La libre circulation des personnes, le droit d’établissement et la promotion du secteur privé étaient au cœur d’un atelier d’échange et d’informations organisé par la commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). La rencontre qui a réuni les opérateurs économiques, la police républicaine, la douane et autres personnes ressources du département du Zou s’est tenue, ce vendredi 25 novembre 2022, à Bohicon.
Rock Amadji (Correspondant Zou-Collines)
Faire approprier aux participants les actions entreprises par la commission de l’Uemoa en faveur de la compétitivité du secteur privé et partager avec eux les difficultés qu’éprouvent les Etats dans la mise en œuvre des textes d’application relatifs aux réformes. Tel est le but visé par cette séance d’échange qui s’est focalisée sur deux communications. La première, a abordé les différentes démarches et mesures prises par la commission pour l’émergence du secteur privé. Quant à la seconde, elle a porté sur la libre circulation des personnes et le droit d’établissement dans l’espace Uemoa.
Paul Adanou, représentant le maire de Bohicon, s’est réjoui du choix porté sur sa ville qui se veut un important pôle économique du centre-Bénin et une ville d’intégration régionale de par sa position géographique. Selon lui, la présente rencontre est d’importance capitale dans la mesure où elle contribue à l’amélioration des performances du Bénin dans la mise en œuvre des normes communautaires. A l’en croire, la réussite de l’intégration nécessite des outils de qualité qui posent les grands principes et méthodes à appliquer en vue de la mise en œuvre effective des réformes politiques, programmes et projets au niveau de l’Uemoa.
Tout en reconnaissant les efforts faits par la commission de l’Uemoa dans l’implémentation des actes communautaires, la législation et les pratiques de gouvernance au niveau national, il a émis le vœu que cette séance de renforcement de capacités individuelles porte les germes du renforcement de la position du Bénin. A sa suite, Yawovi Batchassi, le représentant résident de l’Uemoa au Bénin a fait un zoom sur l’institution qu’il représente, ses attributions et la nécessité pour les pays de mutualiser les ressources afin d’être plus compétitif.
L’Uemoa, un instrument d’intégration économique et sociale
En effet, l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) est une organisation sous régionale pensée et mise en place par les chefs d’Etats de huit pays de l’Afrique de l’Ouest ayant en partage la même monnaie, le franc CFA. Son objectif, est de renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des Etats membres dans le cadre d’un marché ouvert et concurrentiel et d’un environnement juridique rationnalisé et harmonisé. Créer entre les Etats membres un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux et le droit d’établissement des personnes exerçant une activité indépendante ou salariée. Des explications du représentant résident de l’Uemoa au Bénin on retient que la mise en commun des pays était nécessaire parce que pris individuellement, aucun pays ne pourra être attractif aux investisseurs quels que soient ses efforts. D’où l’importance du processus d’intégration régionale. Au sujet de la libre circulation des personnes, Yawovi Batchassi, a rappelé les textes qui l’encadrent et évoqué les difficultés qu’éprouvent certains pays membres à les mettre en application. « Le point fait permet de se rendre compte que les Etats peinent à adopter des textes nationaux pour rendre effective cette liberté », a-t-il souligné. Dans le domaine des échanges commerciaux, il a estimé que des efforts restent à faire aussi à ce niveau. A l’entendre, malgré la mise en place d’une union douanière depuis 2000, le commerce intra régional représente seulement 15% de l’ensemble des échanges. « Nous commerçons très peu entre nous. Nous échangeons très peu entre nous. Cela s’explique par le fait que non seulement notre consommation est extravertie mais aussi nous produisons très peu pour pouvoir échanger entre nous », a-t-il justifié. Confrontée à ces réalités du terrain la commission n’est pas restée inactive. Elle a développé des politiques et stratégies innovantes pour inverser la tendance. On peut citer, entre autres, la politique agricole, l’initiative régionale pour l’énergie durable. Bou Sidibé, chargé de l’industrie à la direction du secteur privé, par visioconférence, a complété par les actions prioritaires (2021-2025), la politique industrielle commune, le climat des affaires, la promotion de la qualité, les stratégies de commercialisation, l’artisanat, l’économie numérique et les défis majeurs à relever sans oublier les perspectives sont autant d’actions envisagées par la commission pour doper le secteur privé. Pour Baguidi Noury, représentant le ministre de l’économie, cette séance émane des recommandations des chefs d’Etats et de Gouvernement de l’Union qui veulent que les institutions sous régionales se rapprochent davantage du peuple en vue d’un développement économique et social.