La gestion des affaires de l’Etat faite par le président de la République, Patrice Talon, et son gouvernement est marquée par une série de réformes dans plusieurs secteurs. Dans celui de l’enseignement supérieur, les établissements privés ont été amenés à mettre fin à des procédés qui n’étaient pas toujours orthodoxes.
Falco VIGNON
Les réformes entreprises par le ministère de l’Enseignement supérieur au sein de la Direction des établissements privés d’enseignement supérieur (Depes) ont mis un terme aux activités lucratives de l’administration de plusieurs de ces établissements. En effet, plusieurs de ces centres d’acquisition du savoir s’étaient, peu à peu, mués en centres par excellence d’acquisition de parchemins. Ainsi, un nombre important de cadres ont-ils été gratifiés de diplômes qui n’équivalaient pas aux compétences qu’ils ont. Sur des bases autres que celles de l’assimilation des notions programmées pour l’enseignement dans une filière, plusieurs hommes et femmes sont payés sur la valeur des diplômes acquis dans certains établissements privés d’enseignement supérieur. Une mafia avait été mise en place dont faisaient partie autant des cadres de l’administration que des responsables de ces établissements privés d’enseignement supérieur. Des diplômes avaient été attribués à des individus alors qu’ils n’avaient pas suivis les situations de cours et de composition avant de les décrocher. Selon des investigations, il suffisait de débourser la somme qu’il faut pour acquérir un diplôme sans se tracasser. Plusieurs responsables et cadres se sont enrichis par le biais du système mis en place. Car, au début des années 2000, une bonne partie des membres des administrations publiques et privées s’est vue dans l’obligation d’avoir des diplômes professionnels d’une part. D’autre part, ces cadres devaient poursuivre leurs études pour prétendre à des responsabilités plus élevées. De même, des membres de l’administration de ces établissements privés et de l’administration publique auraient été impliqués dans des actes de délivrance de diplômes conditionnée par des ‘’droits de cuissage’’. C’est ainsi qu’une certaine catégorie de femmes a prétendu avoir suivi des cours du soir pour justifier l’obtention du diplôme.
La promotion des établissements d’enseignement privé était devenue une vache à lait. Comme la filière de transit au début des années 1990 au Bénin. Avant les réformes du gouvernement du Bénin, les instituts et écoles d’enseignement supérieur poussaient comme des champignons dans les rues de Cotonou. Il aura fallu les réformes courageuses dirigées par le ministre de l’Enseignement supérieur, Marie-Odile Atanasso, pour découvrir le pot aux roses. Sinon, comment comprendre que 102 établissements puissent être retenus sur la liste de ceux à fermer au titre de l’année académique 2019-2020 ? Déjà que des dizaines avaient été fermées l’année académique dernière, leurs promoteurs devaient accomplir les diligences nécessaires pour être en règle vis-à-vis des normes appliquées au Bénin. Mais, en apparence, rien n’a été fait. Ou tout au moins, ce qui a été fait, a été insuffisant. Et seuls huit universités privées ont été autorisées en plus des 21 qui avaient déjà leur autorisation.
La fin de la promotion de la médiocrité
Les réformes en vigueur dans le département établissement privé de l’enseignement supérieur au Bénin permettront de mettre un terme à la mise en valeur des compétences non avérées. Depuis plusieurs années, il n’est pas rare de voir des cadres nantis des diplômes de BTS, licence ou master, incapables d’écrire une phrase sans faire une pléthore de fautes. Même dans l’exercice des activités pour lesquelles ces hommes et femmes avaient été soit disant formés, ils étaient incapables de fournir des résultats satisfaisants. Ils étaient légion, ces cadres qui se plaignaient de devoir faire tout le travail pour voir leur supérieur hiérarchique en récolter les lauriers alors que celui-ci était incapable de faire le travail pour lequel ils détiennent un diplôme de l’enseignement supérieur. Mais personne ne pouvait s’y opposer. Il fallait une volonté politique forte pour briser les barrières de la ‘’mafia du supérieur’’. Ce qui a été fait depuis quelques années.