse quoiqu’en cours de stabilisation à priori, un endettement public allant croissant et des indicateurs de gouvernance très perfectibles. Cela dit, l’économie bissau-guinéenne porte en elle un potentiel considérable, notamment dans les secteurs minier, logistique et touristique.
En effet, la méthodologie que WARA utilise pour la notation de ces quatre Etats de la sous-région est la méthodologie de notation des souverains, publiée la première fois le 15 juillet 2012, révisée en janvier 2021, et disponible sur le site Internet de WARA.
Bref aperçu de WARA
WARA est une organisation à but non lucratif dédiée à la promotion de la recherche sur l’Afrique de l’Ouest et la diaspora, les échanges universitaires, la diffusion d’informations précises sur l’Afrique de l’Ouest et ses communautés de la diaspora et la sensibilisation à la place critique de l’Afrique de l’Ouest et dans le monde. Au nombre des missions de West Africa Rating Agency, on peut citer : promotion de la production et la diffusion des recherches actuelles sur l’Afrique de l’Ouest et la diaspora ;Promotion des échanges universitaires entre les universitaires et les institutions ouest-africaines et leurs homologues aux États-Unis et au-delà ; fournir au public américain des informations précises sur les événements et les développements en Afrique de l’Ouest et accroître la sensibilisation à la place critique de l’Afrique de l’Ouest dans la communauté mondiale.