Le bilan du secteur de la Décentralisation et de la gouvernance locale depuis 2016 a été fait sur la télévision nationale, par le ministre. Dans son intervention, il faut retenir qu’il y a une accélération du développement local depuis 2016.
Opérationnalisation des nouveaux départements et des chefs-lieux
C’était un os dans la gorge de tous les Gouvernements qui se sont succédé jusqu’en 2016. Bien qu’étant conscients du fait que le découpage administratif existant (nombre de départements) était devenu obsolète et ne pouvait plus efficacement induire un réel développement à la base, ni donner du sens au principe de rapprochement de l’administration des administrés, les dirigeants, avant 2016, ont préféré filer la patate chaude, chacun à son tour, à son successeur. La politisation à outrance et la crainte de ne pas y puiser des dividendes électoraux ont fini par avoir raison des gouvernants qui ont préféré faire du surplace, hypothéquant ainsi le développement des populations et des zones qu’ils prétendaient pourtant défendre. Et c’est avec beaucoup de crainte et de calculs que le sujet était abordé. On se souvient qu’un ministre de la décentralisation a perdu son poste pour avoir évoqué le sujet. C’était avant 2016.
Et pourtant, l’objectif visé par la décentralisation est de promouvoir le développement à la base, et le choix des chefs-lieux de nouveaux départements devait se faire suivant des critères objectifs et scientifiques.
Est-il encore besoin de rappeler que pour se faire établir certains actes administratifs (acte de naissance par exemple), les populations devaient quitter Malanville pour Parakou, ou voyager de Gouka pour Abomey ?
Dès 2016, le nouveau découpage territorial dont la mise en œuvre effective trainait depuis 1999, est devenu une réalité. Ce fut l’une des premières décisions fortes du Gouvernement du Président TALON qui a veillé à gérer en homme d’Etat responsable les susceptibilités et frustrations que cette décision nécessaire pouvait générer.
Ainsi, si jusqu’en 2016, le Bénin comptait dans la réalité 6 départements au lieu des 12 prévus par la loi, la désignation des 6 nouveaux départements et de leurs chefs-lieux a eu lieu. En moins de 4 ans, entre 2016 et 2020, il y a donc eu la nomination de douze (12) préfets de département, de douze (12) secrétaires généraux de département et de vingt-quatre quatre (24) chargés de mission du préfet rendant ainsi fonctionnels les douze (12) préfectures.
Sur la même lancée, le Gouvernement a renforcé le personnel des préfectures par le recrutement en 2018 de 108 agents. Il apparait d’autant plus important de souligner ce recrutement massif car le manque de ressources humaines de qualité et de certains profils était identifié pour justifier l’absence de performances des administrations préfectorales. Pour parfaire l’œuvre, chose inédite, il a été procédé entre 2021 et 2023 à la création dans les préfectures de postes de conseiller juridique, de conseiller financier et de la Cellule juridique pour renforcer l’Assistance-conseil aux communes ; ainsi que des postes de directions pour améliorer l’encadrement au niveau des préfectures.
Avec la mise en œuvre de cette réforme et l’ouverture des nouvelles préfectures, beaucoup de tracasseries ont cessé. Les populations ne sont plus obligées de parcourir de longues distances, de dépenser beaucoup d’argent à la recherche de telle ou telle pièce, ou pour répondre à telle convocation de l’administration. Celle-ci s’est rapprochée des populations et leur apporte des solutions au plus près d’elles.
Réhabilitation et équipement des anciennes préfectures
Pour être efficace, l’administration préfectorale a besoin d’être mise dans de bonnes conditions de travail. Or, jusqu’en 2016 les bâtiments qui abritaient les préfectures, pour la plupart, étaient vétustes et mal entretenus. Seulement 03 anciennes préfectures ont été réhabilitées et/ou équipées sur les 6 qui existaient.
Depuis 2016 il a été déjà procédé à la réfection et l’aménagement des bureaux des six (06) anciennes préfectures ; puis à l’équipement des douze (12) préfectures et des résidences officielles des préfets de département.
Mieux, les grands travaux lancés par l’Etat depuis 2016 prennent en compte l’administration déconcentrée afin que le fonctionnement soit efficace et efficient. C’est le but du projet de construction et d’équipement des 12 cités administratives départementales. Et dans la majorité des départements, ces joyaux sont en cours de finition. Du jamais vu ! Cela aura pour effet de moderniser le patrimoine bâti de l’Etat à l’intérieur des départements, améliorer les conditions de travail des agents, et de délivrance des services publics aux populations ; mais surtout aussi de contribuer au développement équilibré du pays.
De la réforme structurelle du secteur de la décentralisation
Une analyse minutieuse des 20 années de pratique de la décentralisation montre que les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs et que le développement à la base tant souhaité n’est pas encore une réalité. Beaucoup de déviances étaient pointées du doigt dans la gestion de nos collectivités territoriales. Fort de ce constat et soucieux de l’épanouissement des populations, la réforme structurelle du secteur de la décentralisation a été enclenchée. Cette réforme vise à faire souffler un nouveau vent dans ce secteur afin de faire rimer décentralisation avec développement à la base. Elle vise à promouvoir la bonne gouvernance afin que les ressources des communes collectées sur les populations servent effectivement à l’amélioration de leurs conditions de vie. Car il n’était pas rare que les maigres ressources des populations collectées pour réaliser des services sociaux de base, soient détournées.
Avant 2016, les communes se plaignaient de ne pas disposer de cadres compétents et déploraient le défaut de transfert de compétences par l’Etat central.
Désormais, la réforme a séparé les fonctions politiques des fonctions administratives et techniques. Ainsi, les politiciens ne vont pas empêcher les techniciens de travailler pour le développement des communes. C’est pourquoi elle fait désormais du Secrétaire exécutif l’ordonnateur du budget de la commune et le chef de l’administration communale. Ainsi, près de 500 agents compétents de divers profils (financiers, planificateurs, spécialistes du foncier, de l’environnement, etc.) ont été mis à la disposition des communes. Un pas important a donc été franchi pour la résolution de l’épineux problème des ressources humaines compétentes au niveau des collectivités territoriales.
Accroissement du Fonds FADeC et renforcement des infrastructures de base pour accélérer le développement
Avant 2016 les communes recevaient en moyenne 22,3 milliards de FCFA par an, au titre du FADeC. Depuis 2016, le Gouvernement a augmenté substantiellement cette dotation. Ainsi, sur la période 2016 à 2023, près de 400 milliards de FCFA ont été transférés du Budget national aux communes à travers le FADeC – investissement, soit en moyenne 50 milliards de FCFA par an représentant ainsi plus de deux fois la dotation d’avant 2016.
Cela a permis de réaliser, dans les 77 communes, près de 7.500 infrastructures socio-administratives dans divers domaines (1072 infrastructures marchandes ; 2446 infrastructures scolaires ; 992 infrastructures administrative et sanitaire ; 2968 infrastructures de transport, de franchissement, d’électricité et d’eau) pour répondre aux besoins des populations et améliorer leurs conditions de vie.
Promotion de la Police municipale dans 7 communes
Lorsqu’une commune prend de l’envergure, que les activités économiques s’y développent, elle a besoin d’une police de proximité pour être au plus près des populations. La police municipale dépend des communes et a pour rôle d’améliorer la qualité de vie des personnes présentes sur le territoire de la commune en travaillant en lien avec les administrés pour faire respecter les règles de bonne conduite, maintenir le bon ordre et réduire l’insécurité.
Jusqu’en 2016, seule la commune de Cotonou disposait d’une police municipale composée de seulement 118 agents qui n’étaient d’ailleurs plus actifs ou efficaces du tout.
Désormais, conformément à la décision du Gouvernement, d’autres communes qui remplissent les conditions disposeront bientôt d’une police municipale. En effet, un concours est déjà en cours d’organisation actuellement pour recruter 1.100 policiers municipaux au profit de 7 communes : Abomey-Calavi (250 agents), Cotonou (250 agents), Djougou (100 agents), Ouidah (150 agents), Parakou (100 agents), Porto-Novo (150 agents) et Sèmè-Podji (100 agents).
Il est à signaler qu’il s’agit d’une police municipale nouvelle formule car les conditions ont été améliorées pour que les agents soient plus efficaces dans leurs missions.
Les perspectives ont été évoquées. « Nous travaillons à ce que la décentralisation soit toujours plus efficace au service des populations. Avec l’ampleur des réalisations du Gouvernement dans tous les secteurs et dans tous les départements, le développement à la base sera de plus en plus une réalité. Les populations n’auront plus besoin d’aller dans les grandes villes pour bénéficier des meilleures conditions de vie », a fait savoir l’autorité ministérielle.