Le développement du Bénin ne se fera pas sans la promotion de sa riche culture. Comme c’est le cas un peu partout au monde, la valorisation de la musique d’un pays passe par la mise en place de rythmes travaillés afin de convenir à la norme standard. Comparé au Congo, au Nigéria, à la Côte d’ivoire et à d’autres pays africains, le Bénin semble à l’abandon. Un défi que vient relever la maison de production Replay4life Music.
Falco VIGNON
L’artiste musicien, auteur, chanteur et compositeur béninois, Wilfrid Hounwanou alias Rabby Slo développe un projet artistique qui jouera un grand rôle dans le rayonnement culturel du Bénin sur la scène internationale. L’artiste qui a à son actif plusieurs classiques dont ‘’Djogbé’’, ‘’Mawu Mawu’’, ‘’Fifa’’, ‘’Ferme pas’’, ‘’Gbèto’’, ‘’Hélou’’, pour ne citer que ceux-là, a mis en place le label Replay4life Music. Avec pour objectif principal de faire découvrir les subtilités de l’Afro Tchink à tous les mélomanes sur le continent africain, l’occident et partout ailleurs, Rabby Slo s’est engagé à donner à l’art musical béninois des connotations qui le distingueront désormais et feront qu’il sera reconnu partout. « Je prends le ‘’Tchinkoumè’’ et j’y ajoute des ingrédients qui font qu’en même temps qu’on reconnaît les percussions béninoises, on remarque que cela répond aux normes musicales internationales. Il est temps que notre musique ait une identité. Quand vous allez au Cameroun, on vous parlera du Makossa, au Sénégal du Mbala, au Nigéria de l’Afro beat, du High life, etc. Mais au Bénin, quelle est la musique qui nous permet de nous faire identifier sur le plan international ? », a-t-il fini par s’interroger au cours d’une interview publiée récemment.
Afro Tchink : l’identité d’un Bénin musicalement respecté à l’international
La plupart des stars de la musique béninoise n’ont pas la possibilité de se faire aduler dans les autres pays d’Afrique ou en occident. Mieux, la musique béninoise n’a pas une connotation basée sur des rythmes issus de recherches qui permettent de les identifier dès les premières mélodies comme des productions béninoises, comme c’est le cas quand il s’agit du coupé-décalé, du zouglou, de l’Afro beat ou du Mbala. C’est donc à juste titre que l’Afro Tchink se présente aujourd’hui comme une véritable opportunité pour les artistes béninois de s’unir autour de ce concept pour le développer à leur guise afin que leurs œuvres puissent être reconnues et sollicitées au-delà des frontières du pays. Ce qui est le leitmotiv de Rabby Slo. « Nous avons passé le temps à faire la musique des autres. Promouvoir la culture des autres. Et nous ? Qui va promouvoir notre musique ? Voilà quelques éléments qui justifient le concept Afro Tchink. Faire l’Afro Tchink c’est manifester l’amour du Bénin, de Alokpon, de Nestor Gansou, de Tohon et autres. C’est promouvoir le Bénin car, nous travaillons à ce que ce rythme s’impose pour que le Bénin soit rehaussé. Quand on aime son pays, on travaille à promouvoir son identité », a confié RabbySlo, en justificatif par rapport à son projet artistique. Ce qui est très pertinent car, si un rythme issu de la combinaison entre le traditionnel et le moderne, est propulsé par les artistes béninois, ce pays aura des artistes du stand des ivoiriens et nigérians en quelques années. Ce qui rapportera des sommes considérables aux béninois. Vivement donc que la mayonnaise ‘’Afro Tchink’’ prenne.